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Petites lettres dorées
18 octobre 2015

Chapitre 2

« Bonjour Mme Chambrol, c’est Mme Blanchet.

_ Bonjour. Il y a un problème avec Ethan ?

_ Pour avoir un problème il faudrait déjà qu’il soit en cours.

_ Pardon ??!! je demande stupéfaite.

_ Je vois que vous aussi êtes tout aussi étonnée. Il n’est pas venu en cours aujourd’hui. Donc je pensais qu’il était malade.

_ Eh bien non ! Les enfants sont partis ce matin au bahut comme d’habitude, je ne comprends pas…

_ Il se pourrait qu’Ethan ait fait une fugue. Savez-vous où le trouver ?

_ Non… Non je ne sais pas », je réponds inquiète.

Bordel ! Mon seul jour de congé depuis un an ! La journée avait bien commencé et voilà qu’Ethan se met à fuguer ! Je me mets à sa recherche. Célia m’aide à le chercher. Nous ne le trouvons pas. Je retourne à la maison et je vois la voiture de Nina garée juste devant. C’est pas le moment de flancher Mathilde ! Je vais à sa rencontre et lui explique ce qui se passe. Nous entrons dans notre… Dans ma maison. Je fouille dans la chambre d’Ethan qui est à l’étage, au fond du couloir. Je trouve une lettre, disant qu’il part car il ne supporte plus cette situation. Il y écrit que nous n’aurions jamais dû divorcer et qu’il ne reviendra plus jamais. Je rejoins Nina dans le couloir, elle regarde ma chambre. Le lit défait, les vêtements sur la chaise, des photos des enfants et nous deux où nous semblions heureuses. En me voyant, elle baisse la tête gênée. Cela lui rappelle-t-il les souvenirs lorsque nous dormions dans ce même lit ? Je lui tends la lettre pour qu’elle la lise. Sans m’en rendre compte, des larmes coulent le long de mes joues. Elle s’approche de moi et me prend dans ses bras. Pourquoi est-ce si dur d’oublier une personne ? Elle murmure qu’on va retrouver Ethan de sa voix rassurante. Sa bouche se pose sur la commissure de mes lèvres. Et je ne sais par qu’elle force mais je l’embrasse. Elle en a envie aussi. Nous nous séparons difficilement sachant que ça n’aurait jamais du se produire. Je prends un gilet dans ma chambre et prends la carte de la proviseure au cas où.  Nina me regarde avec ce sourire… Ce sourire qui m’avait fait chavirer au lycée. Est-ce que je lui manque ? Oui je crois.

« Tu es toujours aussi sublime Mathilde…

Je ne peux m’empêcher de rougir.

_ Merci. Tu me manques Nina, je me mets à pleurer et je me sens ridicule.

_ Tu me manques aussi. 

Elle prend mon visage dans ses mains et m’embrasse comme auparavant. Je me laisse submerger par ce flot d’émotion. Je l’attire dans la chambre, je caresse son dos.

_ Et Ethan ? Il faut le retrouver ! je demande.

_ Tout le monde le cherche ! Laissons-nous juste un peu de temps toutes seules.

_ D’accord »

Elle embrasse mon cou avant de me faire tomber sur le lit. Elle me chevauche et j’ai l’impression que c’est comme à l’époque, que rien a changé. Mes mains passent sous son haut, je redécouvre sa peau douce. Son corps n’a pas changé, elle reste cette même créature magnifique. Nos vêtements se retrouvent à terre les uns après les autres. Nos deux corps se reconnaissent, nous savons les caresses qui font monter le plaisir plus rapidement. J’avais oublié à quel point elle savait bien y faire. Ses mains trouvent aisément l’antre de mon intimité et elle ne tarde pas à me faire jouir. Après quelques jouissances échangées, nous restons dans notre ancien lit, moi dans ses bras comme au bon vieux temps.

Nous décidons finalement de se remettre à la recherche d’Ethan, il est 18h, ça fait deux heures que nous étions dans le lit. Nina retrouve sa compagne et je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine jalousie mais aussi je suis contente, j’ai pu retrouver Nina l’espace d’un moment. La nuit tombe et aucune trace d’Ethan. Je me sens perdue. Que s’est-il passé pour que je perde d’abord ma femme puis mon fils ? Je ne me suis jamais sentie aussi faible que depuis ces deux mois. Moi qui refusais toujours de pleurer car c’est un signe de faiblesse ! Et bah c’est raté. Je me décide finalement à appeler la proviseure, elle pourra peut-être nous aider.

« Allô ? dit la voix à l’autre bout du téléphone.

_ Bonsoir Mme Blanchet, c’est Mme Chambrol, la mère d’Ethan.

_ Ah Bonsoir ! L’avez-vous retrouvé ?

_ Hélas non et je me demandais si vous accepteriez de venir le chercher avec nous…

_ Oui bien sûr ! J’arrive tout de suite ! »

Nous nous donnons rendez-vous devant le bahut. Ca me fait bizarre de la voir en jean et un sweat avec des baskets. A l’école elle est en tailleur et talons. Elle s’est négligemment fait une queue de cheval. Elle me gratifie d’un grand sourire et essaie de me rassurer en me disant que nous allons retrouver Ethan. Nous marchons ensemble et de temps à autre nous échangeons quelques banalités. J’apprends qu’elle vit seule, ce qui m’étonne. Elle est un peu plus jeune que moi mais elle est très belle. D’un coup, j’aperçois Ethan au loin. Je cours après lui mais celui-ci essaie de s’échapper. Je traverse la route sans faire attention à une quelconque circulation ce qui me vaut d’être renversée par une voiture. 

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9 octobre 2015

Chapitre 1

Je quitte précipitamment le cabinet d’avocat pour me rendre à l’établissement de mon fils. Ethan a encore fait des siennes.  En ce moment il ne travaille plus à l’école. Au moins Célia, ma fille, est toujours aussi sérieuse. Mais je sais qu’ils sont un peu perturbés depuis que leur mère et moi sommes divorcées il y a deux mois. Et moi aussi… C’est assez compliqué quand je la vois ou vivre seule avec eux. Nous ne nous entendions plus alors le divorce a été la seule solution. Elle s’est vite retrouvée quelqu’un et je sais que mes enfants ne l’aiment pas. Pour ma part, je me consacre plus à mon travail et à ma vie de famille.

Je me dirige vers le bureau de la proviseure qu’à force je connais par cœur. Je retrouve Ethan dans la salle d’accueil avec un œil au beurre noir.

« Mon dieu ! Ethan, tu t’es vu ?! Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Je dis inquiète.

_ Rien… Juste des cons qui ont dit que j’étais PD parce que mes parents sont gouines… Donc je les ai frappés.

_ Ne les écoutes pas, ça ne sert à rien… C’est pas évident, on est pas une famille normale… »

La proviseure nous fait entrer dans son bureau et nous discutons de se qu’a fait Ethan. Effectivement ce n’est pas la première que ça arrive. Parfois je me dis que c’est de ma faute… Nous avions voulu des enfants avec Nina, être une famille comme les autres. Cependant nous n’avions pas pensé aux regards des autres. Que nos enfants pourraient être harceler car ils ont des parents « hors-norme ». Célia ne connait pas ce problème. Ses amis comprennent parfaitement notre situation. Avec Ethan c’est différent. D’une part, c’est un grand bagarreur alors il lui suffit d’une petite remarque pour qu’il démarre au quart de tour. La proviseure le sermonne et lui dit qu’il sera mis à pied pendant 3 jours. Elle me rassure en m’expliquant que les autres garnements ont été exclus pendant une semaine.

«  Ethan pourrais-tu s’il te plaît attendre ta mère à l’accueil ? Je dois m’entretenir avec elle, demande poliment la proviseure.

Ethan sort et elle attend que la porte soit fermée pour prendre un ton plus doux et beaucoup plus chaud que celui qu’elle a quand elle parle aux élèves.

_ J’ai remarqué que les notes d’Ethan chutent depuis quelques temps. Et son comportement a changé aussi. Il se rebelle. Savez-vous ce qui a pu se passer ? reprend-elle.

_ Oui je sais… Ma femme et moi nous sommes divorcées depuis deux mois et ça a beaucoup affecté les enfants. J’en ai la garde mais je me rends compte que c’est difficile de les élever seule…

_ Je comprends mieux. Voici mon numéro, si vous avez besoin de parler, n’hésitez pas, me dit-elle dans un grand sourire »

Je retrouve Ethan et nous rentrons à la maison. Je le gronde encore et lui dis de filer dans sa chambre. Il sera puni de console tant que ses notes n’augmenteront pas. Pendant ce temps, je vais à mon bureau et tente de travailler sur ce nouveau dossier. Mais j’ai la tête ailleurs. Je sors la vieille boîte où se trouve toutes les photos de Nina et moi. Nous nous sommes connues au lycée et nous ne nous étions jamais quittées. Ces photos me rappellent de bons souvenirs. Je voudrais l’appeler, lui dire qu’on a fait une erreur mais malheureusement elle a rencontré quelqu’un d’autre. Cette solitude m’est insupportable. Je voudrais pouvoir sentir la chaleur de quelqu’un contre moi, quelqu’un qui m’aiderait avec les enfants. J’ai l’impression de couler. Plus rien ne va. Les nuits, je pleure.

