Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Petites lettres dorées
3 février 2016

Chapitre 3

J’étais obligée de suivre les cours de Virginie même si j’avais fait plusieurs requêtes au CPE pour ne pas avoir à faire avec elle. J’avais prétexté qu’elle ne voyait en moins que de la pitié par rapport à ce qui est arrivé l’année dernière et que je ne supportais pas ça. Malheureusement il ne pouvait rien y faire.

En plus je ne pouvais me confier à personne même mon meilleur ami ne savait rien. Pourtant il s’inquiétait.

La fraîcheur de l’hiver refaisait surface. Je marchais sur la plage où pendant tout l’été elle était remplie de joie, de rire, d’amour, d’amitié… Maintenant elle est seule, comme moi. Les écouteurs sur mes oreilles (playlist romantique) et l’eau froide qui allait et venait sur mes pieds me faisaient sentir dans une bulle. Hier soir j’ai entendu mes parents se parler. Ils ont divorcé après la mort de Lola. Ils parlaient de moi, ils pensaient que j’avais rechuté dans ma dépression. Ils ne savaient pas que j’étais triste à cause d’une personne en particulier.

« I just wanna sing a song with you

I just wanna be the one, that’s true

‘Cause blue eyes

You’re the secret I keep

‘Cause blue eyes”

Mes pieds cessèrent d’avancer. Je sentis seulement l’eau froide aller et venir sur mes chevilles. Qu’est-ce que je fais maintenant ? Elle est à quelques mètres de moi. Le vent la décoiffa et il me fit parvenir quelque effluve de son parfum.

« All the lights on and you are alive

But you can’t point the way to your heart

So sublime, when the stars are aligned

But you don’t know

You don’t know the greatness you are”

Elle s’approcha encore un peu plus de moi. Et moi comme paralysée je ne bougeai pas. Elle était toujours aussi belle, elle me sourit, je le lui rendis et à son tour elle s’arrêta.

« Il ne fait pas trop froid pour se promener près de la plage ?! dit-elle dans une tentative pour apaiser l’atmosphère.

_ Il n’y a pas de saison pour se balader et puis je pourrai te retourner la même question !

Je ne pouvais pas me résoudre à la vouvoyer et ça ne sembla pas la déranger que j’utilise le pronom « tu ».

_ J’avais envie de prendre l’air, au moins à cette époque de l’année il n’y a plus personne.

_ Qu’une élève et sa prof de français, je dis avec un léger sourire.

_ Sophie… dit-elle dans un murmure presque inaudible.

_ Oui ?

Elle s’approcha un peu plus, sa main caressa ma joue et joua avec une mèche rebelle. Elle m’attira contre elle et ses bras m’enlacèrent. Je sentis quelque chose de mouillé tomber sur ma joue, je relevai la tête et aperçus Virginie en larme. Je séchai ses pleures et embrassa chacune de ses paupières. Il fallait que je le fasse, pour être sûre, mes lèvres se posèrent sur les siennes, je la laissai poursuivre. Elle caressa mes lèvres de sa bouche. C’était délicat, délicieux… Fabuleux.

_ Est-ce que pour toi aussi c’est dur ? me demanda-t-elle totalement désemparée.

_ Te voir me rends heureuse mais me fait souffrir car tu es ma prof. J’ai voulu changer de classe mais ce n’est pas possible.

_ J’essayais d’être froide, de ne rien laisser transparaître mais je tiens énormément à toi et j’ai conscience que ça te fait du mal, ça m’en fait aussi.

_ Alors on fait quoi ?

_ Rien tu es mon élève et ça reste là. Je ne peux pas me permettre de gâcher ma carrière.

_ Oui je comprends »

Aucune de nous deux ne voulaient briser notre étreinte. Alors ce fut ma mère qui s’en chargea indirectement en m’appelant. Nous nous quittâmes à contre cœur et toutes les deux nous reprîmes notre vie là où elle s’était arrêtée. 

Publicité
Publicité
Commentaires
E
RE coucou!!!<br /> <br /> J'avais espere la suite bientôt,mais là je l'est eu carrément tout de suite!<br /> <br /> Le chapitre est super et je suis vraiment triste pour elles.<br /> <br /> Bonne appétit!!
Publicité