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Petites lettres dorées
lesbienne
15 mai 2015

Chapitre 3

Je n’avais pas vu Emeline le matin. Et elle n’avait pas répondu à mon message. C’est pas que je m’inquiétais mais quand même un peu. Personne n’avait vu Emeline ou alors on me demandait qui c’était. Je sus finalement qu’elle était là en attendant à 15h devant la salle où elle avait cours pour prendre le relais. Je la saluai et elle me répondit d’un ton très sec. D’habitude elle me répondait plus amicalement. Je me demandais ce qu’elle avait. Je devais attendre encore deux heures avant de savoir. Si toute fois elle était encore là car je sais qu’elle termine à 16h aujourd’hui.

17h, je rangeai mes affaires comme une furie et ordonnai au dernier de fermer la porte. Je dévalai les escaliers et pénétrai dans la salle des profs. Je balayai la salle du regard et il se posa sur Emeline qui était de dos. Je saluai quelques collègues sans m’arrêter et m’approchai d’Emeline. Je déposai ma main sur son épaule ce qui l’a fit sursauter. Je découvris alors ses yeux rougis par les larmes et des cernes qui creusaient son visage. Elle baissa sa tête pour ne pas que je le remarque de trop.

« Qu’est-ce qui ne va pas Em ? m’inquiétai-je.

_ Rien tout va bien.

_ Quel doux euphémisme. On voit parfaitement bien que tu as pleuré et que tu n’as pas du dormir beaucoup cette nuit.

_ Laisse-moi tranquille. Je n’ai rien à te dire ! »

Elle partit en me bousculant. Je savais que ça ne valait pas la peine de la rattraper. Elle se serait braquée de toute manière. A cet instant je voulais la prendre dans mes bras.

Toute la soirée, je repensais à son visage remplit de tristesse. Mon portable vibra. C’était justement Emeline qui s’excusait pour tout à l’heure. Je l’appelai immédiatement même si je ne savais ce que je voulais lui dire. Juste pour entendre sa voix. Je la trouve très chaleureuse et réconfortante.

« Allô, fit la voix à l’autre bout du fil.

_ Em, c’est Sam. Je voulais savoir comment tu allais.

_ Ca va…

_ Pourquoi tu as pleuré alors ?

_ Parce que…

Je l’entendis sangloter. J’eus un pincement au cœur.

_ Tu veux que je vienne ou tu préfères rester seule ?

_ Ca t’ennuie pas de venir ?

_ Non absolument pas. »

Nous raccrochâmes, je pris ma veste et mon casque et me rendis chez Emeline en moto.

Elle habitait une maison tout près du centre-ville. Elle était magnifique avec une grande cour devant. Dès que j’arrivai, le portail s’ouvrit. J’entrai et laissai ma moto  dans la cour. Emeline m’attendait sur le palier. Elle me fit entrer et me fit visiter la maison. Le salon était très chaleureux avec une grande baie-vitrée qui donnait sur la terrasse et le jardin. La cuisine était ouverte sur le salon. Au fond du couloir se trouvait le bureau et une pièce qui servait de débarras. A l’étage, il y avait deux chambres, un dressing et une salle de bain.

Em me proposa à boire et me dis de m’installer sur le canapé. Je la regardai tout préparer. Elle mit sur un plateau les deux verres de jus de pomme, des cacahuètes et des pistaches. Elle s’assit à côté de moi. Pendant quelques secondes, il n’y eut plus aucun bruit. Je voyais qu’elle se retenait pour ne pas fondre en larme. Je pris mon courage à deux mains et la pris dans mes bras où elle se mit à pleurer. J’essayais de la consoler tant bien que mal. Elle sentait délicieusement bon. J’avais déjà remarqué cela lors de notre première rencontre. Un parfum qui ne vous laisse pas indifférent et que je pourrais reconnaître entre mille. Il avait un léger goût sucré et fruité.

Elle s’écarta un peu et essuya ses larmes.

« Je suis désolée… C’est pas dans mon habitude de pleurer dans les bras des gens.

_ Pas grave ! Ca fait du bien de pleurer parfois.

_ Ma sœur… vient de mourir…

_ Toutes mes condoléances.

Nos mains se lièrent et je caressai le dos de sa main avec mon pouce.

_ Elle a eu un accident de voiture il y a quelques jours et elle était dans un état grave. Hier l’hôpital m’a appelé pour me dire qu’elle était morte. »

Nous restions comme ça, l’une contre l’autre, pendant un moment. Puis elle s’endormit sur moi. Je ne savais plus quoi faire. Je n’osai plus bouger de peur de la réveiller. Je m’endormis à mon tour.

Le lendemain nous nous réveillâmes et nous nous préparâmes à toute vitesse afin de ne pas être en retard. Nous nous retrouvions pendant la pause de midi et nous mangions ensemble. Elle me remercia d’être restée avec elle la veille.

« Dis donc t’es amie avec la psychopathe ? me demanda Allan

_ Avec Emeline ?

_ Bah oui ! Elle est plutôt... Antipathique.

_ Oui mais une fois qu’on la connait elle est très gentille. 

_ Tu es la seule qui le trouve. Parce que tout le monde n’ose jamais lui parler.

_ En même temps si vous ne faîtes pas d’efforts.

Allan commençait à m’énerver mais je devais éviter de le montrer sinon il comprendrait très rapidement qu’Emeline ne me laissait pas indifférente.

_ Comment ça ? m’interrogea-t-il.

_ Avant qu’on arrive à sympathiser, j’ai fait maintes tentatives pour lui parler. Je m’étais donnée comme objectif qu’elle parle plus. Et j’ai réussi.

_ Ah ! Je vois ce que tu veux dire. C’est vrai que les collègues et moi-même, n’avons pas fait grand-chose pour la connaître… »

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14 mai 2015

Chapitre 2

Les jours passèrent et ne se ressemblèrent guère. De nouveaux livres. De nouvelles lectures analytiques pour mes chers élèves de premières. Les collègues étaient d’une gentillesse avec moi ! Et Emeline restait immanquablement dans son mutisme absolu. Plusieurs fois j’avais essayé de lui extirper quelques mots mais que des banalités « La journée s’annonce longue ! », « Il fait beau pour une fois, ça change ». Mais rien de plus. J’avais l’impression que je lui arraché des dents. Alors je laissais tomber, souvent parce qu’un collègue venait me poser une question.

Mais je m’étais mis martel en tête. Je m’obstinai à lui parler. Peut-être qu’un jour on sympathisera ! Même si je n’y crois pas vraiment. Je pense que peu de personne arrive à la supporter.

En très peu de temps j’avais sympathisé avec tous les collègues. Tous sauf elle. Mes rêveries continuaient à filer. Son air autoritaire n’avait rien de plaisant et on ne pouvait pas dire qu’elle était belle. Elle doit avoir une dizaine d’années de plus que moi, les cheveux blonds qui lui arrivaient à l’épaule, une voix relativement rauque. Comme beaucoup de prof elle portait des lunettes, un cliché j’ai envie de dire. Il n’y avait que ses yeux qui étaient attrayants. Et cette même expression. On se sent mal  l’aise, on a envie de baisser la tête ou de s’enfuir en courant. C’est comme si elle allait vous engueuler pour telle ou telle raison ou bien qu’elle allait vous tuer. Psychopathe ? Elle a tué tous ses amants et elle cherche sa prochaine proie ! Je divague.

