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Petites lettres dorées
23 avril 2015

Jour 6

Je me réveille dans les bras de Laurence. Quel doux réveil ! Elle ouvre légèrement les yeux et j’en profite pour la couvrir de doux baisers sur le visage et le cou. Elle me fixe du regard, de son regard ambré. J’y vois un nouveau scintillement. Puis elle me salue d’une voix encore endormie.

« Coucou ma chérie, je dis, bien dormi ?

_ Oh oui ! En plus je me réveille dans les bras d’une jolie demoiselle.

Je rougis. Elle m’embrasse tendrement. Je prends sa main dans la mienne et nos doigts s’enlacent. Je crois que je suis amoureuse. Je souhaite vraiment que notre… Couple ? Relation ? Oui, oui, notre relation dure encore longtemps.

_ Au moins on a plus besoin de jouer les faux couples avec Miranda.

_ C’est clair. Ce sera beaucoup plus naturel.

_ Bon je vais prendre ma douche », j’annonce entre deux baisers.

Et hop ! Je suis toute propre. Je me regarde dans le miroir et je me trouve changée. J’ai un grand sourire aux lèvres. Je laisse retomber mes cheveux et maquille légèrement mes yeux. Laurence me manque déjà. Oui bon ça ne fait que vingt minutes que je l’ai quittée.

Je sors de la salle de bain et pose mes mains sur les épaules de Laurence. Je bisoute sa nuque. A ma grande surprise, elle s’écarte. Sans piper mot, elle se rend dans la salle de bain. Euh… Quelqu’un voudrait bien m’expliquer ce qui se passe ? Parce que là, je ne comprends pas grand-chose.

*****

Laurence est toujours aussi distante. Nous marchons dans les rues de Montréal et j’essaie de lui tenir la main mais elle trouve toujours un moyen pour m’éviter. Même pour les bisous. Elle ne se laisse pas faire. Nous mangeons dans un petit restaurant fort sympathique mais on ne se parle pas. Qu’ai-je fait de mal ? Je me repasse la soirée d’hier dans ma tête.

Nous avons fait l’amour plusieurs fois pendant la nuit… Je crois que nous avons joui plus ou moins le même nombre de fois… Puis nous nous sommes endormies parce que nous étions mortes de fatigue. On s’est réveillée dans les bras l’une de l’autre. Franchement je ne vois pas où il y a pu avoir un problème. Peut-être parce que je suis son employée et que les gens diront que j’ai eu une promotion canapé.

Laurence semble vraiment mal à l’aise. Je le remarque bien que c’est à cause de moi.

« Qu’est-ce qui ne va pas Laurence ?

_ Rien pourquoi tu dis ça ? s’exclame-t-elle sur la défensive.

Un serveur passe et je demande l’addition. Je ne peux pas rester avec elle. Super la journée ! Il revient avec le ticket et je paie immédiatement.

_ Tu veux que je te laisse seule ? Je demande excédée.

_ Ce serait peut-être mieux… » Elle finit par dire.

Je la dévisage pendant un moment puis je pars. Tout allait si bien… Je vais à la réception de l’hôtel et demande s’ils ont une autre chambre pour la soirée.

«  Oui bien sûr que nous en avons une mais Mme. Mercier nous a dit que c’était réglé.

Elle m’a menti. Je ne comprends plus rien. Voulait-elle que je reste avec elle ? Mais alors pourquoi me rejeter maintenant ? Elle a eu ce qu’elle voulait maintenant elle me jette comme une vulgaire chaussette. Je ne la pensais pas comme ça. Pourtant elle avait l’air sincère hier quand elle m’a avoué qu’elle avait des sentiments pour moi.

_ Alors vous la prenez ? insiste le réceptionniste.  

_ Euh… Non ça ira. Mais est-ce qu’il y a un vol pour Paris ce soir ?

_ Attendez que je regarde.

_ Ne pars pas Sasha… Implore cette voix que je ne connais que trop bien. Je peux tout t’expliquer mais reste, je t’en supplie.

Ses yeux sont remplis de larmes et son maquillage a un peu coulé. Je sèche ses larmes et dépose un chaste baiser sur ses lèvres.

_ Alors vous prenez le vol ? s’incruste le réceptionniste.

_ Non, non ça ira », je dis dans un grand sourire.

Il soupire bruyamment mais nous ne prêtons pas attention. Nous remontons à la chambre, j’ai bien l’intention de savoir pourquoi Laurence était comme ça aujourd’hui. Mais avant cela, elle m’embrasse passionnément. Je lui rends son baiser et je sens ses mains glisser sous mon haut. Je m’écarte et enlève ses mains.

« Je voudrais d’abord savoir ce qu’il t’arrive. Je ne veux pas me retrouver comme aujourd’hui dans l’incertitude, je dis d’une voix ferme mais douce.

Elle s’assied sur le bord. Quant à moi je m’adosse contre le mur.

_ Eh bien en fait, beaucoup de personnes, au bureau, disent que tu es une coureuse de jupons et que pour toi les femmes ne sont que des conquêtes.

_ Tu crois aux ragots toi maintenant ?!

_ Oui, non enfin je sais pas…

_ Et donc tu penses que tu n’as été qu’une conquête pour moi ?

_ Oui, je crois…

_ Alors oui j’ai eu beaucoup de conquêtes après que mon amie m’a jetée pour un homme mais en aucun cas tu n’as été qu’une simple conquête. Ca fait des années que tu me plais, des années que j’attends enfin ce moment. Après si tu veux qu’on en reste là, dis-le moi tout de suite.

_ Tu me plais aussi Sasha et j’aimerais encore que l’on continue, voir jusqu’à cela nous mène. »

Nous retrouvons tout de suite notre complicité. Elle tente de me chatouiller, malheureusement pour elle, je ne suis pas chatouilleuse. Je fais de même pour elle et je l’entends hurler. Ah bah elle, elle est chatouilleuse. Elle me supplie d’arrêter et comme je suis très gentille, j’arrête. Je la serre contre moi.

« Je suis désolée pour tout à l’heure mais je ne voulais pas souffrir. Je me suis beaucoup trop attachée à toi depuis ces derniers jours.

_ C’est oublié, ne t’inquiète pas. Mais on fera comment au travail ?

_ Ah merde ! J’ y avais pas pensé. Eh bien je présume qu’on devra faire profil bas, au moins au début.

_ Oui je pense que ce sera mieux ! »

Dès demain, nous retournerons à nos vies et nous devrons cacher notre amour. Mais pour l’instant, nous allons passer notre dernière soirée ensemble. 

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