Célia entre dans le bureau et me découvre assise par terre contre le mur, les photos étalées par terre et moi en pleure. Elle s’approche et me fait un gros câlin. Elle range les photos et remet la boîte dans le tiroir. J’essaie de reprendre une certaine constance. Ma fille a tellement grandi ! Une vraie jeune femme. Elle me raconte ce qu’elle a fait en cours et me demande comment va Ethan. Bien sûr elle a su ce qui s’était encore passé. Elle me réprimande gentiment en me disant de ne plus regarder ces photos, que je devais aller de l’avant. Elle a raison. Je dois passer à autre chose, rencontrer peut-être quelqu’un d’autre.

Je me retrouve encore une fois seule dans ce grand lit. J’ai laissé le numéro de la proviseure sur ma table de chevet. Madame… Aurore Blanchet. C’est vraiment une femme sympa !

Je me lève très tôt pour pouvoir travailler un maximum. Je me prépare et pars au cabinet. Il faut que je rattrape mon retard d’hier. Les enfants sont suffisamment grands pour aller en cours tout seul. J’avance plutôt bien sur mon nouveau client. Rien de très spécial… Il veut avoir la garde de ses enfants mais son ex-femme ne veut pas. Bon il est 15h, je vais partir vers 18h. 

27 mai 2015

Chapitre 4

C’est les examens de Noël pour tous les lycéens. Ce qui veut dire que j’ai une semaine en plus de vacances ! Finalement c’est bien d’être prof. Je restais chez moi en pyjama toute la journée à regarder des vieux films. C’est ça les avantages d’être célibataire. Pas besoin de s’habiller et de se faire toute belle.

Emeline, aujourd’hui, 15h48 :

Salut Sam ! Ca te dit un ciné ce soir ? Ya une séance à 20h15 de l’étrange Noël de M. Jack

Ah bah finalement faudra que je m’habille et me fasse toute belle aujourd’hui ! Nous nous rejoignions devant le cinéma vers 20h. Bien sûr j’étais en retard. Et elle ne manqua pas de me le faire remarquer. Pendant la séance, nos mains se rencontrèrent d’abord timidement puis nos doigts s’entrelacèrent. Je ne pouvais m’empêcher de jeter des coups d’œil vers elle. Je croyais être discrète mais pendant que je la regardais (ou plutôt que je l’admirais) elle tourna la tête vers moi. Je me sentis rougir puis elle sourit.

« Tu veux venir prendre un verre à la maison ? me proposa Emeline.

_ Avec joie ! » m’exclamai-je.

Je lui proposai mon aide. Elle me tendit deux verres et je nous servis du jus de pomme, comme la dernière fois. Nous nous assîmes sur le canapé plus près qu’à l’accoutumé. Nous parlions de tout et de rien. Peu m’importait tant que je pouvais entendre sa voix. Pendant que nous parlions, je jouais avec sa main. Je n’avais jamais vraiment eu confiance en moi quand une fille me plaisait. Je n’osais jamais faire le premier pas et encore moins pour le premier baiser. Em posa sa tête sur mon épaule. Ma main libre se posa automatiquement sur ses cheveux et les caressai. Elle leva sa tête et ma main glissa vers sa joue. Tout cela devenait très intime ! Nos visages se rapprochèrent, nos nez se touchèrent et nous nous fîmes un baiser très chaste. Je me sentais comme libérée. Je l’embrassai une nouvelle fois, cette fois-ci plus amoureusement. Elle me rendit ce merveilleux baiser et j’en profitais pour m’enivrer de son parfum.

« J’aurais jamais cru embrasser une collègue, m’avoua Em.

_ Moi non plus…

_ Tu sais… Je t’admire beaucoup Sam.

_ Pourquoi ? Je n’ai rien de particulier.

_ Tu es très charmante, jeune et je t’envie parce que tu es tellement sûre de toi. Dans la salle des profs, tout le monde parlait de la petite nouvelle avant même qu’on ne te voit. Et tous les profs t’adorent. Je ne sais vraiment pas comment tu fais !

_ Je fais rien de particulier. Ce n’est qu’un masque. Parce qu’à la base je suis très timide et j’ose rarement aborder des filles.

_ Et pourtant t’es venue me parler.

_ Oui tu me trouble. Et j’avais remarqué que tu restais seule alors je voulais casser cette solitude.

_ Tu t’es bien obstinée ! Parce que je sais que je suis très renfermée. 

_ Et je ne regrette absolument pas de m’être mise martel en tête. »

Ses joues s’empourprèrent et elle se cala tout contre moi. Nous nous embrassâmes. Je ne voulais plus quitter ses lèvres tellement douces et succulentes. Cela ressemblait à un vrai conte de fée. Je lui faisais des bisous sur ses joues, son front, ses lèvres et son cou. J’avais trouvé son point sensible. Plus je continuais à l’embrasser dans le cou et plus je l’entendais respirer fort. Jusqu’à ce que son portable sonna.

« Allo ?... Oui c’est bien moi… Comment ça ?... Et vous ne savez pas où elle est partie ?... Très bien j’arrive tout de suite. »

Emeline avait l’air très inquiet.

« Que se passe-t-il ? demandai-je.

_ Ma mère vient de fuguer.

_ Comment ça ?

_ Elle a Alzheimer et elle vit dans une maison de retraite. Un infirmier vient de me dire qu’elle ne se trouve plus dans sa chambre…

_ Oh merde ! Tu veux que je t’accompagne ?

_ Non ça va allait merci.

_ Tu me préviens quand tu l’auras retrouvée.

_ Pas de soucis Sam. Je suis vraiment désolée.

_ T’en fais pas. »

Nous nous séparâmes après un long baiser. Une fois arrivée chez moi, je ne pouvais m’empêcher de penser à Em. Entre sa sœur qui est morte et sa mère malade… La pauvre. En une soirée, notre relation a très vite évolué. Elle n’avait pas son air sévère. Elle portait ce sourire qui me charmait tant. Mais je me demandais quand même pourquoi elle a ce masque qui me glace le sang.

Je m’installai sous la couette, mon portable juste à côté de moi, si jamais Em essayait d’appeler. Je n’arrivais pas à dormir. Je m’inquiétai pour la mère d’Emeline. Pourvu qu’elle la retrouve.  

Une heure du matin. Toujours aucunes nouvelles. Finalement, je m’endormis. J’eus un sommeil très agité. Je me réveillai très tôt. Je jetai un œil à mon portable et rien. Pas de SMS ni d’appel. En milieu de matinée, je décidai d’aller chez Emeline.

Je sonnai à sa porte. Rien. Alors je commençai à tambouriner à la porte. Mais cette fois-ci, rien non plus. Je lui téléphonai. A mon grand bonheur, elle répondit.

« Emeline ça va ? m’empressai-je de demander

_ Oui oui tout va bien t’inquiète pas.

_ T’as pu retrouver ta mère ?

_ Oui tout va bien. Mais j’ai tellement eu peur.

_ Je comprends. Au fait t’es où ?

_ Encore à la maison de retraite pourquoi ?

_ Parce que je suis devant chez toi et que maintenant ma main est toute rouge à force de toquer, dis-je en riant.

_ Oh ! Je suis désolée j’aurais dû te prévenir, pardon, s’exlama-t-elle penaude. De toute manière j’allais rentrer. Tu peux rester si tu veux, il y a un double des clefs dans le pot de fleur à côté de la porte.

_ D’acc à tout à l’heure »

Je faillis rajouter « ma chérie » mais je me retins. Je pris la clef et m’engouffrai dans l’antre de ma chérie. Je m’assis sur le canapé et attendis patiemment Em. Je parcourus la bibliothèque. Finalement cette prof de math aime la littérature.

Je ne l’entendis pas rentrer. Je fus donc surprise quand elle vint par derrière et m’enlaça. Je me retournai et l’embrassai. 

« Tu m’as manqué, me dit-elle entre deux baisers.

_ Toi aussi », répondis-je

J’ai l’impression d’être une ado qui était complètement amoureuse.

« Je savais pas qu’au fond tu étais un grande littéraire ! riai-je

_ J’aime beaucoup lire en effet mais j’aime aussi les maths.

_ Beurk les maths ! C’est horrible ! »

Elle se mit à rire. Personne ne pouvait nous séparer. Nous étions collées l’une à l’autre et il était hors de question que je quitte ses bras. Et puis ses baisers étaient tellement délicats. Depuis hier, ma libido avait bien augmenté mais je refusais de faire quoi que ce soit, du moins pour l’instant, de peur de la braquer. Elle me proposa de rester manger, ce que je ne pus refuser. Elle prépara un bon petit repas et moi je l’aidai à mettre la table. 