Entre midi, je mangeais à la cantine pour changer. D’habitude j’allais dehors avec d’autres profs. Je pris mon plateau, pas grand-chose d’appétissant. Déjà qu’à la base je ne mange rien, je suis végétarienne. Je ne pris qu’un bol de salade de pâtes au thon (ce qui est normalement l’entrée), une pomme et du pain. Je me dirigeai vers le coin réservé aux professeurs et bien évidemment il n’y avait plus de place. J’allais pester quand je découvris une place. O miracle ! J’approchai et vis qu’Emeline était installée en face.

« Je peux m’assoir ici ? demandai-je prudemment

_ Oui bien sûr » répondit-elle avec un micro sourire.

Deuxième miracle ! Elle a souri. Bon je vous l’accorde son sourire était imperceptible. Mais quand bien même ça reste un effort.

J’entrepris de manger cette salade qui n’était absolument pas mangeable. Après trois bouchées, je mis le bol de côté et mangeai le pain. C’est une valeur sûre. Parfois je levais les yeux vers Emeline et je remarquai qu’elle me regardait manger. Elle pourrait quand même me regarder à un autre moment ! Je suis pas très sexy quand je mange surtout qu’il y a une chance sur deux pour que j’aie quelque chose coincé entre les dents. Pendant quelques secondes, je plongeai mon regard dans le sien. Plus rien ne nous entourait, juste nous deux et ses yeux verts. Ces secondes me parurent une éternité. Puis Emeline coupa court à ce regard intense.

« Tu ne manges rien d’autre ?! m’interrogea Emeline surprise.

_ Non j’ai pas très faim.

_ C’est pas sérieux tout ça ! Tu risques de faire un malaise.

J’y crois pas elle s’inquiète pour moi. Non Sam ! Elle cherche juste à être polie !

_ Je sais, je sais… Mais je mange jamais énormément le midi, je me rattrape le soir !

_ Déjà que t’es pas très grosse ! Tu risques de t’envoler, me lança-t-elle en riant.

Oh mon dieu ! Elle est belle quand elle rit. Elle devrait rire plus souvent et pas faire sa tête de tueuse en série.

_ C’est pas faux, m’exclamai-je en riant aussi.

_ Ca te dit un café ?

_ Oui pourquoi pas »

Nous rejoignions la salle des profs et elle mit des pièces dans la machine à café. Je notai qu’elle prit un double expresso sans sucre et elle mémorisa que pour moi c’était un déca. Je la suppliai de lui rembourser mais elle refusait catégoriquement. Nous nous installions à l’écart des collègues, là où elle est tous les matins. Nous discutions de tout et de rien. J’essayais de voir si elle était du même bord que moi mais aucun détail ne me permettait de le savoir. Je supposais donc qu’elle était mère de famille, mariée. La discussion devenait plus intime mais toujours aucune précision si elle était mariée. Alors j’osai poser l’ultime question.

« T’es mariée ?

_ Non absolument pas ! Et toi ?

_ Encore trop jeune et je n’ai pas encore trouvé la bonne personne.

_ Homme ou femme ?

_ Pardon ? dis-je toute gênée

_ La bonne personne, ce serait un homme ou une femme ?

Et moi qui croyais que j’étais indiscrète ! Elle est pire que moi !

_ Je préfère la gente féminine.

_ Ah enfin une lesbienne ! Je commençais à croire que j’étais la seule ici.

Je crus tomber des nues. Elle, cette antipathique, est lesbienne ?! Mais pourtant je suis relativement douée pour repérer si une fille l’est ou non. Mon radar serait-il en panne ?

_ Tu l’es aussi ?!

_ Oui oui.

_ Mon radar n’a pas voulu se mettre en route cette fois !

_ Je sais et c’est d’ailleurs mon grand malheur. Personne ne remarque que je le suis. C’est désespérant. Moi j’arrive à savoir si une femme l’est mais je suis obligée de lui dire que je suis homosexuelle sinon elle ne s’en rend pas compte.

_ C’est pas cool tout ça. »

La sonnerie retentit. Nous nous quittions pour retrouver chacune notre classe. J’arrive pas à y croire. Emeline est lesbienne. Trop d’informations se bousculent dans ma tête. Pourquoi a-t-elle cet air sévère et reste-t-elle en retrait? Alors qu’elle est magnifique quand elle sourit et rit et qu’elle est très gentille. Comment j’ai fait pour passer à côté de ça. Toute l’après-midi, mes pensées ne s’intéressaient qu’à Emeline. Heureusement j’arrivais faire plus ou moins normalement cours.

A la fin de la journée, je finissais de corriger quelques copies. Je vis entrer Emeline dans la salle des profs et s’installer dans son coin. Elle n’avait plus son joli sourire qu’elle avait à midi. Emeline l’autoritaire était revenue. Elle ne jeta pas même un regard autour d’elle. Une fois ma derrière copie corrigée, j’entrepris d’aller briser sa solitude. Mais Allan chamboula mon plan. Nous discutâmes un peu et il me proposa d’aller boire un verre avec lui. J’acceptai. Je mis mon manteau, l’hiver commençait déjà à s’installer. Je jetai un regard vers Emeline. Elle me lança un regard très sombre. Je voulais lui sourire mais je n’arrivai plus. Je me sentis tout à coup toute triste. Je passai la soirée avec Allan. 

14 mai 2015

Chapitre 1

Une nouvelle année scolaire commence. Je suis nouvelle dans l’établissement et je ne connais encore personne. Je reste dans mon coin et je regarde les retrouvailles des autres professeurs. Ah oui j’ai oublié de vous dire, je suis professeure de littérature. D’après mon emploi du temps (qui est très bien organisé) je n’ai que les 1L et les TL. Je vais devoir travailler en cohésion avec le prof de français des premières étant donné que ces pauvres chéris ont le bac de français en fin d’année.  Sinon je n’ai pas cours le lundi matin, ni le vendredi après midi !

Je relisais mes cours. Je remis une mèche rebelle à sa place quand un jeune homme d’une trentaine d’années vint me voir. Il était très bien habillé : chemise et petit veston, très classe et il arborait un grand sourire montrant toutes ses dents.

« Bonjour je suis Allan, professeur de français. Je suppose que vous êtes la nouvelle professeure de littérature. Il me tendit la main que je serrai.

_ Enchantée moi c’est Samantha mais tout le monde m’appelle Sam. En effet c’est bien moi ! 

_ Enchanté ! On va travailler ensemble cette année. Donc on devrait peut-être se tutoyer.

_ Oui  ce serait mieux.

_ Ca fait longtemps que tu enseignes ?

_ C’est ma troisième année dans le corps enseignant.

_ Tu es toute jeune alors ! »

Nous continuions à discuter jusqu’à ce que la sonnerie ne retentisse. Je retrouvai ma classe de terminale et commençai à faire cours. Tout d’abord petite présentation puis j’ai introduit le programme que je chercherais à étudier avec eux. Ils étaient tous heureux car nous n’allions par faire une analyse d’une œuvre classique, barbante. A la fin du cours quelques garçons cherchaient à me draguer. Ils essaient toujours et ça me fait toujours autant rire.

