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Petites lettres dorées
fiction
26 octobre 2015

Chapitre 5

Aucune réponse de la part d’Aurore. Je suis déçue. Eric, mon frère, passe me voir. Ca me fait du bien ! Il a toujours été là pour moi.

« Alors p’tite sœur, comment vas-tu ?

Je pose le cadre sur la table et me blottis dans les bras d’Eric. J’éclate en sanglot.    

_ Hey ! Qu’est-ce qui t’arrives ? Dis-moi tout ! Je suis là maintenant.

_ Je sais plus quoi faire… J’ai… J’ai rencontré quelqu’un mais je ne peux pas…

_ Mais pourquoi tu ne peux pas ?! Tu es libre maintenant ! Profite de ta vie. Elle te plaît ?

_ Oui elle me plaît beaucoup… Mais je ne peux pas faire ça à Nina. Elle semblait jalouse quand je l’ai croisé au bras d’Aurore.

_ Très joli prénom ! Mais pourquoi tu t’inquiètes pour Nina ?! Elle est avec quelqu’un d’autre donc maintenant c’est à toi. Tu ne vas pas te priver pour elle ! D’autant plus que ça semble bien fonctionner avec cette Aurore !

_ C’était bien jusqu’à ce que je voie Nina… Aurore a dû mal le prendre lorsque j’ai brusquement lâché sa main.

_ Ah je vois… Dis lui ce que tu ressens. Nina c’est du passé, oublie la et consacre toi à ta relation avec Aurore.

_ Tu as raison ! J’étais justement en train de me débarrasser des photos de Nina.

_ Bonne idée ! Viens je t’aide ! »

Nous enlevons toutes les photos de Nina dans toute la maison. Eric veut en faire un feu mais je ne sais pas si c’est une bonne idée. Finalement Eric me force et brûle  toutes les photos ! Ainsi que la boîte avec tous les souvenirs d’elle et moi. Nous en rigolons même. En fait ça me fait du bien ! Je sens mon portable vibrer et je saute dans tous les sens en voyant le nom d’Aurore s’affichait ! Eric me regarde d’un air amusé et me dit que ça fait longtemps qu’il ne m’a plus vu comme ça.

« J’ai passé une bonne journée aussi. J’espère qu’on remettra ça très vite. A »

Je prépare le dîner pendant qu’Eric me raconte des tas de bêtises. La sonnerie retentit et Eric va ouvrir. En mon for intérieur je souhaite que ce soit Aurore mais je reconnais immédiatement le ton plutôt hautain que prend Eric, c’est Nina. Ils étaient très bons amis lorsque nous étions ensemble mais après une petite querelle et le divorce qui a suivi, ils sont devenus comme chien et chat.

« Je peux rentrer ? Ou pas ? demande-t-elle sèchement.

 Je viens dans l’entrée et ouvre la porte et laisse passer Nina. Elle regarde autour d’elle et remarque les nombreux espaces entre quelques cadres, elle a deviné.

_ Tu refais la décoration Mathilde ?

_ Oui je voudrais changer deux trois petites choses.

_ Qui était cette jeune femme avec toi tout à l’heure ?

Eric me regarde avec un grand sourire et me fait un clin d’œil. Et voilà on y est. Cette fameuse question.

_ C’est… Euh… Une amie… je mens.

_ Tu crois que je ne vous ai pas vu ?! Vous vous teniez la main et… Et tu semblais très heureuse.

Elle prononce ces derniers mots avec beaucoup de difficultés.

_ Et alors ?! Ca te dérange Nina ? C’est bien toi non qui a trompé ma sœur alors que vous étiez encore mariée ? Laisse Mathilde tranquille, elle a le droit d’être heureuse !

_ Eric arrête s’il te plaît, je dis. Je ne sais pas vraiment ce qu’il y a entre nous mais en tout cas c’est plus que de la simple amitié, elle… Elle me plaît beaucoup.

_ C’est elle qui t’a offert les roses quand tu étais à l’hôpital ?

_ Oui c’est elle. Elle venait me voir tous les jours.

_ Les enfants le savent ?

_ Non je n’ai rien dit ! C’est tout nouveau pour moi, je sais même pas s’il y aura un avenir ensemble.

_ Et tu l’as connue où ?

_ Euh…

Je ne peux pas lui dire… Elle sera contre forcément !

_ C’est vrai ça ! Tu m’as pas dit où vous vous êtes rencontrées ! Alors ? rajoute mon frère.

_ Eh bien… C’est la… La proviseure des enfants… »

Nina prend sa tête dans ses mains et me dit que je suis irresponsable. Cette conversation se termine en engueulade et Eric est l’arbitre. Elle me reproche de ne pas penser aux enfants, de n’avoir jamais été là. Ca se finit en règlement de compte. Elle part en claquant la porte, toujours aussi énervée. Eric me prends dans ses bras mais je m’en dégage rapidement puis je monte dans ma chambre. J’ai envie d’être seule. Je dis à Eric qu’il peut rentrer chez lui.

Je passe une nuit agitée, les bras d’Aurore me manque j’étais bien hier soir. Eric a raison, je dois penser à ma vie amoureuse. 

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23 octobre 2015

Chapitre 4

Je prends une douche et j’en oublie sa présence en mettant la musique à fond (bien sûr quelque chose de joyeux et… Plutôt sensuel) dans la salle de bain et je chante.

« I swear I won’t tease you

Won’t tell you no lies

I don’t need no bible

Just look in my eyes

I’ve waited so long baby

Out in the cold

I can’t take much more

I’m losing control

I want your sex

I want you

I want your sex

I want your sex”

Je sors finalement de la salle de bain toujours aussi joyeuse en fredonnant l’air et je tombe nez à nez sur Aurore. Oups ! Je me sens rougir surtout que les paroles sont on ne peut plus explicites. Elle éclate de rire et j’en fais de même.

« Eh bien tu sais si tu es manque fallait me le dire, pas besoin de chanter même si tu chantes très bien, elle me fait un clin d’œil.

_ Oh… Euh…  

_ Je rigole ! Tu es tellement mignonne quand tu rougis !

Et bien sûr une autre chanson se met en route tout aussi explicite. Je voudrais pouvoir m’enfoncer sous terre.

« Comme toutes les jupes du quartier

J’passe le plus clair de mes nuits à prier

Qu’un jour tu fasses de moi ta poupée

Charlie Chéri

Ton indifférence si sexy

Oh Charlie chéri

T’es beau comme je rougis

My heart belongs to Charlie »

_ Eh bah dis moi t’as beaucoup de chansons comme ça ?

_ Euh… Quelques unes… Tu comprends une femme seule a besoin de se faire plaisir. »

Est-ce vraiment moi qui ai dit ça ? Faut vraiment que je me calme ! Bonjour veuillez me ramener un glaçon immédiatement !