13 juin 2015

Chapitre 5

Je regardai l’oiseau manger les graines qu’Em avait déposées dans une coupelle au fond du jardin. J’avais envie d’aller dehors et de faire une bataille de boules de neiges. Comme quand j’étais petite. Emeline eut la même idée et nous allâmes dehors. Des boules de neiges volaient dans l’air, nous étions trempées.

« Je commence à avoir froid, dit Emeline en grelottant.

_ Moi aussi ! On rentre ?

_ La première arrivée à la maison ! »

Nous nous mîmes à courir. Il faisait bien meilleur à l’intérieur. En même temps, nous n’avions pas la tenue idéale pour jouer dans la neige. 

« Ca m’a rajeunie d’au moins dix ans ! s’exclama Em.

_ Comme ça tu as le même âge que moi ! Répondis-je.

_ Ah oui c’est vrai ! J’avais oublié que t’étais encore un bébé ! »

Pour seule réponse, je lui tirai la langue. Elle s’approcha de moi et m’embrassa.

« Boude pas petit bébé ! »

J’enlevai mon manteau trempé. Le regard d’Emeline s’arrêta au niveau de ma poitrine. Elle se mordit la lèvre inférieure tandis que ses joues s’empourprèrent. Je baissai la tête et découvris que ma chemise aussi était trempée, laissant apparaître par transparence mes seins. D’autant plus que je n’avais pas de soutien-gorge. Em se rapprocha sans quitter ma poitrine des yeux. Elle déboutonna ma chemise lentement. Trop lentement à mon goût. J’avais chaud, très chaud. Elle caressa mes seins timidement. Ses lèvres rencontrèrent mon cou et ma respiration devint plus forte. Puis elles descendirent vers ma clavicule droite et ses mains avaient trouvé refuge sur mes hanches. Je reculai pour m’appuyer contre le mur. Ses lèvres rencontrèrent mes tétons et ils pointèrent encore plus. Je me retins de gémir et Em le remarqua.

« Ne te retiens pas ! Au contraire ça me ferait plaisir de t’entendre. »

Je ne me fis pas prier et je commençai à gémir un peu plus fort. Elle en profita pour baisser mon pantalon et ma culotte. Sa langue me lécha généreusement. Depuis le temps que j’attendais ça ! Je ne fus pas longue à jouir. Elle m’embrassa passionnément et j’en profitai pour nettoyer le contour de sa bouche encore pleine de ma cyprine.

Ce fut à son tour de goûter au plaisir. Je la fis s’allonger sur le lit et la déshabilla. Elle fut très réceptive à mes caresses. J’enfuis deux doigts en elle et un cri d’excitation se fit entendre. Après plusieurs va-et-vient, elle jouis à son tour.

Moi sur elle, nues, je l’embrassai tendrement. Ca faisait longtemps que je n’avais plus eu d’orgasme comme ça. Je lui susurrai à l’oreille un timide « je t’aime ». J’ai toujours adoré ces moments de complicité juste après avoir rencontré l’extase. 

19 avril 2015

Jour 0

Réunion très importante aujourd’hui. Et comme souvent dans ces genres de réunion la directrice, Laurence Mercier, est là. C’est une très belle blonde vénitienne aux yeux noisette, toujours très bien habillée et qui fait fantasmer tous les hommes… Mais pas que. A chaque réunion, je l’admire et mes fantasmes prennent le galop. Je décroche très vite de la réunion pour regarder sa plastique, fort avantageuse.

On dirait un petit être inoffensif mais cette femme est le diable incarnée. Elle hurle sur tout ce qui bouge et dès la moindre erreur, on est rétrogradé aux pires corvées voire licencié. Personnellement elle me fait peur, quand je la vois je laisse au moins deux mètres entre elle et moi, de peur de la bousculer.

Je ne sais même pas de quoi parle la réunion tellement je suis passionnée par autre chose… Vous devinerez bien quoi ! D’autant plus que son tailleur lui donne un charme fou, du style dominatrice. Je sors de ma rêverie lorsque j’entends mon nom et le mot voyage. Merde ! J’aurais quand même dû écouter. Mes collègues me regardent d’un air compatissant et je me dis que je n’ai sans doute pas gagné des vacances gratuites aux Bahamas. Ma directrice me regarde avec insistance comme si je devais répondre. Bon Dieu ! Que ses yeux sont magnifiques, je pourrais me laisser m’y noyer… Pendant qu’elle me tuera. J’abandonne ses yeux et ose demander :

« Pardon ?

_ Je viens de dire que vous partirez avec moi à Montréal pour la conférence sur l’environnement.

_ D’accord, très bien. »

Pourquoi moi ?! Je suis tout simplement dans la grosse merde là ! Je vais être seule pendant une semaine avec ma directrice sur qui je fantasme. Et qui déteste tout le monde ! Elle est pire qu’un glaçon. Je vais m’emmerder. Je suis la dernière à sortir, tellement déprimée par cette affreuse nouvelle. Des collègues me donnent une petite tape sur l’épaule, en signe de condoléance car ma fin est proche. Je ne savais pas qu’à à peine trente ans j’allais déjà mourir. 

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14 mai 2015

Chapitre 1

Une nouvelle année scolaire commence. Je suis nouvelle dans l’établissement et je ne connais encore personne. Je reste dans mon coin et je regarde les retrouvailles des autres professeurs. Ah oui j’ai oublié de vous dire, je suis professeure de littérature. D’après mon emploi du temps (qui est très bien organisé) je n’ai que les 1L et les TL. Je vais devoir travailler en cohésion avec le prof de français des premières étant donné que ces pauvres chéris ont le bac de français en fin d’année.  Sinon je n’ai pas cours le lundi matin, ni le vendredi après midi !

Je relisais mes cours. Je remis une mèche rebelle à sa place quand un jeune homme d’une trentaine d’années vint me voir. Il était très bien habillé : chemise et petit veston, très classe et il arborait un grand sourire montrant toutes ses dents.

« Bonjour je suis Allan, professeur de français. Je suppose que vous êtes la nouvelle professeure de littérature. Il me tendit la main que je serrai.

_ Enchantée moi c’est Samantha mais tout le monde m’appelle Sam. En effet c’est bien moi ! 

_ Enchanté ! On va travailler ensemble cette année. Donc on devrait peut-être se tutoyer.

_ Oui  ce serait mieux.

_ Ca fait longtemps que tu enseignes ?

_ C’est ma troisième année dans le corps enseignant.

_ Tu es toute jeune alors ! »

Nous continuions à discuter jusqu’à ce que la sonnerie ne retentisse. Je retrouvai ma classe de terminale et commençai à faire cours. Tout d’abord petite présentation puis j’ai introduit le programme que je chercherais à étudier avec eux. Ils étaient tous heureux car nous n’allions par faire une analyse d’une œuvre classique, barbante. A la fin du cours quelques garçons cherchaient à me draguer. Ils essaient toujours et ça me fait toujours autant rire.

La journée se finissait bientôt. J’avais une heure de libre alors je restais dans la salle des profs. Je regardais les quelques profs qui n’avaient pas cours comme moi. Aucune jeune femme ne méritait mon attention, la plupart étaient vieilles et coulantes. Ce ne serait pas sur mon lieu de travail que je pourrais enfin trouver l’amour.

Allan s’installa près de moi, toujours avec son sourire (si je n’avais pas été lesbienne, je serais littéralement tombée sous son charme) et me dit :

« Viens je vais te présenter aux autres professeurs ! »

Je n’ai même pas eu le temps de répondre que déjà il me prit le bras et me présenta à tous les profs. Je ne retenais même pas les noms tellement il y en avait des différents. Puis Allan me présenta à une prof de math. Elle n’avait rien d’exceptionnel, juste l’air très sévère et antipathique. En même temps les maths ça ne sert pas à grand-chose ! A part pour les soldes ! Je suis sûre que j’aurais été super douée en math si on parlait fringues et chaussures. En revanche ses yeux ! Oh mon Dieu ! Ils sont juste sublimes. De très beaux yeux verts. Je ne pouvais m’empêcher d’admirer ses yeux mais son regard restait toujours aussi sévère.

«  Emeline je te présente Samantha, la nouvelle prof de littérature.

Même son prénom est magnifique. Pourquoi est-elle aussi antipathique ?!

_ Bonjour, dis-je en souriant.

_ Bonjour » me répondit Emeline de façon très sèche.

Elle me glaçait le sang. Je n’aimerais pas être un de ses élèves. Mais cette femme me troublait. Je me faisais une série de scène tragiquo-romantique à propos d’elle. Elle avait perdu un être cher et c’est pour ça qu’elle restait dans son coin, à ne parler à personne. Ou dans sa jeunesse elle a subit des violences. Mais déjà je devais arrêter mes rêveries pour rentrer dans mon petit appartement. 