La journée se finissait bientôt. J’avais une heure de libre alors je restais dans la salle des profs. Je regardais les quelques profs qui n’avaient pas cours comme moi. Aucune jeune femme ne méritait mon attention, la plupart étaient vieilles et coulantes. Ce ne serait pas sur mon lieu de travail que je pourrais enfin trouver l’amour.

Allan s’installa près de moi, toujours avec son sourire (si je n’avais pas été lesbienne, je serais littéralement tombée sous son charme) et me dit :

« Viens je vais te présenter aux autres professeurs ! »

Je n’ai même pas eu le temps de répondre que déjà il me prit le bras et me présenta à tous les profs. Je ne retenais même pas les noms tellement il y en avait des différents. Puis Allan me présenta à une prof de math. Elle n’avait rien d’exceptionnel, juste l’air très sévère et antipathique. En même temps les maths ça ne sert pas à grand-chose ! A part pour les soldes ! Je suis sûre que j’aurais été super douée en math si on parlait fringues et chaussures. En revanche ses yeux ! Oh mon Dieu ! Ils sont juste sublimes. De très beaux yeux verts. Je ne pouvais m’empêcher d’admirer ses yeux mais son regard restait toujours aussi sévère.

«  Emeline je te présente Samantha, la nouvelle prof de littérature.

Même son prénom est magnifique. Pourquoi est-elle aussi antipathique ?!

_ Bonjour, dis-je en souriant.

_ Bonjour » me répondit Emeline de façon très sèche.

Elle me glaçait le sang. Je n’aimerais pas être un de ses élèves. Mais cette femme me troublait. Je me faisais une série de scène tragiquo-romantique à propos d’elle. Elle avait perdu un être cher et c’est pour ça qu’elle restait dans son coin, à ne parler à personne. Ou dans sa jeunesse elle a subit des violences. Mais déjà je devais arrêter mes rêveries pour rentrer dans mon petit appartement. 

2 mai 2015

Résumé

back-to-school

 

Cette fiction est classée NC -17 (no children under 17). Elle met en scène une histoire d'amour entre deux femmes. Donc pour les gens dont cela dérange, merci de bien vouloir cliquer sur la croix rouge en haut de votre écran. 

 

Nouvelle prof, Samantha doit sympathiser avec ses nouveaux collègues. Chose facile quand on est avenante comme elle. Sauf peut-être avec Emeline qui ne parle à personne ce qui va piquer la curiosité de Sam. 

 

N.B : ce texte a été inspiré et crée par moi-même. Donc il est illégal de s'approprier ces textes. Pour plus d'informations, je vous conseille de lire le code de la propriété intellectuelle.

20 avril 2015

Jour 3

Je stresse !!! Je regarde par la fenêtre, bon au pire si ça se passe mal je pourrai toujours me défenestrer ! Ou sinon ce sera Laurence qui s’en chargera ! Dans tous les cas je vais mourir ! Adieu Ô monde cruel ! Une main se pose délicatement sur mon épaule. Je fais un bon de trois mètres. Et bien sûr Laurence en profite pour se moquer de moi !

« Ca va aller ! T’as pas arrêté de bosser ! Tu vas gérer !

_ Bah j’espère sinon je saute. Je désigne la fenêtre dans un mouvement de tête.

_ Oh non ! Ne fais pas ça sinon je serais triste. J’ai encore besoin de toi, moi !

Je vois dans ses yeux un air suppliant, elle semble sincère. J’efface cette pensée.

Je parle, je parle. Tout va bien. A la fin de mon discours, tout le monde applaudit, aucune question. Je jette un regard vers ma boss et elle me fait un clin d’œil et un grand sourire. Je suis soulagée. C’est fini pour aujourd’hui ! Finalement je n’ai pas besoin de me jeter par la fenêtre. Laurence parle avec le directeur de l’entreprise. Elle rit, sourit et je suis sous le charme. Elle me fait signe de venir afin de me faire part de la conversation. En fait je n’écoute pas vraiment, je regarde Laurence.

*****

« Aller dépêche-toi ! Miranda nous attend ! s’impatiente Laurence.

Je sors de la salle de bain, bouche bée.

_ Et ferme la bouche ou tu vas gober une mouche, elle dit en riant.

_ Euh… Désolée »

Nous sortons, bras dessus, bras dessous. Nous rejoignons Miranda au Spirit et je ne peux m’empêcher d’admirer Laurence. Jean moulant et chemisier qui laisse apparaître un joli décolleté. Je regrette que tout cela ne soit que fictif et que je ne puisse pas la toucher. Miranda avait réservé une table et bien qu’on ne soit qu’en début de soirée, la boîte est déjà bondée. Je fais ma galante et commande de quoi boire. Je nous ramène les trois mojitos et m’installe à côté de Laurence. Elle passe sa main autour de ma taille et je me sens me figer. Après quelques secondes je me détends. Miranda nous regarde d’un air attendri trouvant notre couple trop choupinou, comme elle le dit. Une douce chaleur vient envahir mes joues et je dépose un chaste baiser sur la joue de ma « moitié ». Une fois nos verres finis, nous allons toutes sur la piste de danse. J’entends Miranda dire des louanges sur mes talents cachés de danseuse. J’ai légèrement (doux euphémisme) envie de la tuer ! Laurence passe ses bras autour de mon cou, pendant que moi je pose mes mains sur sa taille et enlève les quelques centimètres qui nous séparent. Ma libido en prend un sacré coup ! Chut Sasha, c’est ta boss ! Nos corps bougent au rythme de la musique. Et je ne sais par quelle force, je sens mes lèvres se poser sur la fine peau de son cou. Prenant conscience de ma bêtise, je me recule et m’excuse. Non mais ça va vraiment pas bien dans ma tête ! Alors d’accord, on doit jouer le couple mais ça ne me donne pas le droit d’en profiter ! Et puis c’est ma supérieure à la fin, merde ! Faut quand même que je me foute ça quelque part au creux de ma tête ! Et je suis sûre qu’elle un milliard de prétendant et qu’elle est mariée… Pour seule réponse, j’ai le droit à un regard appuyé que je n’arrive à déchiffrer puis finalement un léger sourire au coin. C’est moi ou il fait tout à coup super chaud ici ?

Nous retournons à notre table puis c’est au tour de Miranda de nous rejoindre avec de nouveaux verres à la main. Je m’absente pour aller aux toilettes, espérant que ça se passe bien entre Miranda et Laurence.

« Salut toi ! Tu sais que tu es vraiment canon !

Je me retourne immédiatement, stupéfaite. Bon donc c’est seulement une butch qui essaie de me draguer. Euh… Comment dire à quelqu’un qu’elle ne vous intéresse absolument pas. La seule personne qui m’intéresse c’est celle qui est restée à la table…

_ J’aime bien ton côté timide ! Mais je suis certaine que si tu me laisses faire, je peux découvrir un autre côté de ta personnalité… Beaucoup plus féline, elle me dit dans un clin d’œil.

Je rêve ou elle veut me sauter dessus ?! Et moi ma vessie va exploser si ça continue. Je m’excuse auprès de la butch  en manque de sexe et m’enfuis dans une cabine.

