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Petites lettres dorées
22 avril 2015

Jour 4

Les rayons de soleil passant à travers la fenêtre me réveillent. Je suis surprise de ne trouver personne à mes côtés. Je reste allongée tranquillement. La porte du balcon s’ouvre et je vois Laurence rentrer. Elle s’installe près de moi.

« On a fait une grasse mat’ ?!

_ Euh… Oui ça fait du bien parfois ! Surtout dans un lit aussi confortable !

Laurence rit à gorge déployée. Alors je me mets à rire aussi. Elle remet une mèche rebelle derrière mon oreille.

_ Aller aujourd’hui c’est le dernier jour de la conférence et après on aura toute la fin de semaine pour se reposer !

_ Oui c’est super ! Je m’exclame.

_ En plus maintenant vous êtes mon adjoint, Leroy.

_ Hein ?! Je… Je veux dire… Comment ça ?

_ Tu te rappelles de l’homme avec qui je parlais hier ?! Et bien c’est le grand directeur et il a adoré ton discours. Donc il a décidé de te monter en grade.

_ C’est super génial !!!! Je n’en crois pas mes oreilles.

_ Ouii ! File prendre ta douche qu’on puisse prendre notre petit-déjeuner j’ai faim moi ! »

Mais si je suis l’adjointe de Laurence… Ca voudrait dire que je la verrais tous les jours ?! Oh non je peux pas ! Déjà une semaine c’est beaucoup trop pour moi. Surtout pour mon petit cœur. Je vais mourir !

Nous descendons manger. Et comme tout est all inclusive j’en profite. Je reviens à la table avec deux assiettes remplies à ras bord. Bien sûr Laurence se moque lorsqu’un sale gosse me fonce dessus et que je manque de peu de tout renverser. Je compte gueuler sur ce gamin quand j’aperçois l’air menaçant de ses parents. Finalement je vais me retenir.

« Au fait je voulais savoir… Commence Laurence, tu es en couple ?

J’avale de travers et tente de ne pas recracher ce que j’ai dans la bouche.

_ Euh… Non pourquoi ?

_ Parce que je croyais que tu l’étais avec le petit message qui était inscrit sur ton ordi l’autre jour et les appels… dit-elle d’un ton triste.

_ Ah ça ! C’est ma meilleure amie (plutôt sexfriend mais chut). Et… Toi ?

J’ai vraiment osé ?! Dites-moi que je n’ai tout de même pas osé ?! Mais je suis maudite ! Faut que j’arrête d’être trop curieuse. En plus je connais déjà la réponse.

_ Non on a rompu il y a quelques mois.

_ Ah mince…

J’espère que ma réponse ne montre pas vraiment ma joie. Et c’est partie pour une petite danse de la joie intérieure.

_ Ca n’allait plus entre elle et moi.

_ ELLE ?!!

_ Il n’y a pas que toi qui es de ce bord Sasha !

Je reste sans voix. Je comprends mieux pourquoi elle avait l’air dans son élément hier soir.

_ Vous êtes restées proches avec Miranda ?

_ Pas vraiment, on a dû s’appeler quelques fois après que je suis rentrée en France et peu à peu on ne s’est plus trop parlées. C’est la première fois que je la revois depuis que nous nous sommes quittées.

_ Ah ! J’aurais cru l’inverse. Tu n’aurais pas une idée pour que mon ex comprenne bien que je ne reviendrai plus vers elle ?

_ Mentir. Tu dis que tu as trouvé quelqu’un d’autre (moi la plus merveilleuse des fausses petites amies !). »

*****

« Je suis certaine que tu es très belle en robe !

_ Non, non et non ! Je ne la mettrai pas ! Plutôt mourir, je m’indigne.

_ S’il te plaît Sasha ! En plus le rouge fait ressortir tes yeux et tes cheveux, poursuis Laurence.

_ Je déteste porter des robes ! Je peux tout aussi bien mettre un pantalon.