11 juillet 2015

Chapitre 6

Nous passions quelques jours ensemble. Tout semblait parfait, nous étions heureuses, Em riait tout le temps et ça me faisait plaisir. Cependant le bonheur est éphémère mais je ne me doutais pas qu’il allait fuir aussi vite. Je pensais que j’avais réussi à l’emprisonner pour toujours.

En effet, les vacances venaient de se finir et avec Emeline, nous avions décidé de dormir chacune chez soi. Pendant une bonne partie de la nuit, nous nous envoyâmes des messages et nous nous sommes appelées. J’avais un peu peur pour demain, je savais que nous ne voulions pas trop être vues. On veut attendre encore un peu avant de nous montrer ensemble. Je me fais toute belle rien que pour Em. Je suis stressée, je ne sais pas comment agir quand je la verrai, pire que ma première année en tant que prof.

J’arrivai dans la salle des profs, grand sourire, je dis bonjour à tout le monde, papotai avec Allan et allai m’installer en face d’Emeline. Au moment où je m’assis, elle partit. Pas de bonjour, pas même un regard. Je ne comprenais plus rien, il y a quelques jours, nous étions heureuses et à présent rien. Je sentis les larmes monter. J’avais l’impression que mon cœur venait de se briser. Je restai assise, seule comme une idiote. Je tentai de me remémorer la veille, pour voir ce que j’avais bien pu faire de mal. Je vis Em se rendre dans la pièce de la photocopieuse et décidai de la suivre. Je fermai la porte derrière moi.

«  Coucou… dis-je avec un petit sourire triste.

Pas de réponse.

_ Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu es distante avec moi ? Qu’ai-je fait de mal ? Je voudrais comprendre, je continuai en sanglotant.

_ J’ai passé un agréable moment avec toi mais ça s’arrête là, dit-elle sans me regarder.

Je n’en croyais pas mes oreilles ! Je savais que je ne devais pas m’attacher aussi vite mais je ne la croyais pas comme ça.

_ Donc pour toi je n’étais qu’une conquête ?

_ Oui en quelque sorte ! Bon maintenant si tu pouvais me laisser faire mes photocopies tranquillement…

_ La prochaine fois dis le directement que ce n’est que pour un coup d’un soir, enfin ici c’était plus qu’un soir. Ca évitera de blesser des gens. Et regarde la personne dans les yeux quand tu dis ce genre de chose. J’étais vraiment conne d’avoir pu imaginer une seule seconde qu’on puisse être ensemble. »

Je partis en claquant la porte. J’étais choquée, comment a-t-elle pu… ? J’avais le moral dans les chaussettes pour toute la journée. Allan vint me voir, l’air inquiet.

«  Tout va bien Sam ?

_ Oui ça peut aller…

_ J’ai entendu que tu te disputais avec Emeline, qu’est-ce qui s’est passé ?

_ Ah… Euh… C’est compliqué…

_ Bon si t’as besoin de parler je suis là.

_ Merci beaucoup Allan. »

Je fis cours comme à mon habitude, sauf que je hurlais sur chaque élève qui me tapait sur les nerfs. J’avais entendu quelques bribes de conversation entre les élèves qui se demandaient ce que j’avais.

Je rentrai chez moi sans passer dans la salle des profs. Je ne voulais pas voir Emeline. Elle m’avait dégoutée. Je jetai mes affaires dans l’entrée, me servit un verre de whiskey et me laissai tomber dans le canapé. Je ne savais pas trop pourquoi cette histoire me touchait tellement… Nous ne nous fréquentions que depuis quelques semaines. Cette femme doit être schizophrène ou un truc dans le genre ! Un jour elle est câline, heureuse et même amoureuse je dirais et le lendemain elle devient froide, distante et ne laisse rien paraître de ses sentiments.

Quelqu’un sonna. Pendant un cours moment, je souhaitais que ce soit Emeline, qu’elle s’excuse pour aujourd’hui. Mais ce n’était qu’Allan. Je le fis entrer et lui servis un verre de soda.

« Raconte-moi tout, tu as l’air complètement déprimé, c’est pas beau à voir, fit-il.

_  Eh bien…

J’hésitai à tout lui raconter. Je n’apprécie pas trop que mes collègues connaissent ma vie sentimentale. Puis je me dis qu’Allan était venu en tant qu’ami.

_ En fait, je repris, Emeline et moi nous fréquentons… Du moins jusqu’à hier. Ce matin, elle m’a annoncé que je n’étais qu’un flirt, rien de plus.

_ Je ne la pensais pas comme ça, je la voyais plus sentimentale bien qu’elle soit très renfermée, me dit-il choqué.

_ Moi non plus… Comme quoi l’apparence peut être trompeuse. »

Je continuais de parler d’Em à Allan. Il m’écoutait, il essayait de me rassurer mais c’était peine perdu.

Il commençait à se faire tard et Allan était toujours à l’appartement. Il me raconta son histoire d’amour avec un ancien prof d’histoire de l’établissement. Soudain, la sonnerie retentit. Je ne bougeai pas puis face au regard insistant d’Allan je me rendis dans l’entrée et j’ouvris à peine la porte afin de voir qui cela pouvait bien être. Je vis le doux visage d’Emeline, je refermai la porte immédiatement avant qu’elle ne puisse dire quoique ce soit.

« Samantha, ouvre-moi s’il te plaît, je crois qu’il faut qu’on parle… Me dit Em à travers la porte.

Allan vint à mes côtés et j’ouvris la porte.

_ Si c’est pour la rendre encore plus triste que maintenant tu peux partir, intervint Allan.

_ Je crois qu’on doit parler seule à seule… dis-je.

Allan me fit un gros câlin puis passa à côté d’Emeline sans mot dire. Je l’invitai à s’installer dans le salon. L’atmosphère était pesante. D’un côté je l’aimais tellement et de l’autre je la détestais.

_ Je m’excuse pour ce qui est arrivé ce matin… Je ne voulais pas être aussi odieuse…

_ Pourtant tu l’as été, la coupai-je.  

_ Je sais… Mais c’est nouveau pour moi… Je veux dire tu es ma collègue et tu es ma petite amie…

_ Ce n’est pas une raison ! Ah maintenant je suis ta petite amie ?! Je croyais que je n’étais qu’un flirt, faut savoir.

_ Arrête Samantha ! J’ai fait une erreur en te parlant comme je l’ai fait, je ne sais pas ce qui m’a pris, je m’en suis voulu toute la journée.

_ Et tu m’as profondément blessée. Je ne te pensais pas comme ça…

_ Mais je ne suis pas comme ça !!

Elle se mit à genou devant moi et posa sa tête contre mes genoux.

_ Pardonne-moi, me supplia-t-elle.

Je me mis à genoux, pris son visage dans mes mains et l’embrassa.

_ Je te pardonne Emeline. »

Elle me fit un immense sourire et m’embrassa amoureusement. Comment ne pas craquer ?! Je l’invitai à rester dormir et elle accepta. Nous fûmes encore plus unies. Je dormis merveilleusement bien dans ses bras. Nous étions trop fatiguées pour faire l’amour ! 

23 octobre 2015

Chapitre 4

Je prends une douche et j’en oublie sa présence en mettant la musique à fond (bien sûr quelque chose de joyeux et… Plutôt sensuel) dans la salle de bain et je chante.

« I swear I won’t tease you

Won’t tell you no lies

I don’t need no bible

Just look in my eyes

I’ve waited so long baby

Out in the cold

I can’t take much more

I’m losing control

I want your sex

I want you

I want your sex

I want your sex”

Je sors finalement de la salle de bain toujours aussi joyeuse en fredonnant l’air et je tombe nez à nez sur Aurore. Oups ! Je me sens rougir surtout que les paroles sont on ne peut plus explicites. Elle éclate de rire et j’en fais de même.

« Eh bien tu sais si tu es manque fallait me le dire, pas besoin de chanter même si tu chantes très bien, elle me fait un clin d’œil.

_ Oh… Euh…  

_ Je rigole ! Tu es tellement mignonne quand tu rougis !

Et bien sûr une autre chanson se met en route tout aussi explicite. Je voudrais pouvoir m’enfoncer sous terre.

« Comme toutes les jupes du quartier

J’passe le plus clair de mes nuits à prier

Qu’un jour tu fasses de moi ta poupée

Charlie Chéri

Ton indifférence si sexy

Oh Charlie chéri

T’es beau comme je rougis

My heart belongs to Charlie »

_ Eh bah dis moi t’as beaucoup de chansons comme ça ?

_ Euh… Quelques unes… Tu comprends une femme seule a besoin de se faire plaisir. »

Est-ce vraiment moi qui ai dit ça ? Faut vraiment que je me calme ! Bonjour veuillez me ramener un glaçon immédiatement !