Après m’être soulagée, je ressors des toilettes et là… Je retrouve la butch. Eh merde !

_ Ah te revoilà ! Dis-moi, t’as été longue ! Tu t’es soulagée autrement ! » S’exclame-t-elle.

Mais va te faire foutre ! Help !! Faudrait lui apprendre à mieux draguer parce que là, elle devient vraiment lourde. Je la laisse parler, sans vraiment lui répondre. Je lui dis aimablement que je dois rejoindre mes amis mais elle ne veut rien entendre. En plus elle me bloque le passage. Ô délivrance ! Laurence arrive et elle lance un regard noir vers la butch. Elle me fait un bisou sur la joue et j’en profite pour m’enfuir. Je m’assois sur le canapé, attends que Laurence revienne et je sirote mon cosmo.

« Alors comme ça on se fait draguer ?! Me taquine Miranda

_ Arrête c’est pas drôle ! En plus la butch en manque de minou ne voulait pas me lâcher et d’ailleurs elle me regarde encore. J’ai peur !

_ Pauvre de toi, rit-elle. Ah voilà ta chérie ! Elle va pouvoir te protéger !

_ Protéger de quoi ? demande Laurence.

_ De la butch…

_ Mangeuse de chatte, grimace Miranda en imitant un monstre

Laurence se moque de moi avant de s’asseoir sur moi.

_ Faut pas avoir peur mon cœur.

Elle passe discrètement ses mains sous mon haut et embrasse mon cou. Une pluie de léger baiser s’abat sur mon cou. Je me retiens pour ne pas gémir. Je lui offre totalement mon cou.

_ Ca c’est ma petite revanche pour tout à l’heure, susurre-t-elle.

Suis-je morte ? Oui ce doit être ça ! Je suis morte et là je suis au paradis. Bon c’est pas que mais moi aussi je voudrais profiter ! Mes mains prennent l’initiative de caresser son dos. Je la sens se figer puis se détendre immédiatement. Signe que je peux continuer.

_ La butch te regarde toujours ? Me demande-t-elle pendant qu’elle mordille mon lobe.

_ Euh… Non… Je… Euh… Crois pas !

Je peux vous jurer que c’est très difficile de garder son sérieux quand quelqu’un vous mord le lobe de l’oreille ! AARRGGHH !! Je vais finir par lui sauter dessus !

_ Oh dommage ! J’aurais bien voulu continuer ! s’exclame Laurence tout en s’asseyant près de moi.

J’ai loupé un épisode ?! Déjà le « dommage » et elle me laisse comme ça ?! Le cœur qui bat à cent km/h et mon intimité qui m’annonce qu’il a très envie. Je savais que Laurence était une vraie sadique !

*****

Nous rentrons dans la chambre. Je me sens relativement gênée par rapport à tout à l’heure… Je me brosse les dents puis je vais m’installer dans l’inconfortable clic-clac. J’ai besoin de musique. Je mets en aléatoire mon iPod et par malchance je tombe sur Everything I do I do it for you. Je l’écoute en entier et sur ma joue, une larme coule. Deuxième chanson. Encore une chanson d’amour ! Et triste ! Donnez-moi une corde, je vais me pendre.

« On dirait une dépressive !

Je me retourne pour faire face à Laurence. Elle s’approche et s’assieds sur le clic-clac.

_ Et ça va t’arrive à dormir sur… ça ?!

_ Ca peut aller. J’ai juste le dos en compote le matin, je dis avec un léger sourire.

_ Tu veux pas venir dormir dans le lit ? Il est suffisamment grand pour nous deux.

_ Je ne veux pas te déranger !

_ Mais non t’inquiètes ! Après on va dire que je suis une tortionnaire. »

Je suis Laurence et je tente de me faire la plus petite possible dans le lit. Heureusement que c’est un lit King size. La nuit se passe plutôt bien. Ca change du clic-clac ! Je dors comme un bébé. 

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20 avril 2015

Jour 2

Le lendemain, je me lève tôt, le dos complètement défoncé. J’écris un petit mot pour Laurence, lui indiquant que je vais à la salle de sport. Je me change et sors sans un bruit. La musique à fond, je m’échauffe avant de courir un peu. Puis je m’occupe de mes bras, cinq kilos dans chaque main, ensuite c’est autour de mes jambes. Et c’est parti pour soulever 80 kilos. Ca plait souvent aux filles. Elles se sentent en sécurité avec quelqu’un de musclé. Et pis ça me permet de penser à autre chose. Je commence ma série d’abdos. Faut bien que je garde mon ventre plat ! Au bout d’une cinquantaine d’abdos, je sens les muscles travailler. Je jette un coup d’œil au miroir devant et j’aperçois Laurence me regarder sciemment. Elle semble fascinée par le spectacle que je lui offre. Je m’arrête finalement, dégoulinant de sueur. Je sais ça fait pas très sexy ! Mais j’y peux rien ! Elle me temps la serviette et je m’éponge le visage. Elle continue de me regarder sans dire un mot. Je sens son regard sur les parties de mon corps visibles. Et il y en a un paquet. J’ai juste un short et une brassière. Elle finit par ouvrir la bouche puis la referme avant de s’éclaircir la voix.

« Merci pour ton mot. Mais couvre-toi, tu risques d’avoir froid !

_ De rien, j’allais monter de toute manière »

Nous prenons l’ascenseur et je suis prise d’un frisson. Effectivement j’ai froid. Une fois dans la chambre, je prends une bonne douche bien chaude. Ah ça fait du bien de se sentir enfin propre. Cette fois-ci je me sèche les cheveux, comme il faut ! J’ouvre pour évacuer toute la chaleur et la buée. Laurence s’adosse contre les chambranles de la porte.

« Je savais pas que tu était tatouée.

Il y a plein de chose que tu ne sais pas.

_ Ah ! Pas beaucoup le savent. J’ai préféré en faire là où ça ne se voit pas trop.

_ Et t’as fait quoi comme motif, je n’ai pas pu tout bien voir.

_ Alors sur la cuisse gauche j’ai une pin-up, sur le droit un robot ; en bas du ventre des pattes de chats et dans le dos un grand bateau avec une boussole et une ancre. On m’a dit que mon père biologique était un marin alors je voulais lui rendre hommage.

_ D’accord, je n’aurais jamais cru ça de toi ! Mais j’aime bien ! Tu devrais les montrer plus souvent. Enfin celui du dos parce que les autres ne sont pas évident à voir. Il faut déjà être plus intime.» Elle me lance avec un clin d’œil.

Pour notre deuxième jour de repos, nous nous promenons dans un parc. Je fais découvrir les lieux à Laurence. Finalement Montréal n’a pas beaucoup changé depuis que je suis partie. Miranda m’appelle. On se donne rendez-vous dans le parc. Laurence passe son bras autour de ma taille et moi sur son épaule. Je suis légèrement plus grande qu’elle, j’adore !

« Ah bah voilà ! Ca c’est beaucoup mieux qu’hier ! s’enchante Miranda.

Laurence et moi nous regardons et on se sourit.

_ Comment vas-tu ? demande Laurence, bien plus chaleureuse qu’hier.

_ Très bien, très bien, remercie Miranda.