_ Non ! S’énerve-t-elle, arrête de faire ton caprice d’enfant gâté et mets cette foutue robe.

_ Mais pourquoi ?! Ne puis-je pas m’habiller comme je l’entends ?

_ Tes parents t’ont aussi mal éduquée ?

Je ne retiens pas ma main qui laisse une marque rouge sur sa joue. Elle n’aurait jamais dû dire ça ! Surtout qu’elle connaît mon enfance. Mais je ne peux m’empêcher de m’en vouloir. Elle me regarde, choquée et je pars sans la laisser répondre. Je sors de l’hôtel et je me rends compte que je ne sais pas où aller. Je m’adosse contre le mur et décide de griller une cigarette.

_ Sasha… ? Murmure Laurence.

Je me redresse et profite de ma taille pour la toiser.

_ Excuse-moi… Je n’aurais pas dû te dire ça… Je comprends ton geste. J’aurais fait pareil à ta place. Je m’en veux…

Je ne réponds pas. Je garde la même expression. La même que j’avais quand cet homme me battait, celle qui ne montre rien, qui ne laisse transparaître aucune douleur. Elle me supplie du regard et il semble sincère. Je la vois retenir un sanglot alors j’écrase ma cigarette et la prends dans mes bras.

_ C’est pas grave, je chuchote.

_ Si… J’ai été horrible. Je me suis comportée comme une garce, sanglote-t-elle.

_ Ne dis pas ça. C’est tout oublier », je lui souris.

Nous remontons à la chambre, main dans la main. Et pour faire plaisir à Laurence, je mets la robe. Pourquoi suis-je aussi gentille ? Elle me trouve magnifique. Elle s’approche de moi, trop près de moi et je me sens obligée de reculer. Elle aussi est sublime, très élégante dans sa robe noire et ses cheveux lâchés. Nous sommes fin prêtes pour le gala qui clore cette conférence.

Champagne. Petit four. Petit four. Champagne. Je crois que je m’ennuie à mourir ici ! Laurence est en pleine discussion, je n’ose pas la déranger. Je ne me sens pas vraiment dans mon élément. Mais je vais éviter de me saouler au champagne. Je me faufile entre toute cette mondanité quand d’un coup une personne m’enlace par derrière. Qui est cette folle personne ? Je me retourne et je découvre Laurence avec un grand sourire. Elle cache quelque chose. Elle m’emmène jusqu’à la piste de danse et m’attire contre elle. Je me noie dans ses yeux couleur ambre, je voudrais ne jamais les quitter. Je sais que je me répète mais elle est si belle. En ce moment précis, je voudrais pouvoir l’embrasser, lui dire ce que je ressens pour elle.

Nous décidons de quitter le gala pour un pub. Nos rires envahissent l’établissement. Nous ne voyons pas le temps passer. Après plusieurs verres, nous essayons tant bien que mal de retourner à notre chambre. Laurence se déshabille comme si de rien n’était. J’admire son ventre plat et mon regard s’attarde immanquablement sur ses très belles formes. Elle se glisse sous la couette et me fait signe de venir. Je me tortille pour enlever ma robe et la rejoins. Depuis le début de la semaine, je ne reconnais plus ma boss. Elle n’est assurément pas la même au travail. Je la sens se coller à moi et elle murmure sur un ton qui se veut sexy mais qui au final s’avère une conséquence de son état « J’ai envie de toi ». Il me faut un moment pour comprendre qu’elle s’adresse vraiment à moi, que ce n’est pas un rêve. Mes mains glissent sur son corps et je ressens à chaque fois ce même frisson. Sa peau est si douce. Elle me chevauche et mes mains trouvent le chemin de ses fesses. Je l’embrasse dans le cou et je l’entends respirer de plus en plus fort. Mes lèvres descendent vers sa clavicule droite. Aucune réaction. J’ai juste un poids mort sur moi. Bon bah elle s’est endormie. Et peut-être heureusement, je ne sais pas si ça aurait été une bonne idée de coucher avec son boss… 

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