Nous passons l’après-midi à nous balader dans le centre-ville entre fous rires et taquineries. Ca faisait longtemps que je n’avais pas été aussi heureuse. Nos mains se lient sans nous en rendre compte et comme ce matin ce contact me fait du bien. A chaque fois que je tourne la tête vers elle, elle me dévore du regard. Je peux voir dans ses yeux à quel point j’ai de l’importance pour elle. Nous prenons un grand Milkshake à la fraise et le buvons ensemble.

Ma main lâche brusquement la sienne lorsque je vois Nina juste devant nous. Je m’en veux un peu d’avoir été aussi heureuse, bien évidemment elle a dû le remarquer. Elle me fait la bise et me demande comment je vais. Elle dit très froidement bonjour à Aurore. Elle part rapidement et je garde la tête baissée. J’ai l’impression de l’avoir trompée, je ne peux pas me permettre d’en aimer une autre… Et pourtant. Je ne me reconnais pas, j’ai l’impression de vivre à nouveau. Et tout ça grâce à Aurore.

« Mathilde… Mathilde ? Tout va bien ? me demande Aurore.

_ … J’en sais rien, ça m’a fait bizarre de voir Nina…

_ … »

Nous rentrons chez moi et j’invite Aurore à prendre un café.

« Je dois rentrer… J’ai encore de la paperasse à faire avant de retourner en cours demain.

_ Oh d’accord, je réponds tristement.

_ A bientôt Mathilde.

_ A très vite j’espère. »

Je dépose un baiser sur la joue d’Aurore mais elle semble froide face à cette marque d’affection. Ma réaction devant Nina a dû lui déplaire. Je m’en veux tellement. Je tiens à Aurore et je ne veux pas lui faire de mal. Je décide alors de lui envoyer un message.

« Merci pour cette merveilleuse journée ! C’était vraiment très agréable de passer du temps avec toi. M »

15 mai 2015

Chapitre 3

Je n’avais pas vu Emeline le matin. Et elle n’avait pas répondu à mon message. C’est pas que je m’inquiétais mais quand même un peu. Personne n’avait vu Emeline ou alors on me demandait qui c’était. Je sus finalement qu’elle était là en attendant à 15h devant la salle où elle avait cours pour prendre le relais. Je la saluai et elle me répondit d’un ton très sec. D’habitude elle me répondait plus amicalement. Je me demandais ce qu’elle avait. Je devais attendre encore deux heures avant de savoir. Si toute fois elle était encore là car je sais qu’elle termine à 16h aujourd’hui.

17h, je rangeai mes affaires comme une furie et ordonnai au dernier de fermer la porte. Je dévalai les escaliers et pénétrai dans la salle des profs. Je balayai la salle du regard et il se posa sur Emeline qui était de dos. Je saluai quelques collègues sans m’arrêter et m’approchai d’Emeline. Je déposai ma main sur son épaule ce qui l’a fit sursauter. Je découvris alors ses yeux rougis par les larmes et des cernes qui creusaient son visage. Elle baissa sa tête pour ne pas que je le remarque de trop.

« Qu’est-ce qui ne va pas Em ? m’inquiétai-je.

_ Rien tout va bien.

_ Quel doux euphémisme. On voit parfaitement bien que tu as pleuré et que tu n’as pas du dormir beaucoup cette nuit.

_ Laisse-moi tranquille. Je n’ai rien à te dire ! »

Elle partit en me bousculant. Je savais que ça ne valait pas la peine de la rattraper. Elle se serait braquée de toute manière. A cet instant je voulais la prendre dans mes bras.

Toute la soirée, je repensais à son visage remplit de tristesse. Mon portable vibra. C’était justement Emeline qui s’excusait pour tout à l’heure. Je l’appelai immédiatement même si je ne savais ce que je voulais lui dire. Juste pour entendre sa voix. Je la trouve très chaleureuse et réconfortante.

« Allô, fit la voix à l’autre bout du fil.

_ Em, c’est Sam. Je voulais savoir comment tu allais.

_ Ca va…

_ Pourquoi tu as pleuré alors ?

_ Parce que…

Je l’entendis sangloter. J’eus un pincement au cœur.

_ Tu veux que je vienne ou tu préfères rester seule ?

_ Ca t’ennuie pas de venir ?

_ Non absolument pas. »

Nous raccrochâmes, je pris ma veste et mon casque et me rendis chez Emeline en moto.

Elle habitait une maison tout près du centre-ville. Elle était magnifique avec une grande cour devant. Dès que j’arrivai, le portail s’ouvrit. J’entrai et laissai ma moto  dans la cour. Emeline m’attendait sur le palier. Elle me fit entrer et me fit visiter la maison. Le salon était très chaleureux avec une grande baie-vitrée qui donnait sur la terrasse et le jardin. La cuisine était ouverte sur le salon. Au fond du couloir se trouvait le bureau et une pièce qui servait de débarras. A l’étage, il y avait deux chambres, un dressing et une salle de bain.

Em me proposa à boire et me dis de m’installer sur le canapé. Je la regardai tout préparer. Elle mit sur un plateau les deux verres de jus de pomme, des cacahuètes et des pistaches. Elle s’assit à côté de moi. Pendant quelques secondes, il n’y eut plus aucun bruit. Je voyais qu’elle se retenait pour ne pas fondre en larme. Je pris mon courage à deux mains et la pris dans mes bras où elle se mit à pleurer. J’essayais de la consoler tant bien que mal. Elle sentait délicieusement bon. J’avais déjà remarqué cela lors de notre première rencontre. Un parfum qui ne vous laisse pas indifférent et que je pourrais reconnaître entre mille. Il avait un léger goût sucré et fruité.

Elle s’écarta un peu et essuya ses larmes.

« Je suis désolée… C’est pas dans mon habitude de pleurer dans les bras des gens.

_ Pas grave ! Ca fait du bien de pleurer parfois.

_ Ma sœur… vient de mourir…

_ Toutes mes condoléances.

Nos mains se lièrent et je caressai le dos de sa main avec mon pouce.

_ Elle a eu un accident de voiture il y a quelques jours et elle était dans un état grave. Hier l’hôpital m’a appelé pour me dire qu’elle était morte. »

Nous restions comme ça, l’une contre l’autre, pendant un moment. Puis elle s’endormit sur moi. Je ne savais plus quoi faire. Je n’osai plus bouger de peur de la réveiller. Je m’endormis à mon tour.

Le lendemain nous nous réveillâmes et nous nous préparâmes à toute vitesse afin de ne pas être en retard. Nous nous retrouvions pendant la pause de midi et nous mangions ensemble. Elle me remercia d’être restée avec elle la veille.

« Dis donc t’es amie avec la psychopathe ? me demanda Allan

_ Avec Emeline ?

_ Bah oui ! Elle est plutôt... Antipathique.

_ Oui mais une fois qu’on la connait elle est très gentille. 

_ Tu es la seule qui le trouve. Parce que tout le monde n’ose jamais lui parler.

_ En même temps si vous ne faîtes pas d’efforts.

Allan commençait à m’énerver mais je devais éviter de le montrer sinon il comprendrait très rapidement qu’Emeline ne me laissait pas indifférente.

_ Comment ça ? m’interrogea-t-il.

_ Avant qu’on arrive à sympathiser, j’ai fait maintes tentatives pour lui parler. Je m’étais donnée comme objectif qu’elle parle plus. Et j’ai réussi.

_ Ah ! Je vois ce que tu veux dire. C’est vrai que les collègues et moi-même, n’avons pas fait grand-chose pour la connaître… »

23 avril 2015

Jour 5

J’ai une énorme migraine au réveil ! Promis je ne boirais plus jamais ! Laurence dort encore profondément. Je ne me souviens même plus ce qu’il s’est passé hier !! Je me lève difficilement et m’aperçois que je suis en sous-vêtements. Je me tourne vers Laurence et remarque qu’elle aussi est en sous-vêtements. Oups… Je n’ai que des flashes de la soirée.

On était au gala, puis dans un pub où nous avons beaucoup trop bu et… Elle sur moi… Oh non ! Ne me dîtes pas que j’ai fait l’amour avec ma directrice. Mais qu’est-ce que j’ai fait ?! Quelle catastrophe !!

Je prends une douche et frotte toutes les parties de mon corps. Je sors de l’hôtel, je ne peux pas faire comme si de rien n’était avec Laurence. Je me promène et décide d’appeler Julia.

« Hey poulette ! s’exclame-t-elle.

_ Coucou…

_ Oula ! Toi tu as passé une dure soirée !

_ Un peu, j’ai trop bu hier. Et il s’est passé quelque chose d’horrible.

_ Ah bon quoi ?! Raconte-moi tout !

_ Je crois… Que j’ai couché avec ma boss…

_ QUOI ?! s’étouffe-t-elle. C’était comment alors ?

_ Je sais pas, je ne me souviens plus de la soirée.

_ Tu baises avec ta boss et tu ne te souviens plus comment c’était ! T’étais vraiment pompette alors !

_ Te moque pas…

_ Alors elle est plutôt boxer, culotte…

_ String.

_ Madame joue la provocatrice ! »

Julia continue à me charrier alors que personnellement je me sens de plus en plus gênée. Je remonte à la chambre en espérant ne pas croiser Laurence. Elle semble ne pas être là. Je me dirige vers le lit quand elle sort de la salle de bain, une simple serviette autour d’elle. Surprise, elle lâche sa serviette. Je suis comme paralysée face à son corps nu. Je ne sais combien de secondes passent pendant qu’elle ramasse sa serviette mais ça me semble paraître une éternité. Je dois être rouge pivoine. Je m’apprête à sortir quand je sens sa main attraper mon bras. Tout en moi se raidit. Que dois-je faire ?

« On dirait que tu as vu un fantôme ! Me lance-t-elle.

_ Non non… Mais euh… Je dois y aller.

J’attrape la poignée de la porte. Il faut que je sorte d’ici. Le plus vite possible. Ma libido doit dépasser les 100°C .

_ Qu’est-ce qu’il s’est passé hier soir ? Je me suis réveillée en sous-vêtements… Je crois qu’on a un peu exagéré hier !

_ Je ne sais pas…

_ On a…

Pour seule réponse, je hausse les épaules. Elle ne semble pas savoir plus que moi. Je n’ose pas la regarder en face. Pourquoi suis-je sous son charme ?

« Miranda m’a appelée tout à l’heure, elle voudrait qu’on mange avec elle à midi.

Oh non pas elle ! Je n’ai pas envie de jouer les faux couples. Je veux être loin de Laurence.

_ Je me sens pas bien… Tu peux y aller si tu veux mais ce sera sans moi, je réponds.

_ Tu comptes m’éviter encore longtemps ?

Je me retourne et son visage laisse découvrir sa fragilité. Je voudrais l’embrasser et lui dire que non parce que je suis folle d’elle. J’attrape ses mains et avec mon pouce, je caresse le dos de sa main.

_ Je suis désolée Laurence… Mais cette situation est légèrement gênante.

_ Tu n’es pas la seule à ressentir ça. Mais viens avec moi, s’il-te-plaît. »

Son air implorant me fait accepter immédiatement. J’attends qu’elle s’habille et nous partons retrouver Miranda au parc. Je ne sais pas si c’est à cause d’hier soir mais Laurence semble beaucoup plus proche et plus à l’aise. Elle est collée à moi et ce n’est pas pour me déplaire. Ses cheveux chatouillent mon visage. On ne se quitte pas d’une semelle. Comme à son habitude, Miranda fait des gaffes immenses ce qui nous fait bien rire.

« Eh mes chéries ! Vous savez quoi ? Commence-t-elle.

_ Non mais dis-nous, je réplique.

_ Aujourd’hui c’est la journée mondiale des bisous ! S’exclame-t-elle toute excitée.

_ Encore une fête débile, ajoute Laurence qui apparemment lit dans mes pensées.

_ Aller vous pouvez bien vous faire un bisou ! Juste pour moi, implore-t-elle.

Je ne peux assurément pas embrasser Laurence ! Je sens sa main se crisper. Je décide alors de passer mon bras autour de sa taille et de lui faire un gros bisou sur la joue. Elle semble rassurée et me fait un grand sourire.

_ Voilà ton bisou, je lance.

_ Ouais… Mais je pensais plutôt à un baiser rempli d’amour sur les lèvres de ta chérie. »

Laurence est tout aussi gênée que moi. Elle se rapproche un peu, caresse ma joue et son visage n’est plus qu’à quelques centimètres du miens. Je pose lèvres sur les siennes, timidement. Un baiser très chaste. Sans qu’on ne le sache, Miranda nous a pris en photo et nous montre le cliché. Je rougis et Laurence aussi.

Eh bah ! Entre hier où nous avons supposément couché ensemble et maintenant où nous nous sommes embrassées. Les vacances sont pleines en rebondissements.

*****

En attendant que Laurence libère la salle de bain, j’admire la photo de notre premier baiser. Je ne remarque d’ailleurs pas qu’elle se trouve juste derrière moi regardant l’image par-dessus mon épaule.

« Ca nous fera des souvenirs, rigole-t-elle.

Je fais volte-face et ne dis rien.

_ Ah au fait, j’ai dit à mon ex que j’ai rencontré quelqu’un d’autre et que je ne compte pas la quitter, reprend-elle.

_ C’est super ! J’espère qu’elle ne t’embêtera plus !

_ J’espère aussi et puis j’ai pas vraiment menti, j’ai effectivement trouvé quelqu’un.

Sasha ne te fait pas de faux espoirs ! Elle a sûrement dû rencontrer quelqu’un à Paris ou pire… C’est Miranda ! Ca risque d’être compliqué de lui expliquer qu’on a menti et que Laurence est en fait amoureuse d’elle. Mais ce n’est pas moi… Qui voudrait de la petite rebelle ?

_ Ah… C’est… C’est super ! J’essaie de m’enthousiasmer.

_ Ne sois pas triste Sasha, cette personne c’est… Toi, finit-elle par dire en baissant la tête.

Je suis surprise mais tellement heureuse. La boss super canon qui fait fantasmer tous les employés m’a choisie. Elle passe ses mains dans mes cheveux et m’embrasse à pleine bouche. Waouh ! Elle embrasse vachement bien ! Je la soulève et elle encercle ma taille avec ses jambes. J’en profite pour glisser mes mains sur ses fesses bien fermes. Nous passons une nuit torride mais merveilleuse. Maintenant je me souviendrais ce que ça fait de coucher avec sa boss. Pas comme la nuit dernière. 

22 avril 2015

Jour 4

Les rayons de soleil passant à travers la fenêtre me réveillent. Je suis surprise de ne trouver personne à mes côtés. Je reste allongée tranquillement. La porte du balcon s’ouvre et je vois Laurence rentrer. Elle s’installe près de moi.

« On a fait une grasse mat’ ?!

_ Euh… Oui ça fait du bien parfois ! Surtout dans un lit aussi confortable !

Laurence rit à gorge déployée. Alors je me mets à rire aussi. Elle remet une mèche rebelle derrière mon oreille.

_ Aller aujourd’hui c’est le dernier jour de la conférence et après on aura toute la fin de semaine pour se reposer !

_ Oui c’est super ! Je m’exclame.

_ En plus maintenant vous êtes mon adjoint, Leroy.

_ Hein ?! Je… Je veux dire… Comment ça ?

_ Tu te rappelles de l’homme avec qui je parlais hier ?! Et bien c’est le grand directeur et il a adoré ton discours. Donc il a décidé de te monter en grade.

_ C’est super génial !!!! Je n’en crois pas mes oreilles.

_ Ouii ! File prendre ta douche qu’on puisse prendre notre petit-déjeuner j’ai faim moi ! »

Mais si je suis l’adjointe de Laurence… Ca voudrait dire que je la verrais tous les jours ?! Oh non je peux pas ! Déjà une semaine c’est beaucoup trop pour moi. Surtout pour mon petit cœur. Je vais mourir !

Nous descendons manger. Et comme tout est all inclusive j’en profite. Je reviens à la table avec deux assiettes remplies à ras bord. Bien sûr Laurence se moque lorsqu’un sale gosse me fonce dessus et que je manque de peu de tout renverser. Je compte gueuler sur ce gamin quand j’aperçois l’air menaçant de ses parents. Finalement je vais me retenir.

« Au fait je voulais savoir… Commence Laurence, tu es en couple ?

J’avale de travers et tente de ne pas recracher ce que j’ai dans la bouche.

_ Euh… Non pourquoi ?

_ Parce que je croyais que tu l’étais avec le petit message qui était inscrit sur ton ordi l’autre jour et les appels… dit-elle d’un ton triste.

_ Ah ça ! C’est ma meilleure amie (plutôt sexfriend mais chut). Et… Toi ?

J’ai vraiment osé ?! Dites-moi que je n’ai tout de même pas osé ?! Mais je suis maudite ! Faut que j’arrête d’être trop curieuse. En plus je connais déjà la réponse.

_ Non on a rompu il y a quelques mois.

_ Ah mince…

J’espère que ma réponse ne montre pas vraiment ma joie. Et c’est partie pour une petite danse de la joie intérieure.

_ Ca n’allait plus entre elle et moi.

_ ELLE ?!!

_ Il n’y a pas que toi qui es de ce bord Sasha !

Je reste sans voix. Je comprends mieux pourquoi elle avait l’air dans son élément hier soir.

_ Vous êtes restées proches avec Miranda ?

_ Pas vraiment, on a dû s’appeler quelques fois après que je suis rentrée en France et peu à peu on ne s’est plus trop parlées. C’est la première fois que je la revois depuis que nous nous sommes quittées.

_ Ah ! J’aurais cru l’inverse. Tu n’aurais pas une idée pour que mon ex comprenne bien que je ne reviendrai plus vers elle ?

_ Mentir. Tu dis que tu as trouvé quelqu’un d’autre (moi la plus merveilleuse des fausses petites amies !). »

*****

« Je suis certaine que tu es très belle en robe !

_ Non, non et non ! Je ne la mettrai pas ! Plutôt mourir, je m’indigne.

_ S’il te plaît Sasha ! En plus le rouge fait ressortir tes yeux et tes cheveux, poursuis Laurence.

_ Je déteste porter des robes ! Je peux tout aussi bien mettre un pantalon.

_ Non ! S’énerve-t-elle, arrête de faire ton caprice d’enfant gâté et mets cette foutue robe.

_ Mais pourquoi ?! Ne puis-je pas m’habiller comme je l’entends ?

_ Tes parents t’ont aussi mal éduquée ?

Je ne retiens pas ma main qui laisse une marque rouge sur sa joue. Elle n’aurait jamais dû dire ça ! Surtout qu’elle connaît mon enfance. Mais je ne peux m’empêcher de m’en vouloir. Elle me regarde, choquée et je pars sans la laisser répondre. Je sors de l’hôtel et je me rends compte que je ne sais pas où aller. Je m’adosse contre le mur et décide de griller une cigarette.

_ Sasha… ? Murmure Laurence.

Je me redresse et profite de ma taille pour la toiser.

_ Excuse-moi… Je n’aurais pas dû te dire ça… Je comprends ton geste. J’aurais fait pareil à ta place. Je m’en veux…

Je ne réponds pas. Je garde la même expression. La même que j’avais quand cet homme me battait, celle qui ne montre rien, qui ne laisse transparaître aucune douleur. Elle me supplie du regard et il semble sincère. Je la vois retenir un sanglot alors j’écrase ma cigarette et la prends dans mes bras.

_ C’est pas grave, je chuchote.

_ Si… J’ai été horrible. Je me suis comportée comme une garce, sanglote-t-elle.

_ Ne dis pas ça. C’est tout oublier », je lui souris.

Nous remontons à la chambre, main dans la main. Et pour faire plaisir à Laurence, je mets la robe. Pourquoi suis-je aussi gentille ? Elle me trouve magnifique. Elle s’approche de moi, trop près de moi et je me sens obligée de reculer. Elle aussi est sublime, très élégante dans sa robe noire et ses cheveux lâchés. Nous sommes fin prêtes pour le gala qui clore cette conférence.

Champagne. Petit four. Petit four. Champagne. Je crois que je m’ennuie à mourir ici ! Laurence est en pleine discussion, je n’ose pas la déranger. Je ne me sens pas vraiment dans mon élément. Mais je vais éviter de me saouler au champagne. Je me faufile entre toute cette mondanité quand d’un coup une personne m’enlace par derrière. Qui est cette folle personne ? Je me retourne et je découvre Laurence avec un grand sourire. Elle cache quelque chose. Elle m’emmène jusqu’à la piste de danse et m’attire contre elle. Je me noie dans ses yeux couleur ambre, je voudrais ne jamais les quitter. Je sais que je me répète mais elle est si belle. En ce moment précis, je voudrais pouvoir l’embrasser, lui dire ce que je ressens pour elle.

Nous décidons de quitter le gala pour un pub. Nos rires envahissent l’établissement. Nous ne voyons pas le temps passer. Après plusieurs verres, nous essayons tant bien que mal de retourner à notre chambre. Laurence se déshabille comme si de rien n’était. J’admire son ventre plat et mon regard s’attarde immanquablement sur ses très belles formes. Elle se glisse sous la couette et me fait signe de venir. Je me tortille pour enlever ma robe et la rejoins. Depuis le début de la semaine, je ne reconnais plus ma boss. Elle n’est assurément pas la même au travail. Je la sens se coller à moi et elle murmure sur un ton qui se veut sexy mais qui au final s’avère une conséquence de son état « J’ai envie de toi ». Il me faut un moment pour comprendre qu’elle s’adresse vraiment à moi, que ce n’est pas un rêve. Mes mains glissent sur son corps et je ressens à chaque fois ce même frisson. Sa peau est si douce. Elle me chevauche et mes mains trouvent le chemin de ses fesses. Je l’embrasse dans le cou et je l’entends respirer de plus en plus fort. Mes lèvres descendent vers sa clavicule droite. Aucune réaction. J’ai juste un poids mort sur moi. Bon bah elle s’est endormie. Et peut-être heureusement, je ne sais pas si ça aurait été une bonne idée de coucher avec son boss… 

23 avril 2015

Jour 6

Je me réveille dans les bras de Laurence. Quel doux réveil ! Elle ouvre légèrement les yeux et j’en profite pour la couvrir de doux baisers sur le visage et le cou. Elle me fixe du regard, de son regard ambré. J’y vois un nouveau scintillement. Puis elle me salue d’une voix encore endormie.

« Coucou ma chérie, je dis, bien dormi ?

_ Oh oui ! En plus je me réveille dans les bras d’une jolie demoiselle.

Je rougis. Elle m’embrasse tendrement. Je prends sa main dans la mienne et nos doigts s’enlacent. Je crois que je suis amoureuse. Je souhaite vraiment que notre… Couple ? Relation ? Oui, oui, notre relation dure encore longtemps.

_ Au moins on a plus besoin de jouer les faux couples avec Miranda.

_ C’est clair. Ce sera beaucoup plus naturel.

_ Bon je vais prendre ma douche », j’annonce entre deux baisers.

Et hop ! Je suis toute propre. Je me regarde dans le miroir et je me trouve changée. J’ai un grand sourire aux lèvres. Je laisse retomber mes cheveux et maquille légèrement mes yeux. Laurence me manque déjà. Oui bon ça ne fait que vingt minutes que je l’ai quittée.

Je sors de la salle de bain et pose mes mains sur les épaules de Laurence. Je bisoute sa nuque. A ma grande surprise, elle s’écarte. Sans piper mot, elle se rend dans la salle de bain. Euh… Quelqu’un voudrait bien m’expliquer ce qui se passe ? Parce que là, je ne comprends pas grand-chose.

*****

Laurence est toujours aussi distante. Nous marchons dans les rues de Montréal et j’essaie de lui tenir la main mais elle trouve toujours un moyen pour m’éviter. Même pour les bisous. Elle ne se laisse pas faire. Nous mangeons dans un petit restaurant fort sympathique mais on ne se parle pas. Qu’ai-je fait de mal ? Je me repasse la soirée d’hier dans ma tête.

Nous avons fait l’amour plusieurs fois pendant la nuit… Je crois que nous avons joui plus ou moins le même nombre de fois… Puis nous nous sommes endormies parce que nous étions mortes de fatigue. On s’est réveillée dans les bras l’une de l’autre. Franchement je ne vois pas où il y a pu avoir un problème. Peut-être parce que je suis son employée et que les gens diront que j’ai eu une promotion canapé.

Laurence semble vraiment mal à l’aise. Je le remarque bien que c’est à cause de moi.

« Qu’est-ce qui ne va pas Laurence ?

_ Rien pourquoi tu dis ça ? s’exclame-t-elle sur la défensive.

Un serveur passe et je demande l’addition. Je ne peux pas rester avec elle. Super la journée ! Il revient avec le ticket et je paie immédiatement.

_ Tu veux que je te laisse seule ? Je demande excédée.

_ Ce serait peut-être mieux… » Elle finit par dire.

Je la dévisage pendant un moment puis je pars. Tout allait si bien… Je vais à la réception de l’hôtel et demande s’ils ont une autre chambre pour la soirée.

«  Oui bien sûr que nous en avons une mais Mme. Mercier nous a dit que c’était réglé.

Elle m’a menti. Je ne comprends plus rien. Voulait-elle que je reste avec elle ? Mais alors pourquoi me rejeter maintenant ? Elle a eu ce qu’elle voulait maintenant elle me jette comme une vulgaire chaussette. Je ne la pensais pas comme ça. Pourtant elle avait l’air sincère hier quand elle m’a avoué qu’elle avait des sentiments pour moi.

_ Alors vous la prenez ? insiste le réceptionniste.  

_ Euh… Non ça ira. Mais est-ce qu’il y a un vol pour Paris ce soir ?

_ Attendez que je regarde.

_ Ne pars pas Sasha… Implore cette voix que je ne connais que trop bien. Je peux tout t’expliquer mais reste, je t’en supplie.

Ses yeux sont remplis de larmes et son maquillage a un peu coulé. Je sèche ses larmes et dépose un chaste baiser sur ses lèvres.

_ Alors vous prenez le vol ? s’incruste le réceptionniste.

_ Non, non ça ira », je dis dans un grand sourire.

Il soupire bruyamment mais nous ne prêtons pas attention. Nous remontons à la chambre, j’ai bien l’intention de savoir pourquoi Laurence était comme ça aujourd’hui. Mais avant cela, elle m’embrasse passionnément. Je lui rends son baiser et je sens ses mains glisser sous mon haut. Je m’écarte et enlève ses mains.

