Cela fait déjà trois mois qu’Aurore et moi nous fréquentons. Je n’ai encore rien dit aux enfants, ni même à Nina. Peut-être que bientôt j’aurais le courage de le faire. Mais au moins le premier pas est fait, j’ai donné un double des clefs à Aurore, comme ça elle n’est pas obligée d’attendre que je rentre.
Vendredi soir. Je suis toute pressée de rentrer chez moi, vu l’heure Aurore est déjà là. Bien entendu c’est quand on est le plus pressée de rentrer que tes collègues viennent te demander un milliard de choses. J’arrive à m’enfuir et cours dans ma voiture, roule bien au dessus des limitations de vitesses et arrive à la maison en moins de cinq minutes. J’ouvre la porte d’entrée.
« Bonjour mon amour ! »
Aucune réponse. Ca par contre c’est bizarre. La voiture d’Aurore est garée dans la rue. Je vais dans la cuisine et trouve un mot et un bouquet de roses.
« Petit jeu ! Tente de me trouver ma chérie, tu auras une surprise. »
Humm ! J’aime ce petit jeu. Bon rez-de-chaussée, personne ! Je monte à l’étage, personne dans la salle de bain, ni dans ma chambre ! Ca m’étonnerait qu’elle soit dans une des chambres des enfants, sinon ce serait vraiment très glauque. J’ouvre la porte de mon bureau et j’aperçois des cheveux blonds derrière la chaise tournée vers le mur.
« Trouvée !
La chaise tourne laissant apparaître Aurore seulement vêtue d’un énorme flot en ruban rouge cachant sa poitrine et un joli string noir. Ca promet d’être une bonne soirée !
_ Tu es sublime dans ton tailleur d’avocate ! J’ai toujours adoré, ça fait dominatrice.
Elle me fait un clin d’œil et me lance un sourire coquin !
_ Moi j’adore quand tu es vêtue comme cela ! »
J’enlève ma veste de tailleur et l’embrasse à pleine bouche. Je la fais s’assoir sur le bureau et caresse son dos, son ventre puis ses cuisses. Elle frémit sous mes caresses et gémis de temps à autre. Je touche du bout des doigts le ruban. Quant à elle, elle déboutonne mon chemisier. Elle se mordille la lèvre inférieure tout en enlevant mon chemisier et touchant du bout des doigts mon soutien gorge. Je couvre son cou de baisers pendant que mes mains s’affairent à enlever ce ruban. Je ne peux résister à la tentation de cette chair qui m’ait offerte et décide donc de masser ses seins. De ses dents, elle retire mon soutien gorge. L’atmosphère est chaude, très chaude. Mes vêtements se retrouvent par terre ainsi que petit bout de tissu qui cache son intimité. Celui-ci étant suffisamment mouillé, j’y entre deux doigts tout en l’entendant gémir. J’aime la voir offerte, la voir partir loin.
Nous nous livrons à une deuxième partie de jambes en l’air dans ma chambre puis nous nous endormons l’une contre l’autre, ne formant au final plus qu’une.
Le lendemain matin, nous nous réveillons et je m’installe dans ses bras pendant qu’elle caresse mon bras. Il n’y a aucun bruit si ce n’est les oiseaux qui chantent et peut-être le petit bruit de claquement lorsque les lèvres d’Aurore rencontrent mon front.
« Je crois que je ne me lasserai jamais de ces moments avec toi ! je m’exclame.
_ Moi non plus ! Je… Je t’aime Mathilde, elle dit en fermant les yeux.
Nous ne nous l’étions encore jamais dit mais nous faisions passer le message par d’autres petites intentions. Son cœur bat rapidement, je pose ma main dessus.
_ Je t’aime aussi Aurore. »
Nous descendons dans la cuisine avec pour seuls habits un peignoir. Nous sommes inséparables ! J’essaie de me concentrer comme je peux en préparant le café pendant qu’elle embrasse, lèche mon cou. Finalement, ne tenant plus, elle me porte et me met assise sur le plan de travail. Mes jambes s’enroulent autour d’elle pendant que nous nous embrassons. Elle écarte légèrement les pans de mon peignoir et caresse mon ventre. Je sens son souffle chaud dans mon cou.