Nous passons l’après-midi à nous balader dans le centre-ville entre fous rires et taquineries. Ca faisait longtemps que je n’avais pas été aussi heureuse. Nos mains se lient sans nous en rendre compte et comme ce matin ce contact me fait du bien. A chaque fois que je tourne la tête vers elle, elle me dévore du regard. Je peux voir dans ses yeux à quel point j’ai de l’importance pour elle. Nous prenons un grand Milkshake à la fraise et le buvons ensemble.

Ma main lâche brusquement la sienne lorsque je vois Nina juste devant nous. Je m’en veux un peu d’avoir été aussi heureuse, bien évidemment elle a dû le remarquer. Elle me fait la bise et me demande comment je vais. Elle dit très froidement bonjour à Aurore. Elle part rapidement et je garde la tête baissée. J’ai l’impression de l’avoir trompée, je ne peux pas me permettre d’en aimer une autre… Et pourtant. Je ne me reconnais pas, j’ai l’impression de vivre à nouveau. Et tout ça grâce à Aurore.

« Mathilde… Mathilde ? Tout va bien ? me demande Aurore.

_ … J’en sais rien, ça m’a fait bizarre de voir Nina…

_ … »

Nous rentrons chez moi et j’invite Aurore à prendre un café.

« Je dois rentrer… J’ai encore de la paperasse à faire avant de retourner en cours demain.

_ Oh d’accord, je réponds tristement.

_ A bientôt Mathilde.

_ A très vite j’espère. »

Je dépose un baiser sur la joue d’Aurore mais elle semble froide face à cette marque d’affection. Ma réaction devant Nina a dû lui déplaire. Je m’en veux tellement. Je tiens à Aurore et je ne veux pas lui faire de mal. Je décide alors de lui envoyer un message.

« Merci pour cette merveilleuse journée ! C’était vraiment très agréable de passer du temps avec toi. M »

20 octobre 2015

Chapitre 3

Je me réveille avec difficulté. La première chose que je vois ce sont les néons et une pièce blanche, mes oreilles entendent un bip incessant. J’ai mal à la tête et ma jambe me tiraille.

« Elle s’est réveillé ! » dit une voix.

A ce moment tout le monde se redresse et j’aperçois à mon chevet la proviseure et un peu en arrière Nina. Les enfants ne sont pas là. Nina me dit que c’est sa compagne qui s’occupe d’eux. La journée d’hier me revient. Quel moment merveilleux passé avec elle dans notre ancien lit ! On me laisse seule car le médecin arrive. Il m’explique ce qui s’est passé, que j’aurais peut-être quelques séquelles au niveau de la jambe mais rien de très grave.

Je dois rester une semaine à l’hôpital pour faire toute sorte de tests et j’ai deux semaines de congé. C’est pas mal ! Apparemment Ethan s’est bien fait remonter les bretelles par Nina. Le pauvre, déjà qu’il se sent responsable de l’accident. Les enfants viennent me voir tous les jours ainsi que la proviseure. J’ai eu le droit à une boîte de chocolats et un bouquet de roses. Et Nina est venue deux ou trois fois quand il n’y avait personne. Nous parlons de choses et d’autres, rien de très intéressants. C’est une situation relativement gênante. Elle est jalouse de la personne qui m’a offert les fleurs, je n’ai pas osé lui dire qui c’était. Maintenant elle pense que j’ai rencontré quelqu’un d’autre. Alors que c’est faux ! Enfin peut-être mais ça m’étonnerai que ça aboutisse à quoi que ce soit avec la proviseure.

Je sors enfin de l’hôpital ! Ca fait du bien quand même ! Les infirmières étaient toutes très gentilles et j’avais une chambre que pour moi mais je préfère tout de même ma maison ! Nina m’a proposé de garder les enfants une semaine de plus pour que je ne me fatigue pas trop.

Je me lève vers onze heures et je traîne en pyjama toute la journée. Ca c’est la vraie vie !! Je me fais plaisir entre pizzas, hamburger, pâtes ! Ca fait du bien d’être seule.

La sonnerie de la porte me réveille de ma… Longue sieste. Je suis pas très présentable avec mon tee-shirt trop grand et le bas de jogging. J’ouvre la porte et tombe nez à nez avec Mme Blanchet. Elle doit sortir du bahut car elle porte encore un tailleur qui… Lui va très bien ! On va éviter de baver !!

« Bonjour Mme Chambrol ! Je passais par là alors je me suis dit que ça vous ferez plaisir d’avoir un peu de compagnie.

_ Bonjour ! Je suis désolée je ne m’attendais pas à avoir de la visite aujourd’hui. Entrez ! »

Je pars me changer rapidement et je rejoins la proviseure. Je lui sers un verre de vin rouge et nous trinquons. Nous passons une agréable soirée, nous rigolons et buvons un peu beaucoup. Un peu trop même.

« Euh… Mathilde ? demande Aurore timidement.

_ Oui ?

_ Ca t’ennuies pas si je reste dormir, je ne suis pas en état de prendre la voiture.

_ Oui bien sûr tu peux prendre mon lit, moi je dormirai sur le canapé !

_ Non non je ne veux pas te chasser de ton lit. On peut dormir ensemble si tu veux. »

Nous nous sommes endormies paisiblement bien que j’ai du faire un effort surhumain pour ne pas me rincer l’œil !

J’entends du bruit dans la cuisine et une délicate odeur de café vient me chatouiller les narines. Je décide alors de me lever à contrecœur. J’enfile mon peignoir et descend. Je retrouve Aurore dans la cuisine en train de préparer le petit-déjeuner. Elle se retourne et m’accueille avec un grand sourire. Ca me rappelle les matins avec Nina lorsqu’elle avait décidé de me chouchouter. Je reviens à la réalité et prends place en face d’Aurore. Nous continuons à discuter et pendant ce temps nos mains s’entremêlent. Ses doigts caressent la peau de ma main. Je dois bien avouer que ça me fait bizarre. Depuis ma séparation avec Nina, personne ne m’avait touchée. Je me laisse prendre à ce jeu. Peut-être que ce sera qu’une aventure sans trop d’avenir mais j’ai besoin de me changer les idées. Je sens mon cœur battre de plus en plus fort.

Je romps ce doux contact et débarrasse la table. Je tourne le dos à Aurore en mettant la vaisselle dans l’évier. D’un coup, je sens la chaleur de son corps tout près de moi. Je me retourne doucement et elle n’est plus qu’à quelques centimètres de moi. Tout mon être semble figé, je ne respire plus et mon cœur manque un battement. Sa main caresse ma joue, ce qui me provoque un choc électrique, une brûlure mais des plus douces.

« Je n’ai pas l’habitude de faire ça, me dit-elle dans un murmure.