Nous marchons toutes les trois, moi toujours accrochée à Laurence. Ce qui ne me déplaît absolument pas.  Son parfum sucré me chatouille les narines. Elle sent délicieusement bon. Nous décidons de nous installer sur une terrasse et de profiter des quelques rayons de soleil.

« Vous êtes ensemble depuis combien de temps ?

La curiosité de Miranda revient. Je me tourne vers Laurence et je vois son air paniqué. Bon c’est moi qui vais devoir répondre.

_ Ca doit bien faire six mois.

_ Pas mal ! Et alors racontez-moi tout ! Je veux tout savoir !

_ Euh… Bah il n’y a pas grand-chose à raconter… je mens.

_ Comment vous vous êtes rencontrées ? Et votre premier baiser ? insiste Miranda.

Laurence est toujours aussi inquiète. Je lui prends la main et caresse le dos avec mon pouce.

_ Eh bien… En fait Laurence est ma boss. (pour l’instant c’est vrai, pas de bobard). Et puis un soir, alors que j’allais partir, je l’ai vue en train de galérer avec sa voiture.

_ Oui elle ne voulait plus démarrer. Et ça m’embêtait parce que j’avais un gala de charité. Mais heureusement Sasha était là pour m’aider.

_ Je lui ai proposé de la ramener. Donc je l’ai conduit jusque chez elle. Et là…

_ Et là j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai proposé de monter.

Miranda est captivée par notre histoire, enfin notre mensonge.

_ Mais le gala de charité ? demande-t-elle.

_ Je l’avais complètement oublié.

_ J’étais toute gênée, d’autant plus que ça faisait un moment que j’en pinçais pour elle (ça non plus ce n’est pas un bobard).

Je regarde Laurence en disant ces mots et je la vois rougir.

_ Et c’est vrai que moi aussi… Mais je ne voulais pas presser les choses, ça ne faisait pas longtemps que je venais de rompre avec mon ex copine.

Son quoi ?! J’avale ma bière de travers et commence à m’étouffer. Une ex copine ?! Mais elle est hétéro. Mais non, mais non, mais non !! Faut pas que je me dise qu’elle est accessible. Calme-toi Sasha, elle dit juste ça pour l’histoire, pour la rendre plus vraie.

_ Et donc la soirée s’est déroulée tranquillement et je devais partir. Et… Son visage était proche du mien et je l’ai embrassée. Je me suis dit qu’au mieux elle allait répondre et qu’au pire elle allait me virer.

_ Et depuis on s’aime ! » finit Laurence.

******

Je cours vers mon portable qui est en train de sonner. Numéro inconnu. Je réponds. Je ne connais pas la voix. C’est l’hôpital. Un docteur. Ma mère a eu un accident. Sa voix change. La porte s’ouvre. C’est Laurence. Elle voit qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Je hurle. Non c’est pas possible. Je pleure. Je m’évanouis.

Je me réveille un peu plus tard, un docteur est près de moi et je vois Laurence faire les cents pas. Elle s’approche de moi, me caresse la joue et dans un souffle chaud elle me demande si je vais bien. Je fais oui de la tête. J’essaie de me lever mais elle m’en empêche.

« Tu dois te reposer Sasha. 

Le docteur prend congé tandis que Laurence s’assoit près de moi sur le lit.

_ Toutes mes condoléances… Je sais que c’est douloureux et euh… Si tu veux retourner à Paris tu peux… Ne t’en fais pas pour la conférence.

_ Non je préfère rester », je dis péniblement.

Plus tard, je décide enfin de me lever. Qu’elle le veuille ou non ! Il faut que j’aille prendre l’air. Seule. Je la préviens que je vais juste me promener. Sa main glisse le long de mon bras et en me regardant droit dans les yeux, elle me dit de faire attention. Une fois dans la rue, je sors une cigarette. J’ai arrêté mais je garde toujours un paquet dans mon sac au cas où.

La nuit tombe mais je n’ai pas envie de rentrer à l’hôtel. Alors je vais dans un snack, manger un petit quelque chose puis je vais dans un bar gay. Je voulais d’abord aller au Spirit mais je préférais le découvrir avec Miranda et Laurence. Je commande une vodka et regarde autour de moi. Des filles me draguent, j’en embrasse quelques une, je danse et je bois. Une fille m’attire dans les toilettes. Elle est pas mal, je sens ses mains parcourir mon corps, je la laisse faire. Elle me demande mon numéro et je lui en invente un. Trois heures cinq. Je décide de rentrer, j’ai complètement oublié Laurence !

Je rentre dans la chambre le plus discrètement possible. La lumière dans la partie de Laurence est allumée. Elle a dû s’endormir avec. Je sens les effets de l’alcool se dissiper. Je la vois dans l’encadrement de la porte, enveloppée de son peignoir, ses cheveux en bataille. Elle a surement dû dormir. Elle a les bras croisés et me regarde sévèrement, ce qui a pour effet de me glacer le sang.

« T’étais passée où ?! Je t’ai attendue toute la nuit ! elle me dit sèchement.

_ Désolée j’étais partie prendre l’air…

_ Jusqu’à trois heures du mat’ tu ne te fous pas un peu de ma gueule ?! En plus avec ton suçon dans le cou ! Je suppose que tu ne te l’ais pas fait toute seule. 

Merde ! Le suçon !

_ Je suis désolée… Je…

_ Je ne veux rien savoir ! Après tout c’est ta vie ! Mais je préférerais que tu ne le fasses pas quand tu es en déplacement professionnel. Je te rappelle que la conférence c’est demain. 

Je m’en veux… Nous étions si proches et moi comme une conne j’ai tout fait foirer. Elle porte son masque, celui qu’elle a au travail. Elle ne laisse paraître aucun sentiment.

_ Bon je vais me coucher ! »

Elle referme immédiatement la porte sans me laisser rajouter quelque chose. J’ai du mal à m’endormir, d’une part à cause de mon mal de crâne et à cause de ce que m’a dit Laurence. Je passe un doigt à l’endroit de mon suçon. Il faudra que je le cache pour demain. J’envois un message à Julia, j’ai besoin de me confier à elle. Je ne sais pas quelle heure il est en France mais tant pis. Je l’appelle immédiatement et je vais sur le balcon. Le souffle chaud de la nuit d’été caresse mon visage et ça me fait le plus grand bien.

« Hey ma chérie ! Comment ça va ?

_ Ca peut aller… J’ai connu des jours meilleurs.

_ J’ai appris Sasha… Je suis sincèrement désolée… Je sais qu’elle comptait beaucoup pour toi.

Une larme coule le long de ma joue. Même loin de Julia, j’arrive à imaginer sa tête. Parfois je me demande pourquoi on ne sait pas mis ensemble. Et puis après je me souviens pourquoi.

_ Je n’arrive pas à me dire qu’elle est…

Je ne peux continuer ma phrase car je suis prise de sanglots.

_ Oh ma princesse ! C’est normal… Mais tu verras, les souvenirs que t’as avec elle permettent de rendre ton joli sourire.

Ces simples mots me font sourire. C’est vrai que j’ai pas mal de souvenirs avec ma mère. Elle a toujours était là pour moi. Elle avait perdu sa fille et quand elle m’a vue, elle a eu un coup de cœur. Finalement je ne regrette rien. C’est une femme exceptionnelle, elle fait… Enfin faisait passer le bien être des autres avant le sien.

