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Petites lettres dorées
9 octobre 2015

Chapitre 1

Je quitte précipitamment le cabinet d’avocat pour me rendre à l’établissement de mon fils. Ethan a encore fait des siennes.  En ce moment il ne travaille plus à l’école. Au moins Célia, ma fille, est toujours aussi sérieuse. Mais je sais qu’ils sont un peu perturbés depuis que leur mère et moi sommes divorcées il y a deux mois. Et moi aussi… C’est assez compliqué quand je la vois ou vivre seule avec eux. Nous ne nous entendions plus alors le divorce a été la seule solution. Elle s’est vite retrouvée quelqu’un et je sais que mes enfants ne l’aiment pas. Pour ma part, je me consacre plus à mon travail et à ma vie de famille.

Je me dirige vers le bureau de la proviseure qu’à force je connais par cœur. Je retrouve Ethan dans la salle d’accueil avec un œil au beurre noir.

« Mon dieu ! Ethan, tu t’es vu ?! Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Je dis inquiète.

_ Rien… Juste des cons qui ont dit que j’étais PD parce que mes parents sont gouines… Donc je les ai frappés.

_ Ne les écoutes pas, ça ne sert à rien… C’est pas évident, on est pas une famille normale… »

La proviseure nous fait entrer dans son bureau et nous discutons de se qu’a fait Ethan. Effectivement ce n’est pas la première que ça arrive. Parfois je me dis que c’est de ma faute… Nous avions voulu des enfants avec Nina, être une famille comme les autres. Cependant nous n’avions pas pensé aux regards des autres. Que nos enfants pourraient être harceler car ils ont des parents « hors-norme ». Célia ne connait pas ce problème. Ses amis comprennent parfaitement notre situation. Avec Ethan c’est différent. D’une part, c’est un grand bagarreur alors il lui suffit d’une petite remarque pour qu’il démarre au quart de tour. La proviseure le sermonne et lui dit qu’il sera mis à pied pendant 3 jours. Elle me rassure en m’expliquant que les autres garnements ont été exclus pendant une semaine.

«  Ethan pourrais-tu s’il te plaît attendre ta mère à l’accueil ? Je dois m’entretenir avec elle, demande poliment la proviseure.

Ethan sort et elle attend que la porte soit fermée pour prendre un ton plus doux et beaucoup plus chaud que celui qu’elle a quand elle parle aux élèves.

_ J’ai remarqué que les notes d’Ethan chutent depuis quelques temps. Et son comportement a changé aussi. Il se rebelle. Savez-vous ce qui a pu se passer ? reprend-elle.

_ Oui je sais… Ma femme et moi nous sommes divorcées depuis deux mois et ça a beaucoup affecté les enfants. J’en ai la garde mais je me rends compte que c’est difficile de les élever seule…

_ Je comprends mieux. Voici mon numéro, si vous avez besoin de parler, n’hésitez pas, me dit-elle dans un grand sourire »

Je retrouve Ethan et nous rentrons à la maison. Je le gronde encore et lui dis de filer dans sa chambre. Il sera puni de console tant que ses notes n’augmenteront pas. Pendant ce temps, je vais à mon bureau et tente de travailler sur ce nouveau dossier. Mais j’ai la tête ailleurs. Je sors la vieille boîte où se trouve toutes les photos de Nina et moi. Nous nous sommes connues au lycée et nous ne nous étions jamais quittées. Ces photos me rappellent de bons souvenirs. Je voudrais l’appeler, lui dire qu’on a fait une erreur mais malheureusement elle a rencontré quelqu’un d’autre. Cette solitude m’est insupportable. Je voudrais pouvoir sentir la chaleur de quelqu’un contre moi, quelqu’un qui m’aiderait avec les enfants. J’ai l’impression de couler. Plus rien ne va. Les nuits, je pleure.

Célia entre dans le bureau et me découvre assise par terre contre le mur, les photos étalées par terre et moi en pleure. Elle s’approche et me fait un gros câlin. Elle range les photos et remet la boîte dans le tiroir. J’essaie de reprendre une certaine constance. Ma fille a tellement grandi ! Une vraie jeune femme. Elle me raconte ce qu’elle a fait en cours et me demande comment va Ethan. Bien sûr elle a su ce qui s’était encore passé. Elle me réprimande gentiment en me disant de ne plus regarder ces photos, que je devais aller de l’avant. Elle a raison. Je dois passer à autre chose, rencontrer peut-être quelqu’un d’autre.

Je me retrouve encore une fois seule dans ce grand lit. J’ai laissé le numéro de la proviseure sur ma table de chevet. Madame… Aurore Blanchet. C’est vraiment une femme sympa !

Je me lève très tôt pour pouvoir travailler un maximum. Je me prépare et pars au cabinet. Il faut que je rattrape mon retard d’hier. Les enfants sont suffisamment grands pour aller en cours tout seul. J’avance plutôt bien sur mon nouveau client. Rien de très spécial… Il veut avoir la garde de ses enfants mais son ex-femme ne veut pas. Bon il est 15h, je vais partir vers 18h. 

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