« Je voudrais d’abord savoir ce qu’il t’arrive. Je ne veux pas me retrouver comme aujourd’hui dans l’incertitude, je dis d’une voix ferme mais douce.

Elle s’assied sur le bord. Quant à moi je m’adosse contre le mur.

_ Eh bien en fait, beaucoup de personnes, au bureau, disent que tu es une coureuse de jupons et que pour toi les femmes ne sont que des conquêtes.

_ Tu crois aux ragots toi maintenant ?!

_ Oui, non enfin je sais pas…

_ Et donc tu penses que tu n’as été qu’une conquête pour moi ?

_ Oui, je crois…

_ Alors oui j’ai eu beaucoup de conquêtes après que mon amie m’a jetée pour un homme mais en aucun cas tu n’as été qu’une simple conquête. Ca fait des années que tu me plais, des années que j’attends enfin ce moment. Après si tu veux qu’on en reste là, dis-le moi tout de suite.

_ Tu me plais aussi Sasha et j’aimerais encore que l’on continue, voir jusqu’à cela nous mène. »

Nous retrouvons tout de suite notre complicité. Elle tente de me chatouiller, malheureusement pour elle, je ne suis pas chatouilleuse. Je fais de même pour elle et je l’entends hurler. Ah bah elle, elle est chatouilleuse. Elle me supplie d’arrêter et comme je suis très gentille, j’arrête. Je la serre contre moi.

« Je suis désolée pour tout à l’heure mais je ne voulais pas souffrir. Je me suis beaucoup trop attachée à toi depuis ces derniers jours.

_ C’est oublié, ne t’inquiète pas. Mais on fera comment au travail ?

_ Ah merde ! J’ y avais pas pensé. Eh bien je présume qu’on devra faire profil bas, au moins au début.

_ Oui je pense que ce sera mieux ! »

Dès demain, nous retournerons à nos vies et nous devrons cacher notre amour. Mais pour l’instant, nous allons passer notre dernière soirée ensemble. 

12 juillet 2015

Chapitre 7

Le lendemain, nous nous réveillâmes dans bras l’une de l’autre. Nous nous fîmes un chaste baiser puis je partis préparer le petit déjeuner. Emeline me rejoignit et m’aida à mettre la table, nous avions encore une heure devant nous avant de partir au bahut. Hier n’était plus qu’un malheureux souvenir. Em était redevenue la femme pour qui j’étais tombée follement amoureuse : souriante, câline…

« On prend ma voiture pour aller au bahut ? me demanda-t-elle.

_ Euh oui mais les collègues se poseront peut-être des questions, je dis.

_ C’est pas grave, je ne veux plus me cacher ! Je t’aime et je veux que tout le monde le sache ! D’ailleurs… je te donne un double de mes clefs, si jamais tu as envie de passer me voir.

Elle rougit tout en me disant cela. C’est trop mignon !!

_ Je t’aime aussi Emeline. Merci beaucoup, je l’embrassai passionnément.

_ Je me sens bien avec toi, m’avoua-t-elle.

_ Moi aussi. Je peux te poser une question ?

_ Bien sûr ma chérie !

_ Voilà… Quand on s’est rencontrée, tu avais cet air sévère qui me glaçait le sang. Et j’ai remarqué que tu l’as toujours sauf quand tu es avec moi. Pourquoi ?

Son expression changea immédiatement, je n’aurais peut-être pas dû lui demander cela.

_ Mon père était alcoolique et souvent il abusait de moi et de ma sœur. Il nous frappait quand il ne voulait pas que l’on fasse quelque chose mais il frappait surtout ma mère. Donc depuis j’ai toujours eu une haine qui se consumait en moi

_ d’où cette expression de serial killer…

_ Oui, mon père est mort dans une bagarre, il avait encore trop bu et s’était attaqué à tout un groupe de personne alcoolisée aussi. Pour nous c’était une délivrance.

_ Je suis désolée, ça n’a pas dû être simple tous les jours…

_ Non mais avec toi cette haine se transforme… En amour ! »

Elle m’embrassa encore et encore puis il était temps de filer au boulot. Certains collègues chuchotèrent en nous voyant main dans la main, d’autres comme Allan étaient heureux de nous voir ensemble.

Le reste de l’année se passa merveilleusement bien. Pendant les grandes vacances, nous avons emménagé ensemble et notre amour reste inchangé depuis le début. 

 

 

Fin ! 

24 avril 2015

Jour 7

C’est le jour J. Laurence et moi rentrons à la maison. Miranda nous accompagne et elle est déçue de nous voir déjà partir. Je crois que je me souviendrai toujours de cette semaine. Laurence est accrochée à mon bras. Elle me rend tellement heureuse. Nous prenons un café dans un des snacks de l’aéroport en attendant l’embarcation.

« Si je m’endors contre toi pendant le voyage, c’est grave ? elle demande d’une voix timide.

_ Hum… Laisse-moi réfléchir… Ca me dérange énormément.

Elle fait sa petite bouille toute boudeuse et je ne peux pas résister.

_ Bien sûr que oui que tu peux », je dis en l’embrassant.

******

Nous montons dans l’avion et comme à l’allé nous sommes en première classe et l’une à côté de l’autre. Et je crois que c’est impossible de nous décoller. Nous profitons du peu de monde pour se bécoter et se peloter. J’espère qu’on ne fait pas trop de bruit. Sa main descend jusqu’à mon entrejambe. Je l’interroge du regard et elle me fait un sourire qui veut en dire long sur ses intentions. Je laisse un suçon dans son cou. Nos lèvres se rencontrent à nouveau et nos langues s’enlacent.

« Bonjour Madame Mercier.

Laurence s’éloigne immédiatement de moi. Elle lisse sa jupe et tente de reprendre un air naturel.

_ Bonjour Monsieur Denison. Sasha je te présente le… Directeur de l’entreprise, elle tente de dire calmement.

_ Votre séjour s’est bien passé, Mme Mercier ?

_ Très bien merci et comme vous le savez la conférence a été merveilleusement bien dirigée par Mlle Leroy, elle me désigne d’un regard et d’un sourire timide.

_ J’ai vu ses talents d’oratrice, c’est pourquoi je me suis dit qu’elle pourrait être votre adjointe. Et je pense ne pas m’être trompé d’après ce que je viens de voir.

Laurence vire au cramoisi, tout comme moi. Ca nous apprendra de se bécoter dans un avion rempli d’hommes d’affaires.

_ Ne vous inquiétez pas pour votre relation, je n’en tiens pas rigueur. Je sais que vous êtes deux grandes bosseuses et par conséquent je ne m’inquiète pas pour le travail. Tant que votre vie privée reste privée, reprend le directeur.

_ Merci M. Denison, nous resterons très professionnelles au bureau, rajoute Laurence.

_ Bon je vais vous laisser toutes les deux, bonne continuation. »

Laurence et moi rions en silence. Je crois que c’était la pire situation qui puisse arriver.

*****

Julia court vers moi et m’enlace. Elle tente de m’embrasser mais je me recule. Oups ! J’ai oublié de lui annoncer que j’étais en couple maintenant. Que va penser Laurence, en plus elle a assisté à toute la scène. Je m’approche d’elle et bien qu’elle me foudroie du regard, je dépose un léger bisou sur sa joue.

« Oh ! Oh ! Je viens de faire une connerie je crois… Dit Julia.

_ Un peu oui, je déclare en prenant la main de Laurence. Je te présente Julia, une amie.

_ Une amie ? Ou plutôt une petite amie que t’aurais oublié de mentionner.

_ Ecoutez… Sasha est folle amoureuse de vous, toute cette semaine, quand elle m’appelait, elle n’arrêtait pas de parler de vous. Je ne suis pas sa petite amie, juste sa meilleure amie et… Oui c’est vrai qu’il se passe un peu plus qu’une simple amitié. Mais elle vous aime, rajoute Julia.

_ Je n’ai pas spécialement envie de faire un ménage à trois ! s’exclame sèchement Laurence.

_ Il ne se passera plus rien avec Julia tant que nous serons ensemble », je dis tout en l’embrassant.

Elle reste de glace et à mon grand bonheur, elle se dégèle rapidement.  

*****

Nous passons la soirée chez moi, devant un grand bol de pop-corn et un film. Notre histoire d’amour commence à peine et il me tarde de voir dans quelques temps, comment elle sera. 

 

Fin !

6 avril 2015

Petite présentation

téléchargement (42)

 

Coucou !! 

Voici mon blog où je publie mes textes. L'écriture est avant tout une passion. 

J'espère que mes textes vous plairont, n'hésitez pas à commenter ! 

Bonne lecture ;)

7 novembre 2015

Ma chaîne Youtube

Coucou tout le monde ! 

Voici ma première vidéo de ma chaîne Youtube qui parle de livres. Donc n'hésitez pas à aller voir si ça vous intéresse ! 

Gros bisous 

 

 

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