Le visage de Nina me revient en mémoire et je ne sais pas ce que je dois faire : éviter ce rapprochement ou alors continuer. Je ne me permets plus d’être heureuse car la seule que j’aime c’est Nina et pourtant Aurore a réussi à raviver quelque chose en moi. Son regard me fait me sentir désirée, il y a quelque chose en elle qui me plaît mais c’est la proviseur de mes enfants et je ne veux pas qu’ils aient des ennuis. Ethan en a déjà assez. Parfois je m’en veux d’être lesbienne… Mes parents m’ont rejetée et mon fils a des problèmes au lycée par ma faute.

Aurore s’écarte et baisse la tête gênée.

_ Je… Je n’aurais pas dû… Mais… Je pensais que… Je vais te laisser… Au revoir Mathilde, rajoute-t-elle avec un sourire triste.

Elle s’avance en direction de la porte d’entrée. En fait je ne veux pas qu’elle parte, c’est la première fois que je me sens aussi bien depuis la séparation. Je m’en veux de tout gâcher.

_ Attends… je dis en baissant la tête.

Elle s’arrête, la main sur la poignet de la porte. Ses yeux ont l’air de m’implorer, de me supplier.

_ Ca va un peu trop vite pour moi… J’en suis sincèrement navrée… Je voudrais prendre mon temps, tout simplement.

_ Je comprends parfaitement ! Et Je suis prête à attendre ! Enfin… Si tu veux bien de moi, se ravise-t-elle.

_ Bien entendu ! Tu es la seule personne qui arrive à me faire oublier Nina, mon ex-femme.

_ Je me suis doutée que ça allait un peu vite en voyant toutes les photos que tu as encore d’elle… m’avoue-t-elle.

_ Il faut que je les enlève, peut-être qu’un jour, proche je l’espère, je passerai à autre chose et que j’aimerai quelqu’un d’autre, tout en disant ces mots, je la regarde droit dans les yeux.

_ Je l’espère aussi. »

Je m’approche d’elle et pose mes lèvres sur sa joue. Ses mains entourent ma taille et je me blottis contre elle. Elle m’avoue qu’elle a pris sa journée pour passer du temps avec moi. Etait-ce une preuve d’amour ? En tout cas je crois que je suis sous le charme. Je lui dis avec un grand sourire que j’ai envie de passer cette journée rien qu’avec elle. J’ai l’impression d’être retournée à l’adolescence.

18 octobre 2015

Chapitre 2

« Bonjour Mme Chambrol, c’est Mme Blanchet.

_ Bonjour. Il y a un problème avec Ethan ?

_ Pour avoir un problème il faudrait déjà qu’il soit en cours.

_ Pardon ??!! je demande stupéfaite.

_ Je vois que vous aussi êtes tout aussi étonnée. Il n’est pas venu en cours aujourd’hui. Donc je pensais qu’il était malade.

_ Eh bien non ! Les enfants sont partis ce matin au bahut comme d’habitude, je ne comprends pas…

_ Il se pourrait qu’Ethan ait fait une fugue. Savez-vous où le trouver ?

_ Non… Non je ne sais pas », je réponds inquiète.

Bordel ! Mon seul jour de congé depuis un an ! La journée avait bien commencé et voilà qu’Ethan se met à fuguer ! Je me mets à sa recherche. Célia m’aide à le chercher. Nous ne le trouvons pas. Je retourne à la maison et je vois la voiture de Nina garée juste devant. C’est pas le moment de flancher Mathilde ! Je vais à sa rencontre et lui explique ce qui se passe. Nous entrons dans notre… Dans ma maison. Je fouille dans la chambre d’Ethan qui est à l’étage, au fond du couloir. Je trouve une lettre, disant qu’il part car il ne supporte plus cette situation. Il y écrit que nous n’aurions jamais dû divorcer et qu’il ne reviendra plus jamais. Je rejoins Nina dans le couloir, elle regarde ma chambre. Le lit défait, les vêtements sur la chaise, des photos des enfants et nous deux où nous semblions heureuses. En me voyant, elle baisse la tête gênée. Cela lui rappelle-t-il les souvenirs lorsque nous dormions dans ce même lit ? Je lui tends la lettre pour qu’elle la lise. Sans m’en rendre compte, des larmes coulent le long de mes joues. Elle s’approche de moi et me prend dans ses bras. Pourquoi est-ce si dur d’oublier une personne ? Elle murmure qu’on va retrouver Ethan de sa voix rassurante. Sa bouche se pose sur la commissure de mes lèvres. Et je ne sais par qu’elle force mais je l’embrasse. Elle en a envie aussi. Nous nous séparons difficilement sachant que ça n’aurait jamais du se produire. Je prends un gilet dans ma chambre et prends la carte de la proviseure au cas où.  Nina me regarde avec ce sourire… Ce sourire qui m’avait fait chavirer au lycée. Est-ce que je lui manque ? Oui je crois.

« Tu es toujours aussi sublime Mathilde…

Je ne peux m’empêcher de rougir.

_ Merci. Tu me manques Nina, je me mets à pleurer et je me sens ridicule.

_ Tu me manques aussi. 

Elle prend mon visage dans ses mains et m’embrasse comme auparavant. Je me laisse submerger par ce flot d’émotion. Je l’attire dans la chambre, je caresse son dos.

_ Et Ethan ? Il faut le retrouver ! je demande.

_ Tout le monde le cherche ! Laissons-nous juste un peu de temps toutes seules.

_ D’accord »

Elle embrasse mon cou avant de me faire tomber sur le lit. Elle me chevauche et j’ai l’impression que c’est comme à l’époque, que rien a changé. Mes mains passent sous son haut, je redécouvre sa peau douce. Son corps n’a pas changé, elle reste cette même créature magnifique. Nos vêtements se retrouvent à terre les uns après les autres. Nos deux corps se reconnaissent, nous savons les caresses qui font monter le plaisir plus rapidement. J’avais oublié à quel point elle savait bien y faire. Ses mains trouvent aisément l’antre de mon intimité et elle ne tarde pas à me faire jouir. Après quelques jouissances échangées, nous restons dans notre ancien lit, moi dans ses bras comme au bon vieux temps.

Nous décidons finalement de se remettre à la recherche d’Ethan, il est 18h, ça fait deux heures que nous étions dans le lit. Nina retrouve sa compagne et je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine jalousie mais aussi je suis contente, j’ai pu retrouver Nina l’espace d’un moment. La nuit tombe et aucune trace d’Ethan. Je me sens perdue. Que s’est-il passé pour que je perde d’abord ma femme puis mon fils ? Je ne me suis jamais sentie aussi faible que depuis ces deux mois. Moi qui refusais toujours de pleurer car c’est un signe de faiblesse ! Et bah c’est raté. Je me décide finalement à appeler la proviseure, elle pourra peut-être nous aider.

« Allô ? dit la voix à l’autre bout du téléphone.