_ Mais il n’y a pas que ça… Je suis en train de faire une grosse connerie !

_ Laquelle ?

_ Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de ma boss…

_ Le glaçon ambulent ? Mais t’es folle ! Elle est complètement antipathique !

_ Non… Je viens de découvrir une nouvelle facette de sa personnalité… Elle est très gentille. On s’est beaucoup rapprochée ces derniers jours. Bien que je viens de faire une bêtise… Je crois que j’ai tout gâché…

_ Explique ma belle !

_ Et bien tout à l’heure je partis me promener et après je suis allée dans une boîte gay pour boire et une fille m’a dragué et nous avons… Enfin tu vois sauf qu’elle m’a laissé un gros suçon et en rentrant tout à l’heure, ma boss l’a remarqué…

_ Et ? Elle était jalouse ?

_ Pas vraiment… Elle était surtout en colère parce que je ne lui avais pas dit que je rentrerais tard et par conséquent elle s’est un peu inquiétée.

_ Oui je veux bien la comprendre… Déjà que tu t’amuses sans moi, elle dit dans un léger rire.

_ Mais c’est pas tout… On est obligée de jouer le couple ! »

J’explique tout en détail, ma rencontre avec Miranda et le fameux quiproquo. Nous parlons encore longtemps, avant de m’apercevoir qu’il est déjà six heures du matin. Je mets mes affaires de sports et je me rends à la salle de sport. Je dois dire que ça me fait un bien fou de pouvoir me dépenser ! Je me défonce encore plus que d’habitude et lorsque je remonte à la chambre, j’ai l’impression d’avoir pris une douche tellement je suis trempée. Les portes sont encore fermées. Laurence dort peut-être encore. Surtout que je ne l’ai pas laissée beaucoup dormir. Elle risque d’être de mauvaise humeur. J’entreprends en attendant de chercher des vêtements potables pour la conférence. Alors un pantalon de tailleur noir, un chemisier blanc, une veste noire et…

« Oh déjà réveillée ?! En plus tu as fait du sport ! J’aurais pensé que tu aurais fais la grasse mat’ après ta soirée, dit Laurence sur un ton sardonique.

_ … Bonjour. Je n’avais pas besoin de me réveiller, je n’étais pas couchée.

_ Tu n’as pas dormi ? Elle s’enquiert de demander, tout à coup inquiète.

_ Non… Mais ne t’en fais pas ! Je vais gérer la conférence. Enfin si je prends d’abord une douche. » Je lui dis dans un sourire.

19 avril 2015

Jour 1

Arrivée à l’aéroport, je rejoins ma directrice pour enregistrer nos bagages. Même dans une tenue plutôt décontractée, elle reste canon. Et c’est parti pour treize heures d’avion à côté d’elle. Tout va bien, on est en classe business, je peux légèrement m’étaler. Une fois l’avion dans les airs, je sors mon ordinateur histoire de bosser un peu (et de faire genre que je suis sérieuse). Mais c’est sans compter ma… confidente, ou plutôt meilleure amie, ou… Bon d’accord ma sexfriend mais c’est quand même une amie qui s’est amusée à écrire au rouge à lèvre sur l’écran. Laurence et moi penchons en même temps la tête pour lire.

« Coucou ma chérie, tu me manques déjà ! Appelle-moi quand tu peux. Gros bisous » avec un cœur à la fin.

Alors là, je vous dis pas la honte que c’est surtout quand on a sa directrice à côté de soi qui a un petit sourire aux lèvres. Je me dépêche de sortir un mouchoir et de nettoyer l’écran.

« C’est bien ce que je me disais », dit-elle.

Je me tourne illico vers elle et lui fais les gros yeux pour dire « j’ai pas bien saisi ». Elle me gratifie d’un grand sourire où je peux voir toutes ses dents bien alignées et blanches.

« Pardon ? je demande.

_ Je me disais bien que vous étiez lesbienne, Leroy.

Elle le dit avec un tel naturel que j’en suis stupéfaite. Invente un mensonge et vite !

_ Euh… Non c’est pas vrai… C’est euh… Juste ma sœur qui m’a écrit ça.

_ Trop tard Leroy vous êtes grillée ! Vous avez pris trop de temps et trop hésité pour trouver votre mensonge », m’affirme-t-elle en riant.

C’est la première fois que je la vois rire. Alors je me mets moi aussi à rire. Elle est encore plus belle lorsqu’elle sourie. Pourquoi ne le fait-elle pas plus souvent ? Dommage qu’elle soit hétéro ! Aaarrgghh mais faut que j’arrête moi avec mes fantasmes, je vais finir par lui sauter dessus si j’arrive pas me contrôler. Quoique ce serait assez tentant… Le reste du voyage se passe sans encombre même si ma main a frôlé la sienne et que j’ai cru que j’allais m’évanouir. D’une parce que sa peau est juste terriblement douce et de deux parce que je me suis dis qu’elle allait me tuer. Mais rien, elle m’a juste souri. Je travaille sur la présentation de la conférence et je remarque qu’elle m’épie. C’est bon je vais pas non plus dire des âneries ! Faut qu’elle lâche un peu le boulot ! En fait je me rends compte qu’elle me regarde moi ! Je tourne légèrement la tête vers elle et ses joues s’empourpre. J’ai un petit sourire au coin.

Le vol enfin terminé, nous allons chercher nos valises. Et encore une fois elle éclate de rire en voyant ma valise. Bon d’accord, j’ai quelques autocollants dessus. Enfin beaucoup même énormément ! Comme pour me justifier, je lui sors :

« Au moins je le retrouve facilement !

_ J’espère bien sinon c’est qu’il vous faudrait des lunettes », se moque-t-elle.

Pff ! Je l’aime vraiment pas cette femme. Nous sortons de l’aéroport et à ma grande surprise, il fait chaud ! Comme en parfaite gentlewoman, je hèle un taxi et presque immédiatement, il y en a un qui s’arrête, ce qui me vaut la tête surprise de Laurence.

Une fois à l’hôtel, nous demandons nos chambres réservées par l’intérimaire. Je laisse parler ma directrice.

« Voici la clef de votre chambre, bon séjour mesdames, dit poliment le réceptionniste.

Après quelques microsecondes, je demande :

_ Excusez-moi mais il nous manque une clef.

_ Euh… Non nous n’avons qu’une chambre au nom de Leroy Mercier.

_ Mais c’est quoi ce foutoir encore ! S’énerve ma directrice. Je pose ma main sur son épaule et lui indique que je me charge de tout. Elle semble très fatiguée et donc elle s’agace beaucoup plus vite qu’à l’accoutumé.

_ Je suis désolée madame, dit le réceptionniste bien qu’il ne le pense absolument pas.

_ Y a-t-il une chambre de libre alors ? je demande le plus calmement possible.

