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Petites lettres dorées
6 avril 2015

Le funambule

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Je marche sur un fil, d’un côté il y a la vie, de l’autre la mort. Je tangue, je ne sais pas de quel côté je vais tomber. Je reste en équilibre. Derrière moi, tu es là, devant moi, il n’y a rien. Je me retourne mais tu n’es plus là. Je suis seule sur ce fil. Je navigue entre deux rives. Je continue mon chemin, l’orage gronde. L’arrivée me parait si loin. Le ciel devient noir et des hurlements viennent à mes oreilles. Des rires fusent. Je me revois enfant et les autres se moquer. Tant de pleurs j’ai eu à cause d’eux. Et mes parents qui ne faisaient rien, ils avaient tellement honte de moi. Ils n’osaient pas savoir ce qui n’allait pas, ils ne savaient que me reprocher diverses choses. Avec toi, j’avais l’impression que tout était différent. J’avais enfin compris ce qu’était le vrai bonheur. Mais tu es partie comme tout le monde. Tu pensais que ça m’aiderait. Regarde où je suis à présent. Entre la vie et la mort. Je ne sais pas combien de temps j’arriverai à rester sur ce fil. Je me laisserai peut-être tombée. Dieu choisira le côté où il faut que je tombe. Les souvenirs douloureux reviennent. J’ai terriblement mal. Je pleure, je souffre. Puis c’est au tour des doux souvenirs d’apparaître. Ils m’apaisent. L’eau devient plus calme. J’essaie de survivre mai je n’ai plus de force.

J’entends ta voix, mon cœur se remet à rebattre, tu me donnes du courage. Je poursuis ma route sur le fil. L’arrivée devient plus proche. Si je l’atteins, je pourrais enfin me réveiller. Tu continues de me parler. Ta voix trahit ton sourire que tu t’efforces à faire. Tu as peur, peur que je parte à tout jamais. L’espoir renaît. Je vaincs les flammes, le vent et la tempête. Je me réveille. Je suis dans un lit d’hôpital et tu es là, ta main sur la mienne. J’ai voulu comme l’irréparable. Tu me prends dans tes bras, tu ne veux plus me lâcher. Pendant combien de temps ai-je été dans le coma ? Tu me dis un mois. Tu venais tous les jours me voir mais aucun son ne sortait de ta bouche jusqu’à aujourd’hui.

Je revis, le destin m’a laissé une seconde chance. 

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