_ Bonsoir Mme Blanchet, c’est Mme Chambrol, la mère d’Ethan.

_ Ah Bonsoir ! L’avez-vous retrouvé ?

_ Hélas non et je me demandais si vous accepteriez de venir le chercher avec nous…

_ Oui bien sûr ! J’arrive tout de suite ! »

Nous nous donnons rendez-vous devant le bahut. Ca me fait bizarre de la voir en jean et un sweat avec des baskets. A l’école elle est en tailleur et talons. Elle s’est négligemment fait une queue de cheval. Elle me gratifie d’un grand sourire et essaie de me rassurer en me disant que nous allons retrouver Ethan. Nous marchons ensemble et de temps à autre nous échangeons quelques banalités. J’apprends qu’elle vit seule, ce qui m’étonne. Elle est un peu plus jeune que moi mais elle est très belle. D’un coup, j’aperçois Ethan au loin. Je cours après lui mais celui-ci essaie de s’échapper. Je traverse la route sans faire attention à une quelconque circulation ce qui me vaut d’être renversée par une voiture. 

9 octobre 2015

Chapitre 1

Je quitte précipitamment le cabinet d’avocat pour me rendre à l’établissement de mon fils. Ethan a encore fait des siennes.  En ce moment il ne travaille plus à l’école. Au moins Célia, ma fille, est toujours aussi sérieuse. Mais je sais qu’ils sont un peu perturbés depuis que leur mère et moi sommes divorcées il y a deux mois. Et moi aussi… C’est assez compliqué quand je la vois ou vivre seule avec eux. Nous ne nous entendions plus alors le divorce a été la seule solution. Elle s’est vite retrouvée quelqu’un et je sais que mes enfants ne l’aiment pas. Pour ma part, je me consacre plus à mon travail et à ma vie de famille.

Je me dirige vers le bureau de la proviseure qu’à force je connais par cœur. Je retrouve Ethan dans la salle d’accueil avec un œil au beurre noir.

« Mon dieu ! Ethan, tu t’es vu ?! Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Je dis inquiète.

_ Rien… Juste des cons qui ont dit que j’étais PD parce que mes parents sont gouines… Donc je les ai frappés.

_ Ne les écoutes pas, ça ne sert à rien… C’est pas évident, on est pas une famille normale… »

La proviseure nous fait entrer dans son bureau et nous discutons de se qu’a fait Ethan. Effectivement ce n’est pas la première que ça arrive. Parfois je me dis que c’est de ma faute… Nous avions voulu des enfants avec Nina, être une famille comme les autres. Cependant nous n’avions pas pensé aux regards des autres. Que nos enfants pourraient être harceler car ils ont des parents « hors-norme ». Célia ne connait pas ce problème. Ses amis comprennent parfaitement notre situation. Avec Ethan c’est différent. D’une part, c’est un grand bagarreur alors il lui suffit d’une petite remarque pour qu’il démarre au quart de tour. La proviseure le sermonne et lui dit qu’il sera mis à pied pendant 3 jours. Elle me rassure en m’expliquant que les autres garnements ont été exclus pendant une semaine.

«  Ethan pourrais-tu s’il te plaît attendre ta mère à l’accueil ? Je dois m’entretenir avec elle, demande poliment la proviseure.

Ethan sort et elle attend que la porte soit fermée pour prendre un ton plus doux et beaucoup plus chaud que celui qu’elle a quand elle parle aux élèves.

_ J’ai remarqué que les notes d’Ethan chutent depuis quelques temps. Et son comportement a changé aussi. Il se rebelle. Savez-vous ce qui a pu se passer ? reprend-elle.

_ Oui je sais… Ma femme et moi nous sommes divorcées depuis deux mois et ça a beaucoup affecté les enfants. J’en ai la garde mais je me rends compte que c’est difficile de les élever seule…

_ Je comprends mieux. Voici mon numéro, si vous avez besoin de parler, n’hésitez pas, me dit-elle dans un grand sourire »

Je retrouve Ethan et nous rentrons à la maison. Je le gronde encore et lui dis de filer dans sa chambre. Il sera puni de console tant que ses notes n’augmenteront pas. Pendant ce temps, je vais à mon bureau et tente de travailler sur ce nouveau dossier. Mais j’ai la tête ailleurs. Je sors la vieille boîte où se trouve toutes les photos de Nina et moi. Nous nous sommes connues au lycée et nous ne nous étions jamais quittées. Ces photos me rappellent de bons souvenirs. Je voudrais l’appeler, lui dire qu’on a fait une erreur mais malheureusement elle a rencontré quelqu’un d’autre. Cette solitude m’est insupportable. Je voudrais pouvoir sentir la chaleur de quelqu’un contre moi, quelqu’un qui m’aiderait avec les enfants. J’ai l’impression de couler. Plus rien ne va. Les nuits, je pleure.

Célia entre dans le bureau et me découvre assise par terre contre le mur, les photos étalées par terre et moi en pleure. Elle s’approche et me fait un gros câlin. Elle range les photos et remet la boîte dans le tiroir. J’essaie de reprendre une certaine constance. Ma fille a tellement grandi ! Une vraie jeune femme. Elle me raconte ce qu’elle a fait en cours et me demande comment va Ethan. Bien sûr elle a su ce qui s’était encore passé. Elle me réprimande gentiment en me disant de ne plus regarder ces photos, que je devais aller de l’avant. Elle a raison. Je dois passer à autre chose, rencontrer peut-être quelqu’un d’autre.

Je me retrouve encore une fois seule dans ce grand lit. J’ai laissé le numéro de la proviseure sur ma table de chevet. Madame… Aurore Blanchet. C’est vraiment une femme sympa !

Je me lève très tôt pour pouvoir travailler un maximum. Je me prépare et pars au cabinet. Il faut que je rattrape mon retard d’hier. Les enfants sont suffisamment grands pour aller en cours tout seul. J’avance plutôt bien sur mon nouveau client. Rien de très spécial… Il veut avoir la garde de ses enfants mais son ex-femme ne veut pas. Bon il est 15h, je vais partir vers 18h. 

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9 octobre 2015

Résumé

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Cette fiction est classée NC -17 (no children under 17). Elle met en scène une histoire d'amour entre deux femmes. Donc pour les gens dont cela dérange, merci de bien vouloir cliquer sur la croix rouge en haut de votre écran. 

 

Comment faire pour retrouver quelqu'un alors qu'on a passé plus de 20 ans avec la même personne ? Peut-on encore aimer ? Après son divorce, Mathilde doit tenter de se reconstruire mais pour elle le travail et ses enfants passent avant tout. Et si l'amour ne se trouvait pas là où on le croyait ? 