_ Non tout est pris. »

Après une heure de débat, nous décidons de garder notre chambre. Je lui propose de prendre le grand lit et moi le clic-clac super inconfortable dans le salon. Sans aucune hésitation, elle accepte. Même pas un merci ou un « mais non on peut très bien dormir ensemble ». Quoique je risquerais de ne pas dormir avec elle à côté de moi et mes fantasmes. De plus elle ne se gêne pas pour prendre la grande armoire donc moi je n’ai que la petite commode. Ah et autre problème de taille majeure ! La salle de bain se trouve dans sa partie. Non non tout va bien, je n’ai pas la poisse ! Donc tous les matins, je vais devoir la croiser, d’autant plus que je me lève tôt moi ! De toute manière je vais devoir me la coltiner pendant plus d’une semaine. Je toque à la porte coulissante séparant nos parties.

« Oui ?, demande-t-elle.

_ Je peux emprunter la salle de bain ?

_ Bien sûr que vous pouvez ! Ca vous fera du bien ! » dit-elle avec un clin d’œil.

Que veut-elle insinuer ? Que je pu ? J’ai quand même l’intelligence de prendre quelques affaires. Une fois dans la salle de bain, je lâche un « waouh » tellement elle est grande. Il y  a une baignoire et une douche. Les deux sont suffisamment grandes pour deux personnes. Hum ça pourrait être une bonne idée ! Okay je me tais ! Je prends un bain et découvre la fonction jacuzzi. Je me détends un peu après ces treize heures d’avion. Je me décide finalement de sortir de l’eau et j’enfile mon débardeur rouge et mon jean noir, ce qui me fait penser soit en très bonne littéraire que je suis Le Rouge et le noir de Stendhal ou bien à la chanson « En rouge et noir ! »Il va falloir maintenant que je me charge de mes cheveux… Je sais qu’ils plaisent à beaucoup mais ils sont tellement pénibles à coiffer. Ils sont noirs, très ondulés. Bon j’ai trop la flemme, je les laisse se sécher naturellement.

Je ressors tranquillement de la salle de bain et je suis estomaquée par le corps allongé sur le lit.  Son tee-shirt remonte légèrement me laissant apercevoir son ventre plat. Je déglutis difficilement et ne remarque pas qu’elle a tourné la tête vers moi.

« Il y a un problème Leroy ? demande-t-elle sèchement.

_ Euh… Non, non… Je euh… » je bafouille.

Je sors sans finir ma phrase. Je regarde par la baie vitrée. On a une superbe vue. Ca me fait bizarre parce qu’ici à Montréal on est le soir alors qu’à Paris c’est le matin. J’entends l’eau qui coule dans la salle de bain. Je ne peux pas m’empêcher de l’imaginer nue, l’eau ruisselant sur sa douce peau. Par un mouvement de tête j’efface cette pensée. Il faut vraiment que j’arrête de penser comme ça de ma directrice. Mais j’ai un peu de mal à me dire qu’elle est inaccessible. En même temps elle est juste hétéro et il suffit de voir l’effet qu’elle fait au travail pour savoir que tous les hommes du monde se retournent quand elle marche dans la rue. Alors c’est sûr qu’elle ne voudrait pas d’une fille comme moi. Je suis surprise par sa voix chaude.

« La vue est magique. Regardez le coucher de soleil !

_ Oui il est sublime et il se cache derrière les arbres. »

Je me retourne et je la regarde, elle aussi est sublime. Je m’écarte de la baie vitrée et cherche mon portable dans mon sac. Juste un message de ma sexfriend, Julia, pour me demander comment je suis arrivée. Je lui réponds vite fait que tout va bien. Je sais qu’elle veut des ragots croustillants mais pour l’instant il n’y a rien.

« On se promène ? je demande soudain.

_ Oui je veux bien ! »

Nous descendons et je découvre qu’il y a une salle de sport, ce que je ne manque pas de remarquer à haute voix. Je vois qu’elle a un sourire au coin. Nous nous promenons dans les rues de Montréal. D’un coup, mon ventre fait signe qu’il lui faut de quoi se nourrir.

« Ah je crois que vous avez faim Leroy ! S’exclame Laurence en riant.

_ Je crois aussi ! Ca vous dit un chinois ?

_ Oui pourquoi pas ! »

Nous entrons dans un restaurant chinois pas très loin de l’hôtel. J’avais l’impression d’avoir un rendez-vous amoureux. Sauf que ce n’en ai pas un. J’ouvre à peine le menu et le referme tout de suite après. C’est bon je sais ce que je prends. Par contre Laurence hésite. Elle fronce les sourcils, ne sachant pas quoi choisir. Même comme ça j’adore sa petite bouille.

« Sasha !! Crie une voix qui m’est familière.

Je me retourne et je vois mon ex, Miranda. Eh merde ! Juste quand je suis avec la boss. Je me lève et lui fais la bise. Ah ! J’avais oublié à quel point elle était tactile. Elle m’enlace chaleureusement. 

_ Ca fait super longtemps !! Alors la Canadienne, on décide de retrouver son pays natal ?! Poursuit-elle.

Mais ferme-la ! Personne ne sait que je suis Canadienne. En fait personne ne sait beaucoup de choses à propos de moi. Et bien évidemment Miranda est obligée de le hurler comme ça Laurence le sait. Je jette un coup d’œil suppliant vers elle espérant qu’elle me sorte de là. Mais non ! Elle ne bouge pas d’un poil. Je suis sûre qu’elle est en train de rire intérieurement. Finalement elle se racle la gorge et Miranda tourne la tête vers elle. Dieu merci !

_ Oh quelle malpolie je fais ! Miranda enchantée !

_ Laurence.

Elles se serrent la main et Laurence garde son air froid. Le glaçon est de retour.

_ Je ne savais pas que tu avais trouvé quelqu’un, dit Miranda, se tournant vers moi, je ne sais pas quoi répondre. Bon je vous laisse en amoureuse ! Vous avez de la chance d’avoir Sasha, c’est une vraie perle rare ! Faut pas la lâcher, s’adresse-t-elle à Laurence. 

Evidemment il ne manquait plus que ça ! Miranda croit qu’on est en couple.

_ En plus vous formez un très joli couple ! Bon Sasha faudra qu’on se voie pendant ton séjour. Aller ciao ciao mes chéries ! » dit-elle en s’éloignant ne me laissant pas répondre.

Je m’assieds et n’ose pas croiser le regard de Laurence. Je pourrais très bien faire croire à Miranda que je n’ai pas reçue ses textos et tout. Comme ça je ne serais pas forcée de faire croire à un couple.

« Alors mon ange tu as choisi ?

Je lève incrédule la tête. J’y crois pas ! J’ai bien entendu ce que j’ai entendu ?! Je crois que mes yeux viennent de sortir de leurs orbites.

« Vous devriez voir votre tête, Leroy ! » Elle a un fou rire immense !

«  Vous avez choisi ? demande le serveur.

_ Alors en entrée, des raviolis vapeur et en plat un canard laqué s’il vous plaît, répond Laurence.

_ Et pour moi ce sera la même chose en entrée et en plat un bœuf à l’ananas. »

Après deux heures, de rires et de vols de nourriture, nous décidons de partir. Laurence me boude parce que j’ai insisté pour que ce soit moi qui paie et que je suis arrivée à mes fins.

Nous sortons tranquillement du restaurant. Je pensais m’être débarrassée de Miranda mais évidemment elle nous court après.

« Hey ! Les girls !! Attendez-moi ! hurle Miranda.

Nous nous arrêtons et nous regardons d’un air amusées.