« Maman ????!!! s’exclame Célia et Ethan à l’unisson.
Aurore s’écarte immédiatement en baissant la tête, rouge de honte et je redescends du plan de travail en arrangeant mon peignoir.
_ Mes chéris que faîtes-vous ici ? Vous ne devriez pas être chez Nina ?
_ Euh… Si mais… J’avais oublié un cahier donc on est passé. Nina nous attend dans la voiture, dit toute penaude Célia en regardant tour à tour cette femme qui visiblement ne veut pas être reconnue et moi.
_ Très bien, vas-y ! Et toi aussi t’as oublié quelque chose Ethan ?
_ Non rien je voulais accompagner Célia.
Nous attendons tous que Célia redescende sans dire un mot. Je regarde Aurore du coin de l’œil qui semble très gênée. Je la comprends pour moi aussi c’est plutôt gênant.
_ Célia, Ethan… Je crois que maintenant je peux le dire après ce que vous venez de voir…
Nina toque à la porte et entre. Elle marque un temps d’arrêt en apercevant la jeune blonde dans la cuisine.
_ Euh… Je voulais voir où en était Célia… Car je trouvais que ça prenait du temps.
_ Désolée, je voulais présenter mon amie aux enfants et à toi aussi maintenant que tu es là.
Je ne me suis pas rendu compte que le tube en verre où se retrouve les gousses de vanille venait de se briser dans ma main. Aurore prend ma main et la passe sous l’eau.
_ Tu n’es pas obligée de la faire, me chuchote-t-elle.
_ Il le faut…
Je prends une grande inspiration et me lance.
_ Je vous présente Aurore
Tout en disant cela, je me tourne vers elle et lui souris.
_ Mme Blanchet ?! dit Ethan choqué.
_ Oui c’est moi. Je suis tombée amoureuse de votre mère et je suis très heureuse avec elle.
Elle s’approche de moi et passe son bras autour de ma taille.
_ Mais Mathilde tu te rends pas compte que tu es irresponsable ?! Sortir avec la proviseure de tes enfants, t’aurais pas pu trouver quelqu’un d’autre ?! Franchement tu veux vraiment que nos enfants soient exclus par leurs amis à cause de tes bêtises ?!
Mes larmes coulent sans que je ne puisse les retenir. Aurore me prend contre elle et me rassure.
_ Pardonnez-moi, je me permets de vous signaler que notre relation ne regarde que nous deux. Je pense que Mathilde sait ce qu’elle fait en étant avec moi. Alors je ne vous permets pas de dire qu’elle est irresponsable. Je sais qu’elle fera toujours passer ses enfants avant tout le reste.
_ Je suis sûr que Mme Blanchet… Enfin Aurore est très sympa, rajoute Ethan.
_ Et puis elles avaient l’air très heureuse quand on les a surprise tout à l’heure ! continue Célia.
_ Comment ça surprise ?!
_ Quand on est entré, on a vu Mathilde et Aurore qui… semblaient vouloir prendre de bon temps, éclate de rire Célia.
_ Laisse-les ! Ca fait longtemps qu’on avait pas vu Mathilde aussi joyeuse ! C’est pour ça qu’on se posait des questions avec Célia car elle avait souvent un sourire quand elle regardait son téléphone.
Je crois que je suis la plus heureuse des mères ! Mes enfants me soutiennent, Nina ne sait plus quoi dire et crie aux enfants de la suivre. Elle sort de la maison et se rend à sa voiture.
_ J’espère qu’on te verra plus souvent à la maison maintenant ! s’enjaille Ethan.
Les enfants partent à leur tour nous laissant toutes seules.
_ Laisse moi te soigner ta main, dit Aurore.
_ Merci mon amour. Finalement ça s’est bien passé, je suis contente qu’ils t’aient tout de suite adoptée !
_ Oui moi aussi je suis contente ! »
Nous nous embrassons encore une nouvelle fois.