C’est les examens de Noël pour tous les lycéens. Ce qui veut dire que j’ai une semaine en plus de vacances ! Finalement c’est bien d’être prof. Je restais chez moi en pyjama toute la journée à regarder des vieux films. C’est ça les avantages d’être célibataire. Pas besoin de s’habiller et de se faire toute belle.
Emeline, aujourd’hui, 15h48 :
Salut Sam ! Ca te dit un ciné ce soir ? Ya une séance à 20h15 de l’étrange Noël de M. Jack
Ah bah finalement faudra que je m’habille et me fasse toute belle aujourd’hui ! Nous nous rejoignions devant le cinéma vers 20h. Bien sûr j’étais en retard. Et elle ne manqua pas de me le faire remarquer. Pendant la séance, nos mains se rencontrèrent d’abord timidement puis nos doigts s’entrelacèrent. Je ne pouvais m’empêcher de jeter des coups d’œil vers elle. Je croyais être discrète mais pendant que je la regardais (ou plutôt que je l’admirais) elle tourna la tête vers moi. Je me sentis rougir puis elle sourit.
« Tu veux venir prendre un verre à la maison ? me proposa Emeline.
_ Avec joie ! » m’exclamai-je.
Je lui proposai mon aide. Elle me tendit deux verres et je nous servis du jus de pomme, comme la dernière fois. Nous nous assîmes sur le canapé plus près qu’à l’accoutumé. Nous parlions de tout et de rien. Peu m’importait tant que je pouvais entendre sa voix. Pendant que nous parlions, je jouais avec sa main. Je n’avais jamais vraiment eu confiance en moi quand une fille me plaisait. Je n’osais jamais faire le premier pas et encore moins pour le premier baiser. Em posa sa tête sur mon épaule. Ma main libre se posa automatiquement sur ses cheveux et les caressai. Elle leva sa tête et ma main glissa vers sa joue. Tout cela devenait très intime ! Nos visages se rapprochèrent, nos nez se touchèrent et nous nous fîmes un baiser très chaste. Je me sentais comme libérée. Je l’embrassai une nouvelle fois, cette fois-ci plus amoureusement. Elle me rendit ce merveilleux baiser et j’en profitais pour m’enivrer de son parfum.
« J’aurais jamais cru embrasser une collègue, m’avoua Em.
_ Moi non plus…
_ Tu sais… Je t’admire beaucoup Sam.
_ Pourquoi ? Je n’ai rien de particulier.
_ Tu es très charmante, jeune et je t’envie parce que tu es tellement sûre de toi. Dans la salle des profs, tout le monde parlait de la petite nouvelle avant même qu’on ne te voit. Et tous les profs t’adorent. Je ne sais vraiment pas comment tu fais !
_ Je fais rien de particulier. Ce n’est qu’un masque. Parce qu’à la base je suis très timide et j’ose rarement aborder des filles.
_ Et pourtant t’es venue me parler.
_ Oui tu me trouble. Et j’avais remarqué que tu restais seule alors je voulais casser cette solitude.
_ Tu t’es bien obstinée ! Parce que je sais que je suis très renfermée.
_ Et je ne regrette absolument pas de m’être mise martel en tête. »
Ses joues s’empourprèrent et elle se cala tout contre moi. Nous nous embrassâmes. Je ne voulais plus quitter ses lèvres tellement douces et succulentes. Cela ressemblait à un vrai conte de fée. Je lui faisais des bisous sur ses joues, son front, ses lèvres et son cou. J’avais trouvé son point sensible. Plus je continuais à l’embrasser dans le cou et plus je l’entendais respirer fort. Jusqu’à ce que son portable sonna.
« Allo ?... Oui c’est bien moi… Comment ça ?... Et vous ne savez pas où elle est partie ?... Très bien j’arrive tout de suite. »
Emeline avait l’air très inquiet.
« Que se passe-t-il ? demandai-je.
_ Ma mère vient de fuguer.
_ Comment ça ?
_ Elle a Alzheimer et elle vit dans une maison de retraite. Un infirmier vient de me dire qu’elle ne se trouve plus dans sa chambre…
_ Oh merde ! Tu veux que je t’accompagne ?
_ Non ça va allait merci.
_ Tu me préviens quand tu l’auras retrouvée.
_ Pas de soucis Sam. Je suis vraiment désolée.
_ T’en fais pas. »
Nous nous séparâmes après un long baiser. Une fois arrivée chez moi, je ne pouvais m’empêcher de penser à Em. Entre sa sœur qui est morte et sa mère malade… La pauvre. En une soirée, notre relation a très vite évolué. Elle n’avait pas son air sévère. Elle portait ce sourire qui me charmait tant. Mais je me demandais quand même pourquoi elle a ce masque qui me glace le sang.
Je m’installai sous la couette, mon portable juste à côté de moi, si jamais Em essayait d’appeler. Je n’arrivais pas à dormir. Je m’inquiétai pour la mère d’Emeline. Pourvu qu’elle la retrouve.
Une heure du matin. Toujours aucunes nouvelles. Finalement, je m’endormis. J’eus un sommeil très agité. Je me réveillai très tôt. Je jetai un œil à mon portable et rien. Pas de SMS ni d’appel. En milieu de matinée, je décidai d’aller chez Emeline.
Je sonnai à sa porte. Rien. Alors je commençai à tambouriner à la porte. Mais cette fois-ci, rien non plus. Je lui téléphonai. A mon grand bonheur, elle répondit.
« Emeline ça va ? m’empressai-je de demander
_ Oui oui tout va bien t’inquiète pas.
_ T’as pu retrouver ta mère ?
_ Oui tout va bien. Mais j’ai tellement eu peur.
_ Je comprends. Au fait t’es où ?
_ Encore à la maison de retraite pourquoi ?
_ Parce que je suis devant chez toi et que maintenant ma main est toute rouge à force de toquer, dis-je en riant.
_ Oh ! Je suis désolée j’aurais dû te prévenir, pardon, s’exlama-t-elle penaude. De toute manière j’allais rentrer. Tu peux rester si tu veux, il y a un double des clefs dans le pot de fleur à côté de la porte.
_ D’acc à tout à l’heure »
Je faillis rajouter « ma chérie » mais je me retins. Je pris la clef et m’engouffrai dans l’antre de ma chérie. Je m’assis sur le canapé et attendis patiemment Em. Je parcourus la bibliothèque. Finalement cette prof de math aime la littérature.
Je ne l’entendis pas rentrer. Je fus donc surprise quand elle vint par derrière et m’enlaça. Je me retournai et l’embrassai.
« Tu m’as manqué, me dit-elle entre deux baisers.
_ Toi aussi », répondis-je
J’ai l’impression d’être une ado qui était complètement amoureuse.
« Je savais pas qu’au fond tu étais un grande littéraire ! riai-je
_ J’aime beaucoup lire en effet mais j’aime aussi les maths.
_ Beurk les maths ! C’est horrible ! »
Elle se mit à rire. Personne ne pouvait nous séparer. Nous étions collées l’une à l’autre et il était hors de question que je quitte ses bras. Et puis ses baisers étaient tellement délicats. Depuis hier, ma libido avait bien augmenté mais je refusais de faire quoi que ce soit, du moins pour l’instant, de peur de la braquer. Elle me proposa de rester manger, ce que je ne pus refuser. Elle prépara un bon petit repas et moi je l’aidai à mettre la table.