 

N.B : ce texte a été inspiré et crée par moi-même. Donc il est illégal de s'approprier ces textes. Pour plus d'informations, je vous conseille de lire le code de la propriété intellectuelle 

11 juillet 2015

Chapitre 6

Nous passions quelques jours ensemble. Tout semblait parfait, nous étions heureuses, Em riait tout le temps et ça me faisait plaisir. Cependant le bonheur est éphémère mais je ne me doutais pas qu’il allait fuir aussi vite. Je pensais que j’avais réussi à l’emprisonner pour toujours.

En effet, les vacances venaient de se finir et avec Emeline, nous avions décidé de dormir chacune chez soi. Pendant une bonne partie de la nuit, nous nous envoyâmes des messages et nous nous sommes appelées. J’avais un peu peur pour demain, je savais que nous ne voulions pas trop être vues. On veut attendre encore un peu avant de nous montrer ensemble. Je me fais toute belle rien que pour Em. Je suis stressée, je ne sais pas comment agir quand je la verrai, pire que ma première année en tant que prof.

J’arrivai dans la salle des profs, grand sourire, je dis bonjour à tout le monde, papotai avec Allan et allai m’installer en face d’Emeline. Au moment où je m’assis, elle partit. Pas de bonjour, pas même un regard. Je ne comprenais plus rien, il y a quelques jours, nous étions heureuses et à présent rien. Je sentis les larmes monter. J’avais l’impression que mon cœur venait de se briser. Je restai assise, seule comme une idiote. Je tentai de me remémorer la veille, pour voir ce que j’avais bien pu faire de mal. Je vis Em se rendre dans la pièce de la photocopieuse et décidai de la suivre. Je fermai la porte derrière moi.

«  Coucou… dis-je avec un petit sourire triste.

Pas de réponse.

_ Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu es distante avec moi ? Qu’ai-je fait de mal ? Je voudrais comprendre, je continuai en sanglotant.

_ J’ai passé un agréable moment avec toi mais ça s’arrête là, dit-elle sans me regarder.

Je n’en croyais pas mes oreilles ! Je savais que je ne devais pas m’attacher aussi vite mais je ne la croyais pas comme ça.

_ Donc pour toi je n’étais qu’une conquête ?

_ Oui en quelque sorte ! Bon maintenant si tu pouvais me laisser faire mes photocopies tranquillement…

_ La prochaine fois dis le directement que ce n’est que pour un coup d’un soir, enfin ici c’était plus qu’un soir. Ca évitera de blesser des gens. Et regarde la personne dans les yeux quand tu dis ce genre de chose. J’étais vraiment conne d’avoir pu imaginer une seule seconde qu’on puisse être ensemble. »

Je partis en claquant la porte. J’étais choquée, comment a-t-elle pu… ? J’avais le moral dans les chaussettes pour toute la journée. Allan vint me voir, l’air inquiet.

«  Tout va bien Sam ?

_ Oui ça peut aller…

_ J’ai entendu que tu te disputais avec Emeline, qu’est-ce qui s’est passé ?

_ Ah… Euh… C’est compliqué…

_ Bon si t’as besoin de parler je suis là.

_ Merci beaucoup Allan. »

Je fis cours comme à mon habitude, sauf que je hurlais sur chaque élève qui me tapait sur les nerfs. J’avais entendu quelques bribes de conversation entre les élèves qui se demandaient ce que j’avais.

Je rentrai chez moi sans passer dans la salle des profs. Je ne voulais pas voir Emeline. Elle m’avait dégoutée. Je jetai mes affaires dans l’entrée, me servit un verre de whiskey et me laissai tomber dans le canapé. Je ne savais pas trop pourquoi cette histoire me touchait tellement… Nous ne nous fréquentions que depuis quelques semaines. Cette femme doit être schizophrène ou un truc dans le genre ! Un jour elle est câline, heureuse et même amoureuse je dirais et le lendemain elle devient froide, distante et ne laisse rien paraître de ses sentiments.

Quelqu’un sonna. Pendant un cours moment, je souhaitais que ce soit Emeline, qu’elle s’excuse pour aujourd’hui. Mais ce n’était qu’Allan. Je le fis entrer et lui servis un verre de soda.

« Raconte-moi tout, tu as l’air complètement déprimé, c’est pas beau à voir, fit-il.

_  Eh bien…

J’hésitai à tout lui raconter. Je n’apprécie pas trop que mes collègues connaissent ma vie sentimentale. Puis je me dis qu’Allan était venu en tant qu’ami.

_ En fait, je repris, Emeline et moi nous fréquentons… Du moins jusqu’à hier. Ce matin, elle m’a annoncé que je n’étais qu’un flirt, rien de plus.

_ Je ne la pensais pas comme ça, je la voyais plus sentimentale bien qu’elle soit très renfermée, me dit-il choqué.

_ Moi non plus… Comme quoi l’apparence peut être trompeuse. »

Je continuais de parler d’Em à Allan. Il m’écoutait, il essayait de me rassurer mais c’était peine perdu.

Il commençait à se faire tard et Allan était toujours à l’appartement. Il me raconta son histoire d’amour avec un ancien prof d’histoire de l’établissement. Soudain, la sonnerie retentit. Je ne bougeai pas puis face au regard insistant d’Allan je me rendis dans l’entrée et j’ouvris à peine la porte afin de voir qui cela pouvait bien être. Je vis le doux visage d’Emeline, je refermai la porte immédiatement avant qu’elle ne puisse dire quoique ce soit.

« Samantha, ouvre-moi s’il te plaît, je crois qu’il faut qu’on parle… Me dit Em à travers la porte.

Allan vint à mes côtés et j’ouvris la porte.

_ Si c’est pour la rendre encore plus triste que maintenant tu peux partir, intervint Allan.

_ Je crois qu’on doit parler seule à seule… dis-je.

Allan me fit un gros câlin puis passa à côté d’Emeline sans mot dire. Je l’invitai à s’installer dans le salon. L’atmosphère était pesante. D’un côté je l’aimais tellement et de l’autre je la détestais.

_ Je m’excuse pour ce qui est arrivé ce matin… Je ne voulais pas être aussi odieuse…

_ Pourtant tu l’as été, la coupai-je.  

_ Je sais… Mais c’est nouveau pour moi… Je veux dire tu es ma collègue et tu es ma petite amie…

_ Ce n’est pas une raison ! Ah maintenant je suis ta petite amie ?! Je croyais que je n’étais qu’un flirt, faut savoir.

_ Arrête Samantha ! J’ai fait une erreur en te parlant comme je l’ai fait, je ne sais pas ce qui m’a pris, je m’en suis voulu toute la journée.

_ Et tu m’as profondément blessée. Je ne te pensais pas comme ça…

_ Mais je ne suis pas comme ça !!

Elle se mit à genou devant moi et posa sa tête contre mes genoux.

_ Pardonne-moi, me supplia-t-elle.

Je me mis à genoux, pris son visage dans mes mains et l’embrassa.