_ Je sais que t’es pas très tactile Sasha mais quand même ! Fais un effort pour ta chérie ! continue - t- elle.

Je regarde Laurence, redoutant ce moment et lui prends la main. On ne fait vraiment pas naturel. Je suis prise d’un léger frisson par la douceur de sa peau.

_ Mouais bon… On va dire que c’est un début. Sinon vous faîtes quoi ce soir ?

_ Pas grand-chose, on pensait retourner à l’hôtel, n’est-ce pas ? je me retourne vers Laurence.

_ Oui effectivement mon cœur, me répond Laurence.

_ Oh c’est trop chou !! rajoute Miranda. Ca vous dit qu’on aille dans un bar ?! Le Spirit a changé de proprio, il est encore mieux qu’avant. On y allait souvent avec Sasha.

_ Peut-être une prochaine fois Miranda, on vient d’arriver et personnellement je suis crevée. Je ne sais pas pour toi… Chérie ?!

Je ne vais jamais m’habituer à ça.

_ Moi aussi mais on pourra y aller une prochaine fois ! Ce soir on va profiter de notre première soirée en amoureuse à Montréal !

_ Ooww ! Je comprends ! Bon je t’appelle Sasha ! Kiss »

Nous marchons main dans la main avant de tourner et de s’assurer qu’il n’y a plus Miranda dans les parages. J’enlève ma main de la sienne à contre cœur. Une fois arrivée dans la chambre, je m’allonge sur l’inconfortable clic-clac. Il faudra qu’on se perfectionne dans notre rôle de faux couple parce que là… C’était horrible ! Bon au moins pendant le dîner, je n’ai eu cette fameuse question que je redoute tant « Tu es Canadienne ? ».

« Sasha ? demande Laurence à travers sa partie.

_ Oui ? je me tiens près de la porte.

_ Venez, asseyez-vous. J’avais une question…

Ah bah finalement je vais avoir cette question… Et merde !

_ Vous êtes Canadienne ? demande ma boss.

_ Euh… Oui, j’ai passé toute mon enfance à Montréal, pas très loin d’ici.

_ Je ne savais pas ! Si vous voulez vous pouvez aller voir vos parents.

_ Je n’ai pas de parents…

Je vois son regard interrogateur. Il faut que je me jette à l’eau. Je me lève et regarde par la baie vitrée.

_ Mes parents sont morts quand j’étais encore bébé, je reprends. Donc j’ai passé mon enfance dans un orphelinat.

_ Mais vous n’aviez pas de famille d’accueil ?!

_ Si… Quand j’avais cinq ans, une famille m’a adoptée mais je me suis enfouie à l’âge de neuf ans… Et vers dix ans, une famille française m’a recueillie et c’est pour ça que je suis partie en France.

_ Je peux savoir pourquoi vous vous êtes enfouie ? Enfin si ce n’est pas indiscret.

_ Le père et la mère était alcoolique et… J’étais la seule enfant.

J’entends Laurence  se lever et s’approche de moi.

_ Ils me frappaient et… Le père… Me violait… Donc vers neuf ans je suis partie et j’ai vécu dans la rue.

_ Oh mon dieu ! Je suis désolée Sasha. Elle pose sa main sur mon épaule. Vous n’avez pas eu une enfance facile…

_ Pas vraiment. Mais heureusement j’ai une famille, si on peut dire. Jusqu’à mes 18 ans j’étais à Paris puis j’ai fait mes études à Montréal. C’est comme ça que j’ai rencontré Miranda et ensuite je suis revenue près de ma famille.

_ Vous êtes restée ensemble longtemps avec Miranda ?

_ 3 ans.

_ Ah oui quand même !! Bon va falloir qu’on se perfectionne en faux couple.

Je lâche un léger rire.

_ Déjà si on se tutoyer ? propose Laurence.

_ Bonne idée. »

Au final nous parlons pendant quelques heures jusqu’à ce que la fatigue me rattrape. J’ai hésité à m’endormir sur son lit mais je préfère ne pas trop exagérer. Déjà qu’on s’est beaucoup rapprochée ce soir. Une fois sur le clic-clac, je commence à rêver de Laurence. Elle est si belle et finalement je ne vais pas beaucoup devoir me forcer pour faire semblant d’être amoureuse. J’ai plutôt peur pour elle. On avisera !

19 avril 2015

Jour 0

Réunion très importante aujourd’hui. Et comme souvent dans ces genres de réunion la directrice, Laurence Mercier, est là. C’est une très belle blonde vénitienne aux yeux noisette, toujours très bien habillée et qui fait fantasmer tous les hommes… Mais pas que. A chaque réunion, je l’admire et mes fantasmes prennent le galop. Je décroche très vite de la réunion pour regarder sa plastique, fort avantageuse.

On dirait un petit être inoffensif mais cette femme est le diable incarnée. Elle hurle sur tout ce qui bouge et dès la moindre erreur, on est rétrogradé aux pires corvées voire licencié. Personnellement elle me fait peur, quand je la vois je laisse au moins deux mètres entre elle et moi, de peur de la bousculer.

Je ne sais même pas de quoi parle la réunion tellement je suis passionnée par autre chose… Vous devinerez bien quoi ! D’autant plus que son tailleur lui donne un charme fou, du style dominatrice. Je sors de ma rêverie lorsque j’entends mon nom et le mot voyage. Merde ! J’aurais quand même dû écouter. Mes collègues me regardent d’un air compatissant et je me dis que je n’ai sans doute pas gagné des vacances gratuites aux Bahamas. Ma directrice me regarde avec insistance comme si je devais répondre. Bon Dieu ! Que ses yeux sont magnifiques, je pourrais me laisser m’y noyer… Pendant qu’elle me tuera. J’abandonne ses yeux et ose demander :

« Pardon ?

_ Je viens de dire que vous partirez avec moi à Montréal pour la conférence sur l’environnement.

_ D’accord, très bien. »

Pourquoi moi ?! Je suis tout simplement dans la grosse merde là ! Je vais être seule pendant une semaine avec ma directrice sur qui je fantasme. Et qui déteste tout le monde ! Elle est pire qu’un glaçon. Je vais m’emmerder. Je suis la dernière à sortir, tellement déprimée par cette affreuse nouvelle. Des collègues me donnent une petite tape sur l’épaule, en signe de condoléance car ma fin est proche. Je ne savais pas qu’à à peine trente ans j’allais déjà mourir. 

19 avril 2015

Résumé

 

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Cette fiction est classée NC -17 (no children under 17). Elle met en scène une histoire d'amour entre deux femmes. Donc pour les gens dont cela dérange, merci de bien vouloir cliquer sur la croix rouge en haut de votre écran. 

 

Malchance ou non, Sasha est obligée de supporter sa boss, Laurence Mercier. Entre fou rires et crises de nerfs, les deux femmes vont apprendre à se connaître et lier une forte amitié

 

N.B : ce texte a été inspiré et crée par moi-même. Donc il est illégal de s'approprier ces textes. Pour plus d'informations, je vous conseille de lire le code de la propriété intellectuelle 

6 avril 2015

Petite présentation

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Coucou !! 

Voici mon blog où je publie mes textes. L'écriture est avant tout une passion. 

J'espère que mes textes vous plairont, n'hésitez pas à commenter ! 

Bonne lecture ;)

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