_ Je te pardonne Emeline. »

Elle me fit un immense sourire et m’embrassa amoureusement. Comment ne pas craquer ?! Je l’invitai à rester dormir et elle accepta. Nous fûmes encore plus unies. Je dormis merveilleusement bien dans ses bras. Nous étions trop fatiguées pour faire l’amour ! 

27 mai 2015

Chapitre 4

C’est les examens de Noël pour tous les lycéens. Ce qui veut dire que j’ai une semaine en plus de vacances ! Finalement c’est bien d’être prof. Je restais chez moi en pyjama toute la journée à regarder des vieux films. C’est ça les avantages d’être célibataire. Pas besoin de s’habiller et de se faire toute belle.

Emeline, aujourd’hui, 15h48 :

Salut Sam ! Ca te dit un ciné ce soir ? Ya une séance à 20h15 de l’étrange Noël de M. Jack

Ah bah finalement faudra que je m’habille et me fasse toute belle aujourd’hui ! Nous nous rejoignions devant le cinéma vers 20h. Bien sûr j’étais en retard. Et elle ne manqua pas de me le faire remarquer. Pendant la séance, nos mains se rencontrèrent d’abord timidement puis nos doigts s’entrelacèrent. Je ne pouvais m’empêcher de jeter des coups d’œil vers elle. Je croyais être discrète mais pendant que je la regardais (ou plutôt que je l’admirais) elle tourna la tête vers moi. Je me sentis rougir puis elle sourit.

« Tu veux venir prendre un verre à la maison ? me proposa Emeline.

_ Avec joie ! » m’exclamai-je.

Je lui proposai mon aide. Elle me tendit deux verres et je nous servis du jus de pomme, comme la dernière fois. Nous nous assîmes sur le canapé plus près qu’à l’accoutumé. Nous parlions de tout et de rien. Peu m’importait tant que je pouvais entendre sa voix. Pendant que nous parlions, je jouais avec sa main. Je n’avais jamais vraiment eu confiance en moi quand une fille me plaisait. Je n’osais jamais faire le premier pas et encore moins pour le premier baiser. Em posa sa tête sur mon épaule. Ma main libre se posa automatiquement sur ses cheveux et les caressai. Elle leva sa tête et ma main glissa vers sa joue. Tout cela devenait très intime ! Nos visages se rapprochèrent, nos nez se touchèrent et nous nous fîmes un baiser très chaste. Je me sentais comme libérée. Je l’embrassai une nouvelle fois, cette fois-ci plus amoureusement. Elle me rendit ce merveilleux baiser et j’en profitais pour m’enivrer de son parfum.

« J’aurais jamais cru embrasser une collègue, m’avoua Em.

_ Moi non plus…

_ Tu sais… Je t’admire beaucoup Sam.

_ Pourquoi ? Je n’ai rien de particulier.

_ Tu es très charmante, jeune et je t’envie parce que tu es tellement sûre de toi. Dans la salle des profs, tout le monde parlait de la petite nouvelle avant même qu’on ne te voit. Et tous les profs t’adorent. Je ne sais vraiment pas comment tu fais !

_ Je fais rien de particulier. Ce n’est qu’un masque. Parce qu’à la base je suis très timide et j’ose rarement aborder des filles.

_ Et pourtant t’es venue me parler.

_ Oui tu me trouble. Et j’avais remarqué que tu restais seule alors je voulais casser cette solitude.

_ Tu t’es bien obstinée ! Parce que je sais que je suis très renfermée. 

_ Et je ne regrette absolument pas de m’être mise martel en tête. »

Ses joues s’empourprèrent et elle se cala tout contre moi. Nous nous embrassâmes. Je ne voulais plus quitter ses lèvres tellement douces et succulentes. Cela ressemblait à un vrai conte de fée. Je lui faisais des bisous sur ses joues, son front, ses lèvres et son cou. J’avais trouvé son point sensible. Plus je continuais à l’embrasser dans le cou et plus je l’entendais respirer fort. Jusqu’à ce que son portable sonna.

« Allo ?... Oui c’est bien moi… Comment ça ?... Et vous ne savez pas où elle est partie ?... Très bien j’arrive tout de suite. »

Emeline avait l’air très inquiet.

« Que se passe-t-il ? demandai-je.

_ Ma mère vient de fuguer.

_ Comment ça ?

_ Elle a Alzheimer et elle vit dans une maison de retraite. Un infirmier vient de me dire qu’elle ne se trouve plus dans sa chambre…

_ Oh merde ! Tu veux que je t’accompagne ?

_ Non ça va allait merci.

_ Tu me préviens quand tu l’auras retrouvée.

_ Pas de soucis Sam. Je suis vraiment désolée.

_ T’en fais pas. »

Nous nous séparâmes après un long baiser. Une fois arrivée chez moi, je ne pouvais m’empêcher de penser à Em. Entre sa sœur qui est morte et sa mère malade… La pauvre. En une soirée, notre relation a très vite évolué. Elle n’avait pas son air sévère. Elle portait ce sourire qui me charmait tant. Mais je me demandais quand même pourquoi elle a ce masque qui me glace le sang.

Je m’installai sous la couette, mon portable juste à côté de moi, si jamais Em essayait d’appeler. Je n’arrivais pas à dormir. Je m’inquiétai pour la mère d’Emeline. Pourvu qu’elle la retrouve.  

Une heure du matin. Toujours aucunes nouvelles. Finalement, je m’endormis. J’eus un sommeil très agité. Je me réveillai très tôt. Je jetai un œil à mon portable et rien. Pas de SMS ni d’appel. En milieu de matinée, je décidai d’aller chez Emeline.

Je sonnai à sa porte. Rien. Alors je commençai à tambouriner à la porte. Mais cette fois-ci, rien non plus. Je lui téléphonai. A mon grand bonheur, elle répondit.

« Emeline ça va ? m’empressai-je de demander

_ Oui oui tout va bien t’inquiète pas.

_ T’as pu retrouver ta mère ?

_ Oui tout va bien. Mais j’ai tellement eu peur.

_ Je comprends. Au fait t’es où ?

_ Encore à la maison de retraite pourquoi ?

_ Parce que je suis devant chez toi et que maintenant ma main est toute rouge à force de toquer, dis-je en riant.

_ Oh ! Je suis désolée j’aurais dû te prévenir, pardon, s’exlama-t-elle penaude. De toute manière j’allais rentrer. Tu peux rester si tu veux, il y a un double des clefs dans le pot de fleur à côté de la porte.

_ D’acc à tout à l’heure »

Je faillis rajouter « ma chérie » mais je me retins. Je pris la clef et m’engouffrai dans l’antre de ma chérie. Je m’assis sur le canapé et attendis patiemment Em. Je parcourus la bibliothèque. Finalement cette prof de math aime la littérature.

Je ne l’entendis pas rentrer. Je fus donc surprise quand elle vint par derrière et m’enlaça. Je me retournai et l’embrassai. 

« Tu m’as manqué, me dit-elle entre deux baisers.

_ Toi aussi », répondis-je

J’ai l’impression d’être une ado qui était complètement amoureuse.

« Je savais pas qu’au fond tu étais un grande littéraire ! riai-je

_ J’aime beaucoup lire en effet mais j’aime aussi les maths.

_ Beurk les maths ! C’est horrible ! »

Elle se mit à rire. Personne ne pouvait nous séparer. Nous étions collées l’une à l’autre et il était hors de question que je quitte ses bras. Et puis ses baisers étaient tellement délicats. Depuis hier, ma libido avait bien augmenté mais je refusais de faire quoi que ce soit, du moins pour l’instant, de peur de la braquer. Elle me proposa de rester manger, ce que je ne pus refuser. Elle prépara un bon petit repas et moi je l’aidai à mettre la table. 

15 mai 2015

Chapitre 3

Je n’avais pas vu Emeline le matin. Et elle n’avait pas répondu à mon message. C’est pas que je m’inquiétais mais quand même un peu. Personne n’avait vu Emeline ou alors on me demandait qui c’était. Je sus finalement qu’elle était là en attendant à 15h devant la salle où elle avait cours pour prendre le relais. Je la saluai et elle me répondit d’un ton très sec. D’habitude elle me répondait plus amicalement. Je me demandais ce qu’elle avait. Je devais attendre encore deux heures avant de savoir. Si toute fois elle était encore là car je sais qu’elle termine à 16h aujourd’hui.

17h, je rangeai mes affaires comme une furie et ordonnai au dernier de fermer la porte. Je dévalai les escaliers et pénétrai dans la salle des profs. Je balayai la salle du regard et il se posa sur Emeline qui était de dos. Je saluai quelques collègues sans m’arrêter et m’approchai d’Emeline. Je déposai ma main sur son épaule ce qui l’a fit sursauter. Je découvris alors ses yeux rougis par les larmes et des cernes qui creusaient son visage. Elle baissa sa tête pour ne pas que je le remarque de trop.

« Qu’est-ce qui ne va pas Em ? m’inquiétai-je.

_ Rien tout va bien.

_ Quel doux euphémisme. On voit parfaitement bien que tu as pleuré et que tu n’as pas du dormir beaucoup cette nuit.

_ Laisse-moi tranquille. Je n’ai rien à te dire ! »

Elle partit en me bousculant. Je savais que ça ne valait pas la peine de la rattraper. Elle se serait braquée de toute manière. A cet instant je voulais la prendre dans mes bras.

Toute la soirée, je repensais à son visage remplit de tristesse. Mon portable vibra. C’était justement Emeline qui s’excusait pour tout à l’heure. Je l’appelai immédiatement même si je ne savais ce que je voulais lui dire. Juste pour entendre sa voix. Je la trouve très chaleureuse et réconfortante.

« Allô, fit la voix à l’autre bout du fil.

_ Em, c’est Sam. Je voulais savoir comment tu allais.

_ Ca va…

_ Pourquoi tu as pleuré alors ?

_ Parce que…

Je l’entendis sangloter. J’eus un pincement au cœur.

_ Tu veux que je vienne ou tu préfères rester seule ?

_ Ca t’ennuie pas de venir ?

_ Non absolument pas. »

Nous raccrochâmes, je pris ma veste et mon casque et me rendis chez Emeline en moto.

Elle habitait une maison tout près du centre-ville. Elle était magnifique avec une grande cour devant. Dès que j’arrivai, le portail s’ouvrit. J’entrai et laissai ma moto  dans la cour. Emeline m’attendait sur le palier. Elle me fit entrer et me fit visiter la maison. Le salon était très chaleureux avec une grande baie-vitrée qui donnait sur la terrasse et le jardin. La cuisine était ouverte sur le salon. Au fond du couloir se trouvait le bureau et une pièce qui servait de débarras. A l’étage, il y avait deux chambres, un dressing et une salle de bain.

Em me proposa à boire et me dis de m’installer sur le canapé. Je la regardai tout préparer. Elle mit sur un plateau les deux verres de jus de pomme, des cacahuètes et des pistaches. Elle s’assit à côté de moi. Pendant quelques secondes, il n’y eut plus aucun bruit. Je voyais qu’elle se retenait pour ne pas fondre en larme. Je pris mon courage à deux mains et la pris dans mes bras où elle se mit à pleurer. J’essayais de la consoler tant bien que mal. Elle sentait délicieusement bon. J’avais déjà remarqué cela lors de notre première rencontre. Un parfum qui ne vous laisse pas indifférent et que je pourrais reconnaître entre mille. Il avait un léger goût sucré et fruité.

Elle s’écarta un peu et essuya ses larmes.

« Je suis désolée… C’est pas dans mon habitude de pleurer dans les bras des gens.

_ Pas grave ! Ca fait du bien de pleurer parfois.

_ Ma sœur… vient de mourir…

_ Toutes mes condoléances.

Nos mains se lièrent et je caressai le dos de sa main avec mon pouce.

_ Elle a eu un accident de voiture il y a quelques jours et elle était dans un état grave. Hier l’hôpital m’a appelé pour me dire qu’elle était morte. »

Nous restions comme ça, l’une contre l’autre, pendant un moment. Puis elle s’endormit sur moi. Je ne savais plus quoi faire. Je n’osai plus bouger de peur de la réveiller. Je m’endormis à mon tour.

Le lendemain nous nous réveillâmes et nous nous préparâmes à toute vitesse afin de ne pas être en retard. Nous nous retrouvions pendant la pause de midi et nous mangions ensemble. Elle me remercia d’être restée avec elle la veille.

« Dis donc t’es amie avec la psychopathe ? me demanda Allan

_ Avec Emeline ?

_ Bah oui ! Elle est plutôt... Antipathique.

_ Oui mais une fois qu’on la connait elle est très gentille. 

_ Tu es la seule qui le trouve. Parce que tout le monde n’ose jamais lui parler.

_ En même temps si vous ne faîtes pas d’efforts.

Allan commençait à m’énerver mais je devais éviter de le montrer sinon il comprendrait très rapidement qu’Emeline ne me laissait pas indifférente.

_ Comment ça ? m’interrogea-t-il.

_ Avant qu’on arrive à sympathiser, j’ai fait maintes tentatives pour lui parler. Je m’étais donnée comme objectif qu’elle parle plus. Et j’ai réussi.

_ Ah ! Je vois ce que tu veux dire. C’est vrai que les collègues et moi-même, n’avons pas fait grand-chose pour la connaître… »

14 mai 2015

Chapitre 2

Les jours passèrent et ne se ressemblèrent guère. De nouveaux livres. De nouvelles lectures analytiques pour mes chers élèves de premières. Les collègues étaient d’une gentillesse avec moi ! Et Emeline restait immanquablement dans son mutisme absolu. Plusieurs fois j’avais essayé de lui extirper quelques mots mais que des banalités « La journée s’annonce longue ! », « Il fait beau pour une fois, ça change ». Mais rien de plus. J’avais l’impression que je lui arraché des dents. Alors je laissais tomber, souvent parce qu’un collègue venait me poser une question.

Mais je m’étais mis martel en tête. Je m’obstinai à lui parler. Peut-être qu’un jour on sympathisera ! Même si je n’y crois pas vraiment. Je pense que peu de personne arrive à la supporter.

En très peu de temps j’avais sympathisé avec tous les collègues. Tous sauf elle. Mes rêveries continuaient à filer. Son air autoritaire n’avait rien de plaisant et on ne pouvait pas dire qu’elle était belle. Elle doit avoir une dizaine d’années de plus que moi, les cheveux blonds qui lui arrivaient à l’épaule, une voix relativement rauque. Comme beaucoup de prof elle portait des lunettes, un cliché j’ai envie de dire. Il n’y avait que ses yeux qui étaient attrayants. Et cette même expression. On se sent mal  l’aise, on a envie de baisser la tête ou de s’enfuir en courant. C’est comme si elle allait vous engueuler pour telle ou telle raison ou bien qu’elle allait vous tuer. Psychopathe ? Elle a tué tous ses amants et elle cherche sa prochaine proie ! Je divague.

Entre midi, je mangeais à la cantine pour changer. D’habitude j’allais dehors avec d’autres profs. Je pris mon plateau, pas grand-chose d’appétissant. Déjà qu’à la base je ne mange rien, je suis végétarienne. Je ne pris qu’un bol de salade de pâtes au thon (ce qui est normalement l’entrée), une pomme et du pain. Je me dirigeai vers le coin réservé aux professeurs et bien évidemment il n’y avait plus de place. J’allais pester quand je découvris une place. O miracle ! J’approchai et vis qu’Emeline était installée en face.

« Je peux m’assoir ici ? demandai-je prudemment

_ Oui bien sûr » répondit-elle avec un micro sourire.

Deuxième miracle ! Elle a souri. Bon je vous l’accorde son sourire était imperceptible. Mais quand bien même ça reste un effort.

J’entrepris de manger cette salade qui n’était absolument pas mangeable. Après trois bouchées, je mis le bol de côté et mangeai le pain. C’est une valeur sûre. Parfois je levais les yeux vers Emeline et je remarquai qu’elle me regardait manger. Elle pourrait quand même me regarder à un autre moment ! Je suis pas très sexy quand je mange surtout qu’il y a une chance sur deux pour que j’aie quelque chose coincé entre les dents. Pendant quelques secondes, je plongeai mon regard dans le sien. Plus rien ne nous entourait, juste nous deux et ses yeux verts. Ces secondes me parurent une éternité. Puis Emeline coupa court à ce regard intense.

« Tu ne manges rien d’autre ?! m’interrogea Emeline surprise.

_ Non j’ai pas très faim.

_ C’est pas sérieux tout ça ! Tu risques de faire un malaise.

J’y crois pas elle s’inquiète pour moi. Non Sam ! Elle cherche juste à être polie !

_ Je sais, je sais… Mais je mange jamais énormément le midi, je me rattrape le soir !

_ Déjà que t’es pas très grosse ! Tu risques de t’envoler, me lança-t-elle en riant.

Oh mon dieu ! Elle est belle quand elle rit. Elle devrait rire plus souvent et pas faire sa tête de tueuse en série.

_ C’est pas faux, m’exclamai-je en riant aussi.

_ Ca te dit un café ?

_ Oui pourquoi pas »

Nous rejoignions la salle des profs et elle mit des pièces dans la machine à café. Je notai qu’elle prit un double expresso sans sucre et elle mémorisa que pour moi c’était un déca. Je la suppliai de lui rembourser mais elle refusait catégoriquement. Nous nous installions à l’écart des collègues, là où elle est tous les matins. Nous discutions de tout et de rien. J’essayais de voir si elle était du même bord que moi mais aucun détail ne me permettait de le savoir. Je supposais donc qu’elle était mère de famille, mariée. La discussion devenait plus intime mais toujours aucune précision si elle était mariée. Alors j’osai poser l’ultime question.

« T’es mariée ?

_ Non absolument pas ! Et toi ?

_ Encore trop jeune et je n’ai pas encore trouvé la bonne personne.

_ Homme ou femme ?

_ Pardon ? dis-je toute gênée

_ La bonne personne, ce serait un homme ou une femme ?

Et moi qui croyais que j’étais indiscrète ! Elle est pire que moi !

_ Je préfère la gente féminine.

_ Ah enfin une lesbienne ! Je commençais à croire que j’étais la seule ici.

Je crus tomber des nues. Elle, cette antipathique, est lesbienne ?! Mais pourtant je suis relativement douée pour repérer si une fille l’est ou non. Mon radar serait-il en panne ?

_ Tu l’es aussi ?!

_ Oui oui.

_ Mon radar n’a pas voulu se mettre en route cette fois !

_ Je sais et c’est d’ailleurs mon grand malheur. Personne ne remarque que je le suis. C’est désespérant. Moi j’arrive à savoir si une femme l’est mais je suis obligée de lui dire que je suis homosexuelle sinon elle ne s’en rend pas compte.

_ C’est pas cool tout ça. »

La sonnerie retentit. Nous nous quittions pour retrouver chacune notre classe. J’arrive pas à y croire. Emeline est lesbienne. Trop d’informations se bousculent dans ma tête. Pourquoi a-t-elle cet air sévère et reste-t-elle en retrait? Alors qu’elle est magnifique quand elle sourit et rit et qu’elle est très gentille. Comment j’ai fait pour passer à côté de ça. Toute l’après-midi, mes pensées ne s’intéressaient qu’à Emeline. Heureusement j’arrivais faire plus ou moins normalement cours.

A la fin de la journée, je finissais de corriger quelques copies. Je vis entrer Emeline dans la salle des profs et s’installer dans son coin. Elle n’avait plus son joli sourire qu’elle avait à midi. Emeline l’autoritaire était revenue. Elle ne jeta pas même un regard autour d’elle. Une fois ma derrière copie corrigée, j’entrepris d’aller briser sa solitude. Mais Allan chamboula mon plan. Nous discutâmes un peu et il me proposa d’aller boire un verre avec lui. J’acceptai. Je mis mon manteau, l’hiver commençait déjà à s’installer. Je jetai un regard vers Emeline. Elle me lança un regard très sombre. Je voulais lui sourire mais je n’arrivai plus. Je me sentis tout à coup toute triste. Je passai la soirée avec